samedi 29 novembre 2014

All Them Witches, The Osiris Club & Electric Wizard



Electric Wizard – Time To Die :


    Alors, pour vous faire le tableau, Electric Wizard c’est : des riffs de guitares et un son bien crades ; une batterie martiale ; une basse bien sur-saturée ; une guitare qui « sololise » et serpente sur ce magma sonore ; une voix dégueulante d’écho, aiguë, dont on ne comprend pas la moitié des paroles et une imagerie qui mélange porno des années 70 et sorcellerie. A partir de ce constat, soit vous passez votre chemin, soit vous êtes attiré par la crasse de cette musique « déviante ».


    Time To Die ! Ils ne sont pas là pour rigoler ! Le groupe a même failli tout abandonner suite à plusieurs mésaventures avec leur ancienne maison de disque. En tous cas, il en ressort un album homogène, puissant bien trippant (des bruitages et autres extraits de films bien choisis, complétant à merveille l’ambiance poisseuse), dont les titres (dans l’ensemble) sont longs et répétitifs.


    Ils recyclent même leurs propres riffs (voir celui de SadioWitch qui pompe le riff de Black Mass qui pompait celui de…), mais pourtant, sans savoir comment ils font, la mayonnaise prend. Mention spéciale pour ma part à I Am Nothing avec sa batterie et ses riffs (bass et grattes) lourds comme le plomb qui doit bien déboiter en live. Belle baffe dans la poire.


The Osiris Club – Blazing World :


    Mais qui sont ces types sous leurs masques ? Le rapprochement avec Ghost, évoqué par les journalistes, vient principalement de cette caractéristique (on peut aussi y ajouter quelques riffs de gratte bien tranchants et une voix assez théâtrale !).


     Sinon ce « Club » joue une musique complexe, faite de changements de rythmes, qui lorgne à la fois vers le Metal et le Prog (un poil King Crimsonnienne par moment et aussi Floydienne). Les musiciens sont des pointures chacun dans leurs domaines (batterie inventive, basse libre, guitare aventureuse et claviers virtuoses et omniprésents). Une musique qui n’ennuie jamais une seule seconde et qui rend accro rapidement. En effet, il se dégage une audace et une fraîcheur de ces pièces musicales, comme ce violon sur Blazing World, qui avec les écoutes répétées, rend complètement dépendant !


    Autre prouesse à mettre à leur crédit : cette capacité à concentrer leur propos. En effet, certains groupes Prog, auraient tendance à s’étendre en longueur, avec plus ou moins de réussite et parfois plus ou moins de talent. Ici, l’efficacité prime : 8 titres épiques, un album relativement court mais qui n’empêche pas de « voyager », entre passages éthérés et d’autres plutôt heavy. Une belle découverte et une impatience de voir ce que donnera la suite à cet excellent disque.


All Them Witches – Lightning At The Door :


     Album sorti en fin d’année 2014, mais dont on a pu entendre parler au début 2014. Un groupe qui fait une sorte de Stoner évoluant entre Doom et Blues ! Ça démarre avec du riff bien gras ! Un harmonica tente des se faire de la place, entre solos inspirés et une voix clair qui déclame son « prêche ». Le deuxième titre est un « pur Stoner de tradition » : gros riff bluesy et rythmique pachydermique (When God Comes Back) ! Ensuite c’est un Blues bien lancinant qui suit, harmonica et phrasés typiques du genre en avant (The Marriage Of Coyote Woman).


    Tous les genres sont balayé sans complexes : Folk (Swallowed By The Sea) qui vire au Doom bien poisseux, Celtique (Romany Dagger et son violon)… bref, avec All Them Witches tout est possible et toujours avec une qualité qui les mets au niveau des meilleurs.


   Disque frais et passionnant de bout en bout ! Trip bien perché pour un groupe qui ne l’est pas moins. Et pour vous faire une idée du groupe en live, leur tournée récente est en écoute sur leur Bandcamp :


A bientôt les Rock & Rollers

Arno 

Tigran Hamasyan - St Nazaire



Shadow Theater au Théâtre Scène Nationale de Saint-Nazaire

    Shadow Theater, c'est le disque qui m'a le plus marqué, le plus remué, l'année dernière. Un disque découvert grâce à l'excellent forum de discussion Les Grandes Z'oreilles. Une musique inclassable (Jazz, Rock, Electro, World...) composée et interprétée par un virtuose du piano.
    Autant dire que, en concert, j'en attendais beaucoup et je n'ai pas été déçu. Nous (j'accompagnais mon ami Joss) avons eu le droit  à tout : moments de grâce pure, passages "Heavy badass", pur Jazz en trio , échanges vocaux avec la demoiselle (Areni Agbabian qui possède une voix sublime), bidouillages typé Electro en "solo", avec ses samples et autres boucles... Le tout articulé autour de quelques titres de son "Théâtre d'Ombre(s)" : le délicat Seafarer, le lourd Drip, l'envoutant The Year Is Gone ou le doux Pagan Lullaby (pour ceux qui n'ont pas peur du mélange des genres, d'être "bousculé", je ne peux que vous re-conseiller l'écoute de cet excellent album !). Des titres étirés, malaxés, complètement transformés. Surprise aussi, car nous nous attendions à des titres plus "évidents", comme son magnifique Road Song (qui est un concentré de son talent et de son ouverture à différentes musiques), mais Tigran nous a "offert" d'autres perspectives.


    Ce mec est réellement impressionnant ! Autant capable d'accélérations fulgurantes, que de passages d'une pureté qui filent la chair de poule (et tirant même quelques larmes), provoquant cette sensation que vous ressentez lors de moments d'émotion intense. Tigran vit complètement son concert, un coup totalement recroquevillé sur ses mains qui "caressent" les touches de son piano, un coup debout à "headbanger" comme un fou ou, aussi sa façon de bouger sur son siège.

Live passé sur Arte

    Nous avons été complètement embarqués durant ces quasi 1h50 de concert (1h30 de prévu à la base et un rappel supplémentaire) ! On sent d'ailleurs qu'il est capable d'improviser à n'importe quel moment (les autres musiciens guettent quand ils doivent (ou peuvent) reprendre). Je serai curieux de le voir sur plusieurs concert pour constater jusqu'à quel point ses shows sont différents !

    Tournée Shadow Theater, oui, mais Tigran est déjà parti vers une autre voie avec ce "teaser" (comme il nous a dit !) dévoilé ! Un titre de son futur disque Mockroot : le morceau s'appelait Double-Faced et restera l'un des moments forts de ce concert. Le groupe resserré en trio (Chris Tordini à la basse et Arthur Hnatek à la batterie) a interprété un Jazz qui bastonne et qui "joue" aux Montagnes Russes.  J'ai hâte d'entendre la suite ! Et surtout, je suis prêts à aller le revoir et reprendre ma dose, dès que possible.

A bientôt

Arno

vendredi 14 novembre 2014

The Datsuns – Deep Sleep



    Retour des « bretteurs » Néo-zélandais avec ce disque sans surprise ! Oui c’est (seulement) du Rock & Roll couillu !! Mais une chose est sûre avec ces zigues : la qualité est toujours au rendez-vous. Une review détaillée est nécessaire (enfin, j’en ai surtout une grande envie !)

    Ça démarre fort avec Caught in the Silver qui “monte” doucement pour finir sur un solo reptilien de Christian Livingstone. Bonne entrée en matière, donc et un enchainement vers un rock entrainant : 

    Bad Taste et son riff martelé. Titre court, construit de façon basique, avec solo placé au milieu.  ‘Tain que c’est bon de retrouver en pleine forme nos « kiwis » 


    Claw Machine vous fera aussi bien bouger la tête que le cul (pour les fans de gratte, solo de Livingstone concis et avec bottleneck !)

   Ensuite, c’est le furieux Shaky Mirrors qui prend la suite : tempo rapides, riffs agressifs. Clairement, un pur morceau Dastonnien qui ravira les fans de la première heure.

    La première face se finie de fort belle manière avec 500 Eyes. Titre plus lent, qui monte doucement pour lancer en orbite un Livingstone très inspiré et qui slide à tout va dans un final jouissif.
Et c’est la bave aux lèvres que tu cours tourner la galette pour écouter la suite


    Et l’ « accueil » sur cette deuxième face (That’s What You Get) vous botte direct le cul ! Solo épileptique qui vous fera prendre instantanément votre guitare virtuelle pour « sololiser » devant votre glace. C’est bon de se laisser aller de temps en temps, hein.

     Creatures Of The Week suit ! Riff et rythmique bien lourds. La pédale Wha Wha est de sortie.

    Tempo encore hyper rapide avec Looking Glass Lies. Titre speed, avec son refrain à chanter. Solo très impressionnant : fucking fast & good !!!

    Sun In My Eyes est un titre fait pour danser et chanter comme un dératé ! C’est clair ! Première fois que j’ai entendu ce titre, mon cul a bougé tout seul ! Impossible de l’arrêter. Solo passé à la pédale d’effet, toujours effectué avec vista et brio.


    Disque qui finit avec le morceau titre, Deep Sleep, dans un exercice de style qu’ils maîtrisent désormais à la perfection : rythme lancinant qui s’installe doucement pour enchainer vers de la lave en fusion, où Christian n’a plus qu’à décocher sa flèche. Titre surprenant de sobriété qui nous laisse, avec un larsen, complètement gaga. Du caviar !!

Disque court, classe, efficace… enfin, vous l’aurez compris, indispensable à tous les amateurs de rock High Energy. Prenez du plaisir, les Datsuns sont là pour vous divertir.

Salut les branleurs rockers !!

Arno

NB : Ce disque n'est disponible en France seulement en import ! Honte à leur maison de disque ! Et à notre pays : "l'autre pays du Rock & Roll" ! Simplement honteux !!!!!

mardi 11 novembre 2014

Salut les Anges et Brassen's Not Dead

Ferrailleur, le 10 novembre



    Il ne fallait pas arriver trop en retard à cette soirée. Nous n’avons pas vu le groupe de première partie et c’est Salut les Anges qui ouvrait pour Brassen’s Not Dead ! Surprise, moi qui croyais qu’ils étaient tête d’affiche. Bon, j’attendais beaucoup de ce concert, moi qui suis tombé dedans grâce à mes cousins : le CD avec leurs deux premiers disques dessus (Réussite/Sur des Charbons Ardents, je conseille fortement) ! Une musique qui n’a pas vieilli et dont les paroles ont encore tout leur sens, 30 ans après.


    Dès les premières notes de 365 Révolutions, c’est mur du son ! On ne comprend pas grand-chose d’ailleurs, mais les soucis seront vite réglés pour bien entendre les différents instruments. Salut les Anges ce n'est pas du Punk car il y a des solos. Non, c'est plus Garage/Metal & Roll ! C’est aussi le groupe de deux anciens OTH, groupe Perpignanais de l’âge d’or du Punk Français : Spi, le chanteur harmoniciste et Motch, à la guitare, un pur entre les purs. Les deux briscards sont accompagnés de jeunes qui n’en veulent. Les gratteux sont des "usines à riffs" et les extraits de leurs deux disques, nombreux, font plutôt bien réagir (pogo sur Guerre, reprise en cœur des refrains sur la plupart des titres). Motch mouline dans son coin et Spi n’arrête pas de bouger sur cette scène trop petite (Spi : « C’est bien les solos ! C’est la diversité ! Y a plein de groupe qui ne font plus de solos. Musiques aseptisées, formatisées… Moi j’aime les solos ! ») Durant ce set, les extraits d’OTH (nostalgie comme le dit Spi, à chaque titre de son vieux groupe !!) sont accueillis comme il se doit ! J’ai pris mon pied comme pas permis pendant L’Âge d’Or et l’enchainement Quelle Sacrée Revanche/Le Soleil du Midi. Bonnard de chez bonnard ! "Quelle sac-rée re-vanche !!"

 Vidéo Punk !


   Suit Brassen's Not Dead, pour le coup, du Punk pur jus ! Je croyais que j'allais m'emmerder au bout de trois titres, mais non. Toujours dans la déconne : paroles de Brassens sur I Love Rock & Roll ; intro de Un Jour En France qui enchaine sur une rythmique Punk basique de derrière les fagots ; un pantin appelé "Animateur à la Kon" qui fait le zouave sur la plupart des titres ; un pogo énorme (la moitié de la salle) du début jusqu'à la fin du concert et enfin un méga bordel ou les gens montent sur scène et se prennent dans les bras. Spi viendra pousser la chansonnette sur Les Passantes, passage le plus « calme » du concert, mais pas le moins Heavy. Très bon moment de lâchage intégral !

 Avec l'Animateur à la Kon !!

    Sinon, le Punk, premier mouvement vraiment à la pointe pour l'égalité homme/femme : et oui, au milieu de cet énorme pogo, les femmes aussi ont pris cher !!


A bientôt les amis rockers.

Arno

samedi 8 novembre 2014

The Legendary Tiger Man – Stéréolux à Nantes



Mercredi 5 octobre.


    Un seul mot pour résumer cette soirée : Rock & Roll ! Avec deux groupes qui ont mis le feu à la salle Mini du Stéréolux !

    Première partie assurée brillamment par The Royal Premiers ! Un groupe de Rock & Roll classique très sixties : section rythmique, guitare Gibson demi-caisse et les instruments qui font le « petit plus » avec l’orgue Hammond, un saxo et un trombone ! Un côté rétro prononcé et assumé. Tourné vers le passé, mais d’une « fraîcheur » et une prestance communicative. Comment ne pas avoir envie de bouger son cul sur ces rythmes endiablés. Pensée spéciale au claviériste/chanteur qui a déconné durant ses 45mn, passées très rapidement


   Après rangement du matos du groupe de première partie, la scène est aménagée pour le Tiger Man : une batterie à droite avec un gong ; à gauche, un pied de micros avec un pad pour faire des rythme avec le pied ; au centre une sorte de plateforme avec deux pédales pour une grosse caisse et un tome de batterie, un charley, deux micros (avec effets) et un kazoo. Et voilà qu’arrive sur scène Paulo Furtado alias The Legendary Tiger Man seul avec sa Gretch demi-caisse qui interprète Do Come Home qui ouvre son dernier disque True. Le meilleur moyen pour démarrer doucement ce set !

    Tour à tour, cette performance va jouer l’équilibre entre intimisme et folie furieuse. Tiger Man sera seulement accompagné, une partie du concert, par un batteur tribal et à la frappe précise. Sinon, Furtado assure le reste tout seul ! Malgré cette prestation tout seul, il va littéralement tenir dans sa main l’assistance ! C’est vrai que même dans cette confuguration, il est possible de faire un barouf d’enfer ! Voir un Bad Luck R’n’B Machine sauvage en diable, en « One Man Band » !

    Ses deux derniers disques (Femina et True) seront les plus représentés ce soir ! Les reprises seront aussi très nombreuses: Twenty Flight Rock, These Boots Are Made For Walking (quelle version sexy!!), 20St Century Rock & Roll. Des duos virtuels avec Asia Argento et Lisa Kekaula (Hurleuse des Bellrays) apportent encore plus de sensualité à cette soirée ! En fait, il ne manque plus que les femmes dénudées qui « peuplent » ses pochettes de disque… En fait non ! Le clip de Naked Blues rétablira cet « oubli » !


    Ce mec possède un charisme impressionnant et la fin De 20’s nous aura tous mis sur le cul. Paulo terminant avec sa pédale de sample avec son dernier riff de guitare joué, éructant « Rock & Roll », debout sur la grosse caisse de son batteur. Génialissime.

Pour vous faire une idée du phénomène !

   Autant vous dire que je suis sorti de la salle avec la banane sur la tronche, reboosté pour un moment.

A bientôt les amis rockers !

Arno