samedi 28 mars 2020

Un album = une histoire #2 : Kyuss




KyussWelcome to Sky Valley

Ça commence au lycée, entre les discussions avec les potes à la récré et celles, toujours avec les potes, dans nos chambres respectives avec nos postes et pleins de bons disques pour compagnie. On découvre Black Sabbath et on kiffe grave les Pink Floyd, en vinyles et cassettes de papa. Et là, en refaisant le monde, on rêve à un groupe qui pourrait mélanger ce côté très lourd d'un côté et cette manière de nous faire triper, partir loin, de l'autre côté ! Un jour, Christophe je crois ou mon Lolo Pineau, me sort une chronique dans un magasine (je ne sais plus lequel, Hard Rock peut être !). En plus, la pochette est bien mystérieuse comme il faut ! C'est marqué, dans mes vagues souvenirs, « Kyuss allie la lourdeur du Sabbath et le psychédélisme du Floyd ! ».


Putain, on le tient ce groupe ! Virée à Angers avec Lolo (Rouger) et Tof à la FNAC, mais je fais chou blanc ! Il est temps de sortir et c'est la que je vois le Graal ! Le disque est posé sur le comptoir des vendeurs, même pas encore étiqueté ! Je le prends en loucedé, même pas sûr qu'il passe à la caisse. Je me souviendrais toujours de cette première écoute. Je squatte la chambre de la frangine qui vient d'acquérir une chaîne qui crache mieux que la mienne, tout en matant cette mystérieuse pochette (un panneau d’accueil de la Sky Valley dans le désert Californien ; des éoliennes, un sol désertique craquelé et des mecs assez banals en photo !) ! Et Gardenia arrive dans les baffles ! Instantanément ma vie ne sera plus jamais la même !


Comme je le dis toujours : Kyuss, c'est de la lave en fusion ! Batterie (Brant Bjork) extrêmement lourde chargée de cymbales écrasées/matraquées ; basse (Scott Reeder) chaude, groovy, Heavy, caoutchouc ; guitare (Josh Homme) qui délivre des riffs abrasifs, wah wah en feu et soli reptiliens ; un chanteur (John Garcia) qui hurle à la mort, comme si sa vie en dépendait !

Je disais donc, Gardenia déboule des enceintes et remplie la pièce de musique enveloppante ! Première gifle ! Attention, revers de claque : l'instrumental parfait, Asteroid (qui porte très bien son nom, tellement il t’atterri sur les pompes !) te lamine la tronche à coup de lattes ! Ça démarre mystérieux et une lame de fond te prend par surprise ! Je suis l'os dans la gueule d'un chien qui ne veut plus le lâcher ! T'es complètement détruit/HS et déboule Supa Scoopa and Mighty Scoop, qui te remet une bonne branlée. Un riff qui sera maintes et maintes fois copié sans être égalé, en plus des breaks lourds et groovy ! Un titre qui ne voudrait jamais s'arrêter avec sa fin répétée


Le disque est séparé en trois parties, un peu comme les disques des 70’s genre concept-albums ! Là, ça semble plus être de la présentation ! Deuxième partie, donc ! 100° ! Court coup de trique efficace, avant le morceau central et calme du disque ! Space Cadet, c'est le titre habité, acoustique, autour du feu ! 7mn de calme avant un retour de tempête ! Demon Cleaner arrive très lourd et hypnotique. Une sorte de hit, s'il on peut dire !


La troisième partie est composée de 4 titres : l’épique Odyssey (Ce « Fire on the Mountain !!! » quand cela reprend après le break ! C’est mémorable, immense, inoubliable, jubilatoire !) ; le brutal et Hardcore Conan Troutman ; N.O., qui démarre, curieusement sautillant pour ensuite groover sévère ; et le génial final qu'est Whitewater, une longue épopée de 9mn très inspirée, dont on ne sort pas indemne ! Je ne parle pas du titre doo wap de fin qui montre que le groupe s'amusait bien à l'époqu.
Un album qui laisse exsangue, mais heureux ! Un disque qui a définitivement changé ma vie ! Et je peux vous dire que l'emploi de cette phrase ici, n'est pas usurpé ! Un disque qui me fait toujours le même effet à chaque nouvelle écoute

Josh Homme déclarera en interview qu'il n'avait jamais écouté Black Sabbath (avant d'écrire les titres qu'il a signé pour le groupe), que son kif à lui c'était le Hardcore ! C'est peut-être pour ça que la musique de Kyuss reste aussi fraîche et habitée depuis ! Complètement unique aussi ! Un magnum opus (encore !) qui m'a ouvert tout un horizon (allait arriver à suivre Fu Manchu, Karma to Burn, Acrimony, Spiritual Beggars...)


Ensuite, j'ai remonté la source et découvert les deux premiers disques : le vert et naïf, mais pas inintéressant Wretch et le précurseur de cette géniale production du désert estampillée Chris Goss, Blues for the Red Sun. Et puis, j'ai été cueilli direct avec le génial …And the Circus Leaves Town (qui est mon album préféré du groupe !), juste avant de pleurer lorsque le groupe a annoncé sa séparation quasiment dans la foulée ! Heureusement, tous les membres de Kyuss proposeront des projets intéressants par la suite ! Et puis, j'ai eu la chance de voir John Garcia, Brant Bjork et Nick Olivieri (premier bassiste du groupe sur les deux premiers albums) réactiver l'esprit du groupe le temps d'un concert mémorable au Hellfest. (Et l'année d'après, plus officiellement !).

A bientôt, pour la suite !

Arno

vendredi 27 mars 2020

Un album = une histoire #1 : The Datsuns


Allez ! J'y pense depuis un moment ! Narrer mes disques cultes et les histoires qui vont avec et qui me reviennent quand je les écoute ! On commence avec un disque plutôt récent :


The Datsuns - Death  Rattle Boogie

Ce groupe, je l'aime d'amour depuis le début ! Dès ce premier album qui délivrait un Hard Rock and Roll burné rappelant un peu le Deep Purple Mark II copulant avec AC/DC. Riffs acérés, soli tranchant et rythmique de feu ! Le deuxième disque confirmait tout le bien que l'on pensait d'eux avec un certain John Paul Jones à la production ! Bon, les journalistes se sont pas mal paluchés avec un tel producteur aux manettes mais sont vite passés à autre chose et le groupe est quasiment tombé dans l'oubli alors qu’il allait tout de même délivrer deux excellents disques (Smoke & Mirrors et Head Stunts !)

 
Et on en arrive à cette bombe qu'est Death Rattle Boogie, un album chargé ras la gueule ! Un double album d'une étonnante qualité constante ! Oui, parce que lorsque l'on à pris dans la tronche les hits de la première partie du disque, on se dit qu'il doivent être à sec pour la suite (Gods Are Bored, Gold Halo, Axethrower en triplette infernale de départ, PUTAIN !) ! Que nenni, c'est l’enfilage de perles jusqu'à l'apothéose Death of Me et ses parties de bottleneck démoniaques ! C'est l'extase pendant ces 14 titres (prolifiques quand ils sont généralement à la 10aine de titres par album !). Mettez Helping Hands et essayez de ne pas grimper aux rideaux quand vous entendez cette cavalcade fantastique !


Donc, si l'album est dingue, voir ces mecs en vrai c'est passer à un autre « level » ! Ce sera au Fuzz Yon à la Roche Sur Yon et une rencontre mémorable ! Celle de deux cousins d'Amérique. Didier et Raphaël, qui arrivent tout juste pour aider l'ami Anthony à bosser avec lui ! On sympathise de suite, un pot à la maison avant de partir, tellement qu'on a failli être à la bourre pour voir les kiwis ! Une sacrée soirée avec de la très bonne musique accompagné de supers mecs ! La salle est clairsemée (Putain bougez-vous les mecs, 15 boules pour voir un groupe d'un tel calibre !) mais l'ambiance est au taquet ! Le mec de la sécurité sera obligé de calmer nos hockeyeurs très "efficaces" dans les pogos !


Cerise sur le pudding, on se tapera une discute sympathique au merch', avec Christian Livingstone, le génial guitariste lead ! Putain d'excellente soirée mémorable ! Ce groupe est dément ! Et je peux vous dire qu'à chaque concert c'est le top, les ayant revu ensuite lors de la tournée avant la sortie de le dernier Deep Sleep, à Nantes ! Alors, allez vite vous procurer ce magnum opus ou volez-le !


A bientôt pour la suite !

Arno

mardi 10 mars 2020

Magma, Stereolux, 4 mars


J'arrive et le show viens juste de commencer avec la pièce Ëmëhntëhtt-ré ! Je me fraye un chemin vers l'arrière de la salle, bien remplie, du Stereolux. J'arrive à me trouver à bonne distance, placé vers la droite de la scène. Le son est brouillon mais là puissance et la magie du groupe est intacte. Je ne suis évidemment pas un « spécialiste » de Magma, comme l'ami Stéphane (Zoreilles) qui les connait depuis trente années, mais c'est la troisième fois que je les vois (La première fois dans cette même salle, la dernière fois qu'ils sont venus à Nantes et seconde au Hellfest !) et je suis toujours happé par le show, la musique et la prestance des musiciens.


Ce soir, c'est 6 vocalistes (3 en plus des inamovibles Stella, Hervé et Isabelle) qui apportent une puissance vocale impressionnante, un groupe remanié (qui a déchaîné les réseaux sociaux !) avec deux jeunots à la guitare et à la basse (Rudy Blas et Jimmy Top, fils de…), Simon Goubert et Thierry Elies aux claviers ! Comme je l'ai dit, le son est brouillon par moment (j'ai du mal à bien entendre les chorus intéressants de Rudy) mais je me suis laissé emporté par cette musique unique. Magma, un pure voyage avec une musique unique, des musiciens impressionnants et une langue à part. Vander prendra deux fois le micro. La voix parfaite, l'homme est habité nous gratifiant d'un scat bien barré, mais assez trippant je dois dire ! Ëmëhntëhtt-ré est un formidable titre qui nous fait monter et descendre comme dans des montagnes russes.



J'ai décroché avec Auroville, reprise de jazz à 3 (les deux claviers et la basse) le son des claviers sursaturé n'aidant pas à l'immersion ! Et l'entracte de 20 minutes m'a bien cassé le trip ! Mais bon, j'ai pu retrouver les Zoreilles Bertrand, Stéphane et Miss Deïss. Superbement bien placé pour la deuxième partie et pour voir les mimiques de Vander, je me suis remis tranquillement en immersion ! Et le son c'est amélioré au fur et à mesure que l'on prenait le Medley Trilogie Theusz Hamtaahk en pleine gueule ! Enfin, en pleine gueule… à travers tout le corps oui ! Presque une heure où l'on passe par toutes les émotions ! Tröller Tanz, en rappel, nous aidera à redescendre sur terre, quoique ce titre avec son brusque arrêt m'a fait l'effet de me réveiller en plein rêve ! J'avais un peu hésité à retourner voir le phénomène en live, mais j'ai bien fait de prendre ma place !



D'autres...
Sublimes photos de Rockpix.fr de MAGMA live à ElMediator, 08/03/2020


A très bientôt les Kobaïennes et les Kobaïens !

Arno

mardi 3 mars 2020

Kevin Morby - Night Shop - San Carol...

... 6 février, Chabada, Angers



Un mec + une guitare ! Équation qui, si elle fonctionne, peut s'avérer irrésistible, bouleversante... Pas besoin de plus, c'est la base du Folkeux, la base de la musique aussi. Une formule qui fonctionne depuis les champs de coton jusqu'à hier soir. J'ai pris de méchantes bananes en concerts d'ailleurs : Neil Young, Joseph Arthur en première partie de Ben Harper, Wilco quand Tweedy assure tout seul, Alain Johannes... et j'en oublie beaucoup d'autres !

Hier soir, cette configuration a été multipliée par trois ! Trois mecs seuls avec leurs tripes et leur gratte ! Mais trois concerts qui finalement furent différents.

K.Morby

Première partie du cru avec San Carol, assis sur une chaise ! Le zigue nous dit qu'il n'est pas prêt pour ce soir et qu'il a plein de nouvelles chansons dont certaines ne sont même pas terminées. Que nenni, il va nous délivrer un set de haut niveau. Sa voix est renversante (un mix entre Damien Rice, Tom McRay et Jeff Buckley ! Que des branques !!) Et ses arpèges de guitare sublime ! Je n'ai jamais réussi à accrocher à la musique de San Carol avant ce soir ! Là, j'ai été cueilli direct !

Night Shop, alias Justin Sullivan qui est "hébergé" sur le même label que Morby, suit ! Il nous fait un Folk plus "sautillant" avec une voix lancinante proche de la tête d'affiche ! L'apport de boucles de sons est bienvenue et utilisé avec parcimonie ! Un subtile hommage à Dire Straits et son Romeo and Juliet incorporé à l'une de ses compositions pour finir son set. Un artiste à suivre, assurément !
 
Night Shop & K.Morby

Et maintenant, mesdames et messieurs Kevin Morby ! Sur scène, un piano, un moog, une batterie et deux superbes guitares... pour un seul homme ! Il arrive immaculé avec un costard blanc kitch mais classe sur lui ! Il s'installe derrière le piano et entame Oh my God comme sur son dernier disque ! Il ne touchera plus au piano (ni au moog !) de la soirée ! Il empoigne sa guitare et en se mettant dos au public on lit marqué sur sa veste un "Oh My God" brodé ! Le public se marre ! Et les choses sérieuses commencent ! Enfilage de perles qui tapent dans le mille même sans leurs arrangements ! Comme quoi une bonne chanson reste une bonne chanson ! Kevin est très habité et gère comme une bête la scène tout seul ! À mi-parcours, Justin (seconde première partie) passe derrière la batterie, remontant le niveau d'intensité du show ! Une heure de pur bonheur qui sont passés à toute vitesse ! Un artiste fabuleux que je vous conseille d'aller voir, s'il passe près de chez vous !



A très bientôt les folkeuses et folkeurs

Arno