« Rien que la
musique » et autres « On parle seulement de musique », voilà
comment commence la plupart des articles et chroniques de cet album dans les
médias. Mais je ne peux blâmer les gens qui ne peuvent plus écouter Cantat.
J’ai fait une pause de Noir Désir de plusieurs mois après cet été de 2003. Je
ne sais pas pourquoi (ou plutôt si !!), mais je n’arrivais plus à écouter
cette musique qui avait tant compté dans ma vie, dans ma construction d’homme… J’étais
déçu et complètement abasourdi. Depuis, j’ai réappris et mis cet
« évènement » de côté. Sergio, Denis et Jean Paul n’y étaient pas
pour grand-chose et ce groupe reste comme une belle exception dans le rock
français. Une richesse et une intransigeance incomparable, encore aujourd’hui…
Voilà, dix années sont passées. Nwar Dez' n’est plus, les
médias (les traditionnels, pas les spécialisés !) se gargarisent de chaque
apparition de Cantat pour relancer la polémique, quant à sa légitimité à se
montrer en public. Mais en même temps, il ne sait faire que ça : jouer,
chanter et écrire des chansons…
Il revient donc aujourd’hui avec un nouveau projet qui est,
au final, une très grande surprise. Parce que je n’attendais pas grand-chose de
ce projet. Parce que le premier extrait (Droit Dans Le Soleil) m’a laissé de
marbre, avec ce picking très vieille chanson française. Mais aussi, parce que,
au final, Horizons est comme la continuité du magnifique Des Visages, Des
Figures avec des compos sombres (comment pourrait-il en être autrement !),
habitées et avec des paroles que chacun interprètera selon sa propre
sensibilité.
Des titres lents mais denses et moites, ponctués de
décharges électriques comme sur le titre Horizon (qui est la pièce maîtresse de
cet opus). Un ensemble homogène et cohérent qui forme un tout avec cet artwork
mystérieux. Une peinture tirée d’une photo prise par Cantat et déclinée sous
différentes formes : gribouillé, ébloui de soleil, blanchit grossièrement,
assombrit… De magnifiques arrangements écrit avec Pascal Humbert (Passion Folder,
16 Horsepower), l’autre tête pensante du projet Detroit, qui distille ligne de
basse et contrebasse et apporte une certaine chaleur à l’édifice. La relation avec Noir Désir tient aussi
beaucoup à la voix incomparable et les sublimes giclées d’harmonica de
Bertrand. La partie centrale formée de Detroit 1, Ange de Désolation et
Horizons est tout simplement parfaite !
Ce qui fait que ce disque possède une montée vers cette partie et
ensuite une descente relativement tranquille (Le Creux De Ta Main qui bouscule,
Sa Majesté avec ses « sales » boucles) qui aurait dû se terminer
seulement avec Null And Void (oui je ne suis pas convaincu par le final Avec Le
Temps, dispensable pour ma part) qui rappelle beaucoup le titres The Chameleon et The Wound,
titres chantés en anglais qui concluaient (presque pour le premier !) de
façons magistrales les premiers Noir dez’.
Alors que la tournée annoncée du groupe est déjà
pratiquement sold out, un sentiment ambivalent m’habite : la joie de
retrouver cet artiste sur scène mais aussi beaucoup de questions en suspens et
un drôle de sentiment malgré tout...
A
bientôt les petits et les grands rockers.
Arno
Je partage chaque mot de cette chronique. Bravo.
RépondreSupprimerMerci Joss ;)
SupprimerOui , moi aussi. C'est bien
RépondreSupprimerMerci les Grandes Z'oreilles !!
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