Moodoïd - Le Monde de MÖO :
Attention ! Objet Musical Non Identifié ! Ou alors, si ! Identifié, mais le mélange est si concentré et osé, qu'il en devient original. On y trouve, pèle-mêle du Air, M, Polnareff, Gainsbourg, Ange... et des groupes Psychés actuels, avec en tête Tame Impala (Kevin Parker à produit leur EP, 4 titres présent en bonus avec le CD !). Plus des paroles qui partent en live, imagées, complètement perchées...
Un mélange qui peut friser parfois l'indigestion (Machine Métal et ses claviers tout droit sortis des 80's, genre vieux jeux vidéos ou génériques de manga de Récré A2 !), mais bluffant de trouvailles diverses (un chorus de saxo, des nappes de claviers, une basse caoutchouc, un break Jazzy, des rythmes tribaux...) et surtout d'audace. En effet, le jeune Pablo Padovani, n'en manque pas.
Sa musique est riche. Et oui, elle flirte avec le kitch, frôle avec le ridicule aussi parfois (voix haut perchées, enfantines)... Mais il y a toujours une trouvaille, un plan génial ou une mélodie, qui "sauvent", qui surprennent, qui mettent sur le cul. Allez vous faire vous même une idée, mais, en ces temps si lourd, cette musique apaise, fait du bien... si vous êtes prêts à lâcher prise ! Barré ! Complètement barré ! Mais putain de vivifiant !
Frànçois & The Atlas Mountain - Piano Hombre :
Un disque à classer aussi dans la Pop Psychédélique, mais pas autant perchée que
Moodoïd. Un groupe que j'ai découvert sur le sampler récapitulatif de l'année 2011 des
Inrocks, avec
Les plus beaux ! Un titre qui mêlait rythmes africains et Pop Française plus classique. Un titre frais et assez original qui titillait les oreilles. Le disque dont il est tiré,
E Volo Love, troisième du groupe, était du même acabit. Une belle surprise, genre parenthèse enchantée.
Piano Hombre est pour ma part, une évolution vers un niveau supérieur ! Déjà, la production y est très soignée (signée
Ash Workman qui a officié sur les deux derniers
Metronomy) , réchauffant et donnant plus de prestance, à cette musique qui pouvait parfois sembler aigrelette. Là, c'est chaud, le son enveloppe le corps et les rythmiques tribales font bouger ton bassin. Du velours pour la voix de
Frànçois Marry, fragile et délicate.
Un disque articulé autours de titres qui sortent de suite du lot : la dansante
La Vérité, au groove implacable et avec son superbe solo de wha-wha ;
La Fille aux Cheveux de Soie, avec ses arrangements millimétrés qui font mouches (violons superbes !),
Réveil Inconnue superbe avec son gimmick de clavier qui reste en tête...
Ensuite, se détachent d'autres titres plus subtiles comme l'introductif
Bois très planant, le précieux et délicieusement dansant
Summer of a Heart,
La vie Dure qu'on croirait sorti d'un disque de
Vampire Weekend avec rythmes tribaux et le travail sur de nombreuses couches de voix, ou encore l'entrainant final
Bien-Sûr qui vous enveloppe avec ses claviers.
Disque spontané, réalisé en quelques jours, mais d'une incroyable cohésion. Sorti au début de 2014,
Piano Ombre, vaut plus qu'une écoute superficielle. Un disque qui par sa musique et ses paroles poétiques, emportent loin et un album qui fait, encore une fois, du bien au corps et à l'âme.
Gaz Coombes - Matador :
Gaz, ou l'ex-leader des excellents et toujours sous-estimés
Supergrass ! Le meilleur groupe qui pouvait être donné à la
Britpop. Secs, nerveux, frais...
Gaz, Danny et Mick nous manquent depuis la mise en sommeil de leur groupe. Mais
Coombes est un bosseur invétéré, qui écrit toujours et qui, en ce début de 2015, nous gratifie de son deuxième album en solo (J'ai d'ailleurs déjà parlé ici, du bien que je pensai de l'excellent
Here Come the Bombs sorti il y a trois ans).
Matador, donc avec cette pochette qui évoque le
Heros du grand
David.
Disque qui démarre avec deux titres imparables :
Buffalo, sublime et
20/20, riche avec ses cœurs gospels. Quelle entrée en matière ! On se demande ensuite, comment va faire le bougre pour maintenir un tel niveau. Bon c'est mal le connaitre le
Gaz, de croire qu'il va laisser retomber le soufflet.
Matador est d'une incroyable cohérence. Moins nerveux que dans le passé avec
Supergrass,
Coombes accouche d'un disque Pop extra
-classe et enfile les perles :
The English Ruse, The Girl Who Fell To Earth, Detroit jusqu"au sublime
To The Wire... on peut toutes les citer ! L'homme a le sens du détail, du travail bien fait, du bel ouvrage ... Chaque chanson possède sa subtilité, son arrangement qui fait la différence ou l'intervention d'un instrument qui fait basculer un banal titre en une merveille pop.
En tous cas,
Matador est un disque qui se savoure, qui s'écoute dans de bonnes conditions, pour en sentir et ressentir toutes les subtilités. Une bombe Pop imparable. Un joyau pour tous les amoureux de musique.
Gaz a une nouvelle fois tout bon !
King Gizzard & the Lizard Wizard - I'm In Your Mind Fuzz :
C'est quoi ce blaze ?? Et cette pochette ??? On s'en tape ! C'est Australiens sont aussi excellent que
Ty Segall et
Thee Oh Sees ! Une bonne nouvelle, en somme, pour tous les amateurs de guitares fuzz et de Garage Rock. Vous me direz, que des groupes comme ça, il en pleut dans chaque coin du monde. Et je vous répondrai que oui, mais avec une qualité d'écriture comme ces
King Gizzard, il y en a forcement beaucoup moins.
En effet, même si le groupe reprend quelques codes du genre (guitares en furie, voix criardes, rythmes sous speed...), la première face de ce disque est proprement stupéfiante : 6 titres enchainés qui n'en forme qu'un, sans que cette musique ne débande une seule seconde. Harmonica, flûte et claviers vintages, tout est présent pour que la mayonnaise prenne.
La deuxième face est sensiblement différente : 4 titres plus longs, bien dissociés et plus emprunt à l'expérimentation ou jam dans le garage. Avec même des titres à la cool :
Satan Speeds Up, avec ses bidouillages de bandes ralenties et toujours cette flûte très connoté 70's et
Her & I (Jam 2) et ses guitares affutées qui lorgne vers un
Jerry Garcia qui aurait viré speed. Disque bien frais et un "bordel" qui semble pas si mal rangé que ça.
Bonnes écoutes, les amis rockers de la mort. A bientôt.
Arno