Devoirs de
vacances …non, bande son de l’été !! Un bon moment pour (ré) écouter à la
coule tous les bons disques sortis depuis le début de l’année ! C’est vrai
que cette année 2013 a très bien commencée…
Atom For Peace – Amok :
Sorti
en début d’année, le projet solo de Thom Yorke qui ressemble plus à un super
groupe sur le papier (Flea à la basse, Nigel Godrich producteur de Radiohead
(entre autres), Joey Waronker à la batterie et Mauro Refosco aux percus), Amok
est une perle electro dans la lignée de The Eraser.
Ceux
qui n’apprécient pas les délires avec machines des derniers Radiohead, peuvent
passer leur chemin ! Les autres vont en prendre plein les esgourdes avec
ce disque qui est très addictif, au fur et à mesure des écoutes. Default
est une réussite très immédiate, mais les autres titres (Ingenue, Before Your Very
Eyes..., Dropped ou Reverse Running), vont s’insérer
dans votre cortex et ne plus vous lâcher…L’écoute sur disque (CD ou vinyle)
ajoute à la qualité du son et est sublime par rapport à celles possibles sur le
net ! Un superbe trip où la voix de Thom surnage encore une fois.
ASG – Blood Drive :
Changement
radical de genre avec ASG !
Groupe américain qui exécute un Stoner/Sludge de haute volée, avec un zest de
Grunge pas déplaisant. Guitares massives et mélodies accrocheuses ! Si
vous connaissez Torche et appréciez Harmonicraft,
ce disque va vous emmener sur le même genre de planète… (Peut-être moins
« fun », plus « sérieux ») Les albums précédents étaient
très bons, mais Blood Drive tutoie l’excellence ! Trippant, furieux,
aérien, lourd, posé, out of control… il nous fait passer par toutes les
émotions !
Chant posé
aigue ou grave, appuyé de cris biens sentis ; guitares en avant et
rythmique groovie sur fond de batterie massive, la musique de ce groupe est variée
et travaillée dans les moindres détails. Scrappy’s Trip, Children Music The Ladder ou Avalanche sont le must d’ASG ! ! Un album qui se termine
avec un titre (Good Enough To Eat) en apesanteur avec voix grave, comme pour
mieux retomber de cet enivrant voyage…
Thee Oh Sees - Floating Coffin:
Le
groupe du frontman et multi-instrumentiste, John Dwyer, qui est à la source de la vague déferlante de groupes
Psyché/Garage/Rock de San Francisco, tous plus fêlés (mais très doués !!)
les uns que les autres (Ty Segall, White Fence, Mikal Cronin…) a encore sorti
un skeud ! Encore parce que la moyenne est d’au moins un album par an
(parfois trois !!!).
Putrified
II et sa pochette bizarre, avec un chien avec une tête d’homme, était
l’un des meilleurs albums de 2012, mais Floating Coffin, et sa pochette de
fraises carnivores (décidemment !), lui est encore supérieur ! Le
précédent était entièrement enregistré par Dwyer
seul, alors que ce dernier est un effort collectif ! Le résultat est plus
« chaud » et cohérent ! Ça démarre sur les chapeaux de roue avec
un I
Come From The Mountain limite psychobilly et super entrainant !
Enchaînement avec Toe Cutter - Thumb Buster et son riff d’entrée complètement
tueur… Floating Coffin, rock épileptique enivrant et nerveux. No
Spell comme un voyage avec ses montées et ses descentes et toujours ces
cris qui ponctuent la jubilation engendrée par cette musique. Strawberries
1 + 2, avec un départ punk bien énervé et ses larsens de guitare et qui
se mue en bonne zique de drogués lancinante. Maze Francier avec son
rythme « à faire bouger le cul » imparable ! Night
Crawler, bad trip lent mais qui rentre bien en tête. Sweet
Helicopter, rock déjanté et toujours avec ce petit soupçon de délire
sixties. Tunnel Time, fou et avec refrain (ah ahahahah ahah ah !!)
à chanter comme un dératé et son break de clavier très Floyd de la période Barrett !
Et Minotaur
qui termine calmement ce disque de façon magnifique et avec des chœurs à la Kim Deal !
Grand album
fun et fuzz !!, Tous les bons ingrédients sont au menu de ce disque qui ne
vous ennuiera pas une seconde… Une grande réussite et un groupe qui mériterait plus
de soutien, tant il fait office de médicament à la morosité ambiante !
The Editors - The Weight of Your Love:
Quatrième
album des anglais The Editors, mis à
tort dans le même panier que les New Yorkais d’Interpol (c’est vrai que la voix du chanteur peut faire fortement
penser à celle de Banks, mais la musique est vraiment plus
« anglaise » !), est disponible. Avec deux premiers albums sombres et parfaits,
ils faisaient partis des groupes à suivre ! Leur troisième album, avait
déçu la plupart des afficionados. Ils pourront se réconcilier avec le groupe
qui nous livre un album pop rock impeccable : refrains à chanter, mélodies
accrocheuses et arrangements classieux et tout cela sans être putassiers ou
ouvertement commercial ! En somme, meilleur
que les derniers U2 et Coldplay réunis !
Pas encore ce
soucis pour The Editors, pour l’instant ! Disque qui propose trois premiers
titres quasi parfaits (The Weight qui donne le ton, Sugar
et ses basses entrainantes et A Ton Of Love, premier single, avec
refrain imparable). Ensuite, pour ma part, l’engouement retombe un peu avec What
is this Thing called Love, trop « sucré » pour ma part, Honesty,
trop radio friendly pour moi et Nothing avec ses violons (ces trois titres sont quand même bien écrits et
plairont à coup sûr aux plus « fleurs bleues ») Pour les plus
rockeurs, vous pouvez passer directement à la face C du vinyle : Formaldehyde
et son rythme entrainant typique rock anglais comme on aime remet les choses au
clair ; Hyena et son riff qui résonne ; Two Hearted Spider, un
vrai bon slow « habité » ; The Phone Book, mid tempo idéal pour
faire la route et pour finir Bird of Prey qui termine
parfaitement ce magnifique album de très bonne pop, et avec classe…
Naam – Vow :
Ces
très inspirés américains (depuis 2009, ils nous proposent alternativement longs
formats et EP quasiment tous les ans), nous reviennent avec Vow, toujours dans le même délire
Space/Stoner/Psychédélique comme on aime (ou pas !!) Alternances de pistes
courtes qui servent d’introduction ou de « redescente » et de longs
titres biens trippants, tout est ici rassemblé pour nous faire voyager !
La maîtrise et
l’expérience en plus, Naam réussit un parfait album où tous les ingrédients
sont sublimement dosés (claviers vaporeux et omniprésents sur tous les titres,
guitares abrasives, basse caoutchouc et batterie lourde) ! Wov
qui met dans le bain, Pardoned Pleasure et son break
énervé, On The Hour très heavy et son clavier « Doorsien », Midnight
Glow très trip seventies Stoner et surtout la longue pièce de 8mn Beyond
et son intro « Floydesque » (hommage à One Of These Day !!),
sont les titres qui structurent cet opus.
Adagio
et ses nappes de claviers sont en charge de vous faire redescendre de ce trip
que vous n’êtes pas prêt à oublier !
Birth of Joy – The Sound Of Birth Of Joy:
Il
s’agit d’un groupe Hollandais qui a sorti un album compilation (du type Your
New Favourite Band de The Hives,
qui compilait leurs deux premiers albums !). Je vous conseille donc de
vous pencher, si vous le pouvez, sur leurs deux premiers albums (Make
Things Happen et Life In Babalou), tous deux
excellents et qui méritent une écoute intégrale
Make
Things Happen est plus sauvage, peut-être moins travaillé (quoique déjà
maîtrisé pour un premier jet), mais d’une intensité communicative (Teeny
Bopping, Surfing A Gogo…). Le clavier «Doorsien» et la voix du chanteur
vous rappelleront parfois « les Portes de la perception », mais le
groupe est bien plus qu’un ersatz des Doors ! Ecoutez le morceau titre et
sa fougue qui fait un bien fou ! Les phrasés de guitares sont précis et
biens placés, le clavier domine les débats sans en faire de trop !
L’esprit de Jon Lord flotte sur quelques morceaux ! Superbe premier album
qui se termine avec un Battery Acid totalement épileptique et jouissif !
Life
In Babalou, deuxième album qui a toujours la spontanéité, mais qui met
l’accent sur des arrangements classieux. Smile vous mettra dans le bain
direct avec une rythmique d’enfer, un clavier bien lourd et sa guitare
incisive ! Les titres sont plus longs avec des montées et descentes comme
je les aime : intensité et retenue ! L’intro de Code Red à la Lazy
du Purple qui enchaine sur un riff
doublé guitare et clavier et qui vire en jam hendrixienne ! C’est
bon !! Know Where To Run est un hit en puissance ! Un titre qui
balance et qui se chante. Backstabbers est une bombe à
retardement avec son début « inquiétant » ! No Big Days Out encore
supra-sauvage et qui donne envie de taper des mains et secouer la tête. Magic
est plus posé, plus envoutant, très bon aussi avec un final pied au plancher.
Fat Fish est encore un hit en puissance à chanter à tue-tête en secouant tout
son corps et avec son solo court mais classe… Envy termine l’album avec
6mn de pur son très addictif ! Jouissif, je vous dis, qu’il est ce
skeud !!
Black Sabbath – 13 :
Ou
la réelle surprise ! Qu’attendre de ce groupe qui a inventé, à la fin des
sixties, et en seulement un album, le Doom, le Stoner, le Thrash et d’autres
pendants extrêmes du Metal à venir… Rien assurément et d’ailleurs, je n’avais
aucune espérance et ma première écoute m’a laissé échapper un « Ouais,
c’est pas dégueux, mais il n’y a pas d’originalité !! ». Quelle
connerie ! On n’attend pas d’originalité du Sab’ quasi reformé (Bill Ward, pour de sombres histoires de contrat
a jeté l’éponge…) de la première époque (la seconde étant avec Dio au chant),
on attend des riffs efficaces qui bottent le cul (Toni est un dieu), une basse
incomparable (Geezer est un dieu !!) et les cris d’Ozzy (qui est une sorte
de dieu aussi !!).
Et je vous le
donne en mille, tout est rassemblé dans cet album pour plaire aux fans de la
première heure et aux autres ! Riffs inventifs avec des
« hommages » aux classiques : le riff de départ de End
Of The Beginning rappelle le riff d’ouverture de Black Sabbath (le titre).
Solos à la hauteur du patrimoine du monstre qu’est le Sab’ : l’album en est truffé ! Nous avons même un titre à
la Planet Caravan loin d’être ridicule (Zeitgeist, plaisant, avec congas et
acoustiques). Breaks comme eux
seuls peuvent nous pondre (God Is Dead, End Of The Beginning). Loner
qui explique à la moitié des metalleux revival du moment comment doit s’écrire
une chancon. Age Of Reason et son groove impeccable et son accélération
thrash avec les « oh yeah » d’Ozzy en prime ! Live
Forever, top heavy et son riff à la Supernaut, excellent.
Bandes inversées au départ du titre Damaged Soul qui est une furieuse jam (avec harmonica et énormes
solos) qui a la caractéristique de paraître spontanée (de nombreuses prises,
sur cet album, sont des premières prises !!!). Final dantesque avec Dear
Father et son riff metal très actuel et son clin d’œil (l’orage et la
cloche qui sonne) qui signifie une boucle bien bouclée. Je n’ai pas parlé de la
batterie, mais Brad Wilk (Rage Against The Machine) se fond bien dans le
décorum de ces messieurs, même s’il est assez discret.
Album de haute
volée qui se savoure au fil des écoutes ! A noter, trois titres bonus sont
sur la version « de luxe ». Des titres qui sont de la même qualité
que tous les titres proposés sur 13. Que j’aime ce genre de
surprise ! Ils auront mis le temps, mais cela en valait la chandelle.
Quelle inspiration ! Chapeau bas messieurs…
Prenez du plaisir, il y a matière et il y en a pour tous les goûts...
A très bientôt et bonnes
vacances, bandes de furieux rockers…
Arno