Daniel Darc : Tout est permis, mais tout n'est pas utile
« Tous
les matins, pendant des années, je me suis réveillé en me disant : « Tiens,
je suis encore vivant. » Et je pensai aussitôt que j’allais bientôt me
foutre en l’air. »
Lorsqu’un
artiste casse sa pipe, je réagis de différentes façon : soit totalement
indifférent, soit assez « concerné » pour éprouver plus ou moins de
peine. Je passerai donc sur les artistes qui me laissent indifférent, mais je
peux donner quelques exemples d’artistes dont la mort m’a quelque peu
tourneboulé : je me souviens avoir été très peiné lorsque M. Strummer nous
a brutalement quitté ; le jour où Alain Bashung nous a définitivement
« lâché » ; Lorsque Layne Stalley a pris son ultime
overdose ; j’ai récemment eu un
pincement au cœur, lorsque j’ai appris la disparition de J.J Cale…
Et
pourquoi ? Parce que ces artistes font partie, à travers leur musique, de
ma vie ! Parce que Guns Of Brixton me transporte à chaque fois, parce que
L’Imprudence me bouleverse, parce que Rooster est gravée dans mon cortex, parce
que Naturally fait partie de mes albums préférés, tous styles confondus… (j’en
oublie évidemment, ce sont les exemples qui me viennent de suite…)
Toute cette
foutue intro, pour vous dire que la mort de Daniel Darc m’a mis un coup sur la
tête. Vous direz : « oui, mais il a brûlé la vie par les deux
bouts ; il s’est usé à petits feu… etc » Et vous aurez un peu
raison !
Je ne suis pas « fan » du tout de sa
période Taxi Girl, de son premier album solo, mais je peux dire que ses trois
derniers albums sont tout simplement au même niveau que les meilleurs Bashung
et Gainsbourg, et constituent des fiertés pour nous français, toujours
complexés par rapport aux anglo-saxons… En effet Crêve Cœur, Amour Suprême, et
La Taille de Mon Âme sont des albums qui méritent une écoute
« religieuse » et concernée.
Ce livre, je
l’ai découvert récemment et de façon complètement fortuite à côté des rayons
disque d’un magasin culturel près de chez moi. Et je n’ai pas réfléchi
longtemps avant de l’acheter, tout surpris de voir un livre, déjà disponible
sur cet artiste… Un livre que j’ai dévoré ! L’ouvrage est forcément
incomplet : Daniel voulait que Bertrand Dicale rassemble ses propos et que
lui ensuite organiserait, couperait, modifierait le tout pour faire le livre à
sa sauce !
Là
l’organisation est par thème ou par périodes de sa vie et a chaque fois, malgré
les bas qu’il a connu, l’humour est toujours présent, pour dédramatiser ou pour
conclure. Et il en faut de l’humour, lorsqu’il raconte son passage en taule ou
sa descente aux enfers à travers la dope et l’alcool ! La place de la
religion dans sa vie est aussi bien présente et son cheminement particulier
(juif se cherchant catholique, pour enfin embrasser le protestantisme !)
précisément et clairement décrit !
Il décrit sa
difficulté à être en société, à être sociable ; sa passion pour les arts
martiaux et pour le karaté en particulier ! Ses souvenir de la période
Taxi Girl sont confus (tu m’étonnes !!) et il a longtemps été critique vis-à-vis
de son groupe : bancale parce que leurs individualités étaient assez
opposées, parce qu’il n’était pas fan de la musique lui qui se gardait l’exclusivité
des textes… « J’ai commencé à bien aimer Cherchez le garçon assez récemment » ou « Cette
chanson m’a aidé à tenir. Grâce à elle, je n’ai jamais été tout à fait sans un
rond parce que la banque savait que j’allais toucher la SACEM et me laissait un
découvert. »
On découvre
aussi son éclectisme culturel : les écrivains de la Beat Generation, le
blues des aînés, la country, la soul, le rock (Lou Reed, le Velvet…) de Detroit
(Stooges, MC 5 ), le punk New Yorkais et la culture de cette époque (Patti
Smith qui écrit, Suicide fasciné par Alan Vega…), le punk et rock anglais,
certains français (Gainsbourg modérément, Bashung qu’il n’aimait pas au début,
Ferré, Vian…), le jazz (Charlie Parker, Cole Porter, Ornette Coleman et surtout
Coltrane)… c’est vrai qu’il aime beaucoup le name dropping !!
J’aurai juste
aimé avoir plus de détails sur l’élaboration de ses trois derniers disques,
plutôt que les détails des de ses excès, quoique les points de vues abordés et
son cheminement soient très intéressant !
Si vous aimez
l’artiste, ce livre est fait pour vous ! Pour retrouver le charme de cet
être fragile, son humour, ses passions ! Et si vous ne l’aimez pas, qui
sait s’il ne pourrait pas vous surprendre, vous « charmer » et vous
amener à découvrir ses disques.
« C’est
détestable de ne prêcher l’évangile qu’aux gens vertueux. C’est ce que font
souvent les églises et les chrétiens »
« Quand j’ai
rencontré Sophie, dans mon bar préféré, elle m’a dit : « Tu n’es pas
Daniel Darc ? Tu sais, je n’aime pas beaucoup ce que tu fais. » C’est
là que je me suis dit qu’elle serait la femme de ma vie. »
« Quand
je fais la tournée des « Aventuriers d’un autre monde », en 2006, je
passe beaucoup plus de temps avec les roadies qu’avec mes « confrères »…
Je suis le seul a aller dans le camions des roadies après les concerts pour
écouter de la country. Je viens de là. »
Ghost – Infestissuman :
Voilà
un disque que j’ai mis de nombreux mois à apprivoiser ! Le premier album
du groupe était une sorte de bouffée d’air frais dans le monde du metal. Un
album plébiscité par de nombreux artistes, d’univers variés… Inclassable,
malgré son imagerie typé « sataniste » et surtout inspiré par les
films d’horreurs de série Z, la musique délivrée par ce combo ressemble à un
metal/pop (surtout sur ce dernier album !!), avec ce chant clair (inoffensif !)
et ces claviers omniprésents !
Le
« truc », c’est surtout que chaque titre de cet album, est addictif,
entrainant, et rentre insidieusement dans votre cerveau pour ne plus vous lâcher
(le refrain de Zombie Queen va hanter vos nuit, Le refrain de Per Aspera va
vous « brûler » le cortex, Year Zero va vous donner l’envie de
bouffer du cureton, Les gimmicks de Monstrance Clock vont vous bloquer
l’intellect, tellement tout est évident et simple…) Papa Emeritus (II) et ses
Nameless Ghouls vont vous enivrer et vous emporter dans leur univers !
Claviers/orgues et chœurs d’église font beaucoup à l’ambiance qu’instaure Ghost. Les
Suédois (décidément ce pays produit un nombre de très bons groupes très
impressionnant !!) créent une musique envoutante et efficace qui sait
aussi se faire plus violente par moment ! Ils nous annoncent une suite
encore un peu différente ! J’ai hâte !!
"Allons ensemble mes enfants, pour le fils de Lucifer !!!" \m/
"Allons ensemble mes enfants, pour le fils de Lucifer !!!" \m/
A très bientôt et bonnes fin de vacances,
bandes de furieux rockers…
Arno