POP, ou musique populaire, à la
base. Terme galvaudé qui désigne désormais les musiques qu’on impose aux
auditeurs lambda à coup de matraquage à la radio et mis en avant sur les têtes
de gondoles des magasins sans âmes. Très glamour comme image !
Non, pour moi, la pop désormais,
c’est un sens de la mélodie, de la musique douce ou enjouée, mélancolique ou
joyeuse, fraiche ou nostalgique. Une musique comme un bonbon acidulé : un
peu de sucre, mais juste ce qu’il faut pour remettre la main dans le paquet.
Une parenthèse salvatrice, après les gros riffs et les rythmes pachydermiques,
ça fait du bien de temps en temps. Avec ce moment printanier de mars (!!!), je
vous fais part de mon envie de musique plus légère.
Beck – Morning Phase :
Ce bidouilleur de génie manie les
styles avec une facilité déconcertante. Morning Phase est présenté comme le
successeur du magnifique Sea Change, sorti en 2002. Bonne pioche ! Si vous
avez aimé ce dernier, vous aller vous régaler ! Dès l’entame, vous êtes
sur du coton.
Arrangements de cordes aux petits
oignons (voir le magnifique Wave), basse ample et douce, batterie minimaliste mais
efficace (Joey Waronker, le guitariste remplaçant Frusciante chez les Red Hot,
sur la plupart des titres !), claviers/pianos vintages et guitares
distillés avec finesse, sont les ingrédients de ce disque. Une sorte de parenthèse enchantée ! Un
skeud à écouter réellement, sans distractions autres, assis confortablement
pour profiter de l’instant et s’évader… Une musique qui prend tout l’espace
dans la pièce et dans l’esprit.
Encore une réussite pour Beck,
qui n’en vendra sûrement pas des masses, car tellement à l’opposé de l’époque actuelle où tout va vite et où
les gens ne prennent plus le temps de se poser et prendre du recul…
Bertrand Burgalat/A.S Dragon/Aquaserge -
La Nuit Est Là :
Encore un esthète de la pop, un
oublié du succès, mais un mec qui ne lâche pas l’affaire (même si l’envie lui
en a pris) ! Bertrand Burgalat est une sorte d’orfèvre qui façonne et
produit, avec amour, de la musique (pop, soul, rock), à travers son label
Tricatel. 45ème production du label, La Nuit Est Là, immortalise
deux concerts de Burgalat avec les groupes A.S Dragon (en 2013) et Aquaserge
(en 2009)
Perso, j’ai découvert Burgalat
avec le disque Burgalat Meets A.S Dragon et je pense que je ne me remettrai
jamais de ce disque fabuleux et furieusement rock. Depuis j’ai découvert
d’autres disques de mister Burgalat, dont le chef d’œuvre The SSSound Of Music,
disque honteusement sous-estimé qui fait pourtant partie des (rares) beautés du
patrimoine musical français.
Retour aux fondamentaux avec La
Nuit Est Là que je trouve moins rock que Meets, mais salement plus funky (voir
cette basse bien moite !!). Ce disque est tellement cohérent que le
changement de backing band est quasiment indécelable ! Je vous conseille
d’écouter en priorité les titres suivants pour vous convaincre : le
planant Aux Cyclades Electronique (Fermez les yeux, vous êtes en décapotable
dans le sud de l’Italie !), La superbe reprise du Follow Me d’Amanda Lear (!!)
et l’excellentissime et décalé Ma Rencontre (co-écrit avec P. Katerine). Trois
titres indispensables pour mourir moins con. Et ensuite vous pourrez vous
enfiler les sucreries pop que sont Survet’ Vert et Mauve (quel titre quand
même !) ou Sans Titre, entre autres.
Anachronique et hors modes, mais
singulier et authentique ! Merci M. Burgalat et continuez le combat !
Nota : La version vinyle
comporte 8 titres et un coupon pour récupérer les fichiers de la version CD qui
elle en comporte 20.
Metronomy – Love letters :
En 2011, Metronomy a sorti un
fabuleux disque pop : English Riviera. Troisième disque de cette entité Anglaise,
menée de main de maître par Joseph Mount, qui joue de tous les instruments.
Drôle de sensation au départ pour ma pomme : après une écoute, je ressenti
une sorte d’attraction/répulsion. Les mélodies étaient imparables, mais des
claviers « Bontempi » qui m’écœuraient. Il m’a fallu de nombreuses
écoutes pour amadouer la bête, mais désormais ce disque fait partie de la bande
son de ma vie. Un disque d’été (en fait de toute l’année !!), que la
famille entière connait et chante pendant nos virées en voiture.
A l’annonce d’un nouvel album, je
fus en même temps excité et méfiant. Qu’allait nous pondre Joseph : un
English Riviera II pour entretenir le succès ? Un retour à l’électro pure
des deux premiers skeuds (j’aime moins, même si quelques titres
surnagent !) ? Bon en fait rien de tout cela ! L’accent est
encore plus porté sur les mélodies et il n’y a pas de titre dancefloor bien
rentre dedans à la The Bay ou Corinne ! Le premier extrait (I’m Aquarius)
m’a fait le même effet que ma découverte du groupe : « ouais,
bof » et après plusieurs écoutes, le titre c’est imposé tranquillement,
mais sûrement. Ici, Mount, avec ces « Lettre d’Amour », se livre comme
il ne s’est jamais livré (C’est lui qui le dit dans Rock et Folk !).
On quitte les années 80 pour remonter à la source des 60’s et 70’s. Clairement,
Metronomy ne caresse pas le fan dans le sens du poil et quelques écoutes seront
nécessaires pour amadouer la « bête », mais quand c’est fait, c’est
le genre de disque qui colle à la peau. Donc un conseil aux réfractaires :
laissez du temps à cette œuvre ! Un seul défaut à ce disque : il est
trop court !!
Allez, revue en règle :
The Upsetter : Morceau d’introduction
zen (guitares acoustique et quelques nappes de claviers) avec la voix de Joseph
en mode aiguë plus qu’à la limite. Solo de guitare qui raconte une
histoire : pas de démonstration, mais énormément de sentiment. C’est bô…
I’m Aquarius : Premier single,
titre ouaté avec boites à rythme et claviers en avant. Chœurs féminins sur le
refrain ; Addictif et planant (ça fonctionne bien avec le clip où Mount
est déguisé en cosmonaute), la voix de Joseph mélangée aux « choux doup
doup haaa » des filles…
Encore une démonstration du
talent de ce mec pour trouver des mélodies imparables.
Monstrous : Intro type
clavecin puis ritournelle orientalisante au clavier. Boites à rythmes, nappes de
type « Bontempi » et titre au final très épuré, mais putain, ça
fonctionne encore !
Love Letters : Intro aux
trompettes avec une mélodie triste et d’un coup, break et le titre devient
enjoué avec ces filles qui scandent
« Love Letters ». Frais et influence des sixties très nette, mais
toujours avec un son des plus actuels. A noter, un solo de trompette qui assure
un max pour terminer en beauté cette plage. Un titre pour faire bouger le
« luc ».
Month Of Sundays : Retour au
mid tempo avec le titre que je préfère. Organique et près de l’os avec cette
rythmique caoutchouc et cette guitare bancale. Solo de gratte bien furieux au
milieu du titre, qui dure, qui dure avec « Never in the month of
Sundays » ad lib par les chœurs féminin. Un morceau qui me laisse pantois
et qui est bien placé en fin de face A. La grande réussite de Love
Letters ! Grand !
Boy Racers : Hommage aux
papes de la disco, cet instrumental est funky à souhait et bien bas du
cul ! Pour danser comme un dératé en se croyant dans les 70’s !
Call Me : Intro
voix/claviers et mélodie au bord du kitch. Titre très mélancolique, qui demande
quelques écoutes pour totalement adhérer.
The Most Immaculate
Haircut : Un titre qui rappelle les slows de English Riviera. Joseph est
encore en rupture sur le refrain, ce qui ajoute à la fragilité du mec qui se
livre à nu. Break au milieu avec cigales et bruits de piscine ; un morceau
qui donne envie de danser langoureusement avec sa moitié l’été, en fin de
soirée.
Reservoir : Typique des
ritournelles que le groupe pond avec un clavier. Une boite à rythme seulement pour
accompagnement et un titre très entraînant, qui reste en tête longtemps. Ça
parait simple ! Je ne sais plus qui disait qu’un bon titre pop était un
titre qui paraissait simple. Et bien ici, on est en plein dedans.
Never Wanted : Parfait pour
terminer le disque. Mélodie entêtante à
la guitare et basse bien caoutchouc ! Titre encore mélancolique qui
reflète la teneur général de ce disque très homogène et une folle envie de
remettre la face A.
D’ailleurs, c’est ce que je vais
faire de suite !
A bientôt rockers des villes et des champs !
Arno
Merci ! Encore une fois, ça donne envie d'aller faire un tour chez son disquaire :)
RépondreSupprimerDe rien ! Va, va chercher bonheur ;)
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