dimanche 10 mars 2013

Steven Wilson - The Raven That Refused to Sing (And Other Stories)





Bon, après plusieurs bonnes dizaines  d’écoutes, je peux dire qu’on à faire à un chef d’œuvre de rock progressif ! Un futur classique qui ne pâlira pas à côté des cadors du genre (Floyd, Yes, Crimson et autres). On peut d’ailleurs trouver parfois des similitudes avec ces aînés sans que cela porte préjudice à cette œuvre.

Steven Wilson est connu pour ses nombreux projets (leader de Porcupine Tree ; participant dans Bass Communion, No Man … ; Co-leader avec Mikael Akerfeldt (Opeth) de Storm Corrosion … etc) et son travail de producteur, mixer, « remasteriseur » (Opeth, King Crimson, ELP, Jethro Tull…)

The Raven est son troisième album solo et, pour ma pomme, le plus réussi ! En effet, si j’aime la noirceur de ses ambiances, je trouvais que cela manquait de cohésion. Du coup je n’ai sûrement pas assez approfondis Insurgentes et Grace For Drowning (grâce à son petit dernier, je pense y remédier !!) mais par contre j’avoue avoir pris une sorte de claque avec son album live Get All You Deserve, qui mixais noirceur, notes de jazz, rock et passages un peu plus metal. Cette cohésion est en partie due au fait que Wilson est rentré en enregistrement, directement après sa tournée et avec le groupe avec lequel il a joué de part le monde, pendant plusieurs mois.

L’album commence d’ailleurs avec Luminol qui a déjà été rodée en live avec son groupe. Une pièce de 12mn qui démarre avec plusieurs breaks de basse/batterie qui donnent direct le ton. Le tout se met en action avec cette basse toujours dominante et une flûte qui donne une note « rafraîchissante » à l’ensemble ! Nous avons à faire à des virtuoses, mais sans être trop démonstratif ! Ici, ça jamme sévère, c’est fluide et la mayonnaise prend bien entre les divers instruments !! A 4,30mn, un break est introduit avec une guitare toute « Gilmourienne », des chœurs, la flûte et un piano pour couronner le tout : c’est beau !! Montée avec un riff quasi metal et final avec tous les instruments en furie ! « De la très belle ouvrage » .

 Luminol en live, pour vous faire une idée

            La suite avec Drive Home qui calme les ardeurs ! Un titre apaisant : voix douce de Steven et arpège de guitare ! Arrangement de cordes et un final magnifique avec un solo de guitare magistral à partir de 5mn ! Pas de démonstration virtuose, un vrai solo bourré d’émotion qui vous file la chair de poule ! Un solo qui vous raconte une histoire… Sublime.

The Holy Drinker, réintègre une atmosphère menaçante ! Pièce de 10mn, avec instruments qui bastonnent (toujours cette basse ENORME, un batteur pieuvre (il a passé les auditions pour remplacer Portnoy au sein de Dream Theater !!), une clarinette et un clavier qui distillent leurs plans avec parcimonie, mais avec efficacité ! L’intensité monte jusqu’au break inquiétant à 7mn (bruit, ambiances, sons bizarres…) ! Le clavier nous prend par surprise, au moment où l’on pense que c’est terminé ! Montée finale qui laisse exsangue…

Suit, The Pin Drop avec ses arpèges introductifs apaisants ! Moment en apesanteur vite remplacé par une cavalcade instrumentale (solo de saxo qui apporte un ton free pas désagréable) ! Titre court (5mn), avec de nombreux changements de rythmes, passionnant !

The Watchmaker, avec ses quasis 12mn, démarre calmement avec seulement la voix de Wilson et une guitare acoustique. L’intensité va monter crescendo avec des passages apaisés enchaînés, puis se poursuivre avec une puissance maîtrisée qui se calme vers la moitié du morceau ! Le piano calme le jeu, seul avec la voix, les chœurs : passage enchanteur et laissant rêveur. Jusqu’à ce qu’une basse saturée Crimsonniène (du genre de celle de Wetton sur Red) nous réveille et nous entraîne vers un final apocalyptique avec tous les instruments en furie (cuivres très pesants)

L’album aurait pu se terminer comme cela. Mais c’était sans compter sur sieur Wilson qui nous « fini » littéralement avec le morceau titre (The Raven That Refused to Sing) ! Ça faisait longtemps qu’une musique ne m’avait fait un tel effet ! Triste, beau, émouvant, ce titre me transporte et me retourne ! Et les paroles qui collent bien à l’ambiance (« I’m afraid to wake, I’m afraid to love »). Montée et intensité, tout en émotion, avec des arrangements au cordeau pour nous emporter très loin. Tout est parfait jusqu’aux notes finales de piano, qui nous donnent envie de ré appuyer sur la touche play...


The Raven That Refused To Sing
A regarder avec la vidéo qui ajoute à l'atmosphère...

J'espère vous avoir donner envie d'écouter cet album et ces 6 titres, où chaque note a son importance... Superbe...Et essentiel...



 Pour vous dire aussi que le dernier Nick Cave & The Bad Seeds est de haute volée (et en digestion) et que j'attends avec impatience le dernier David Bowie...

A bientôt, bande de rockers !!

Arno

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