vendredi 26 juillet 2013

Disques : Black Sabbath, Birth Of Joy, Naam, The Editors, Thee Oh Sees, ASG et Atom For Peace



Devoirs de vacances …non, bande son de l’été !! Un bon moment pour (ré) écouter à la coule tous les bons disques sortis depuis le début de l’année ! C’est vrai que cette année 2013 a très bien commencée…

Atom For Peace – Amok :



                Sorti en début d’année, le projet solo de Thom Yorke qui ressemble plus à un super groupe sur le papier (Flea à la basse, Nigel Godrich producteur de Radiohead (entre autres), Joey Waronker à la batterie et Mauro Refosco aux percus), Amok est une perle electro dans la lignée de The Eraser.
                Ceux qui n’apprécient pas les délires avec machines des derniers Radiohead, peuvent passer leur chemin ! Les autres vont en prendre plein les esgourdes avec ce disque qui est très addictif, au fur et à mesure des écoutes. Default est une réussite très immédiate, mais les autres titres (Ingenue, Before Your Very Eyes..., Dropped ou Reverse Running), vont s’insérer dans votre cortex et ne plus vous lâcher…L’écoute sur disque (CD ou vinyle) ajoute à la qualité du son et est sublime par rapport à celles possibles sur le net ! Un superbe trip où la voix de Thom surnage encore une fois.



ASG – Blood Drive :



                Changement radical de genre avec ASG ! Groupe américain qui exécute un Stoner/Sludge de haute volée, avec un zest de Grunge pas déplaisant. Guitares massives et mélodies accrocheuses ! Si vous connaissez Torche et appréciez Harmonicraft, ce disque va vous emmener sur le même genre de planète… (Peut-être moins « fun », plus « sérieux ») Les albums précédents étaient très bons, mais Blood Drive tutoie l’excellence ! Trippant, furieux, aérien, lourd, posé, out of control… il nous fait passer par toutes les émotions !
Chant posé aigue ou grave, appuyé de cris biens sentis ; guitares en avant et rythmique groovie sur fond de batterie massive, la musique de ce groupe est variée et travaillée dans les moindres détails. Scrappy’s Trip, Children Music The Ladder ou Avalanche sont le must d’ASG ! ! Un album qui se termine avec un titre (Good Enough To Eat) en apesanteur avec voix grave, comme pour mieux retomber de cet enivrant voyage…



Thee Oh Sees - Floating Coffin:




                Le groupe du frontman et multi-instrumentiste, John Dwyer, qui est à la source de la vague déferlante de groupes Psyché/Garage/Rock de San Francisco, tous plus fêlés (mais très doués !!) les uns que les autres (Ty Segall, White Fence, Mikal Cronin…) a encore sorti un skeud ! Encore parce que la moyenne est d’au moins un album par an (parfois trois !!!).
                Putrified II et sa pochette bizarre, avec un chien avec une tête d’homme, était l’un des meilleurs albums de 2012, mais Floating Coffin, et sa pochette de fraises carnivores (décidemment !), lui est encore supérieur ! Le précédent était entièrement enregistré par Dwyer seul, alors que ce dernier est un effort collectif ! Le résultat est plus « chaud » et cohérent ! Ça démarre sur les chapeaux de roue avec un I Come From The Mountain limite psychobilly et super entrainant ! Enchaînement avec Toe Cutter - Thumb Buster et son riff d’entrée complètement tueur… Floating Coffin, rock épileptique enivrant et nerveux. No Spell comme un voyage avec ses montées et ses descentes et toujours ces cris qui ponctuent la jubilation engendrée par cette musique. Strawberries 1 + 2, avec un départ punk bien énervé et ses larsens de guitare et qui se mue en bonne zique de drogués lancinante. Maze Francier avec son rythme « à faire bouger le cul » imparable ! Night Crawler, bad trip lent mais qui rentre bien en tête. Sweet Helicopter, rock déjanté et toujours avec ce petit soupçon de délire sixties. Tunnel Time, fou et avec refrain (ah ahahahah ahah ah !!) à chanter comme un dératé et son break de clavier très Floyd de la période Barrett ! Et Minotaur qui termine calmement ce disque de façon magnifique et avec des chœurs à la Kim Deal !
Grand album fun et fuzz !!, Tous les bons ingrédients sont au menu de ce disque qui ne vous ennuiera pas une seconde… Une grande réussite et un groupe qui mériterait plus de soutien, tant il fait office de médicament à la morosité ambiante !




The Editors - The Weight of Your Love:



Quatrième album des anglais The Editors, mis à tort dans le même panier que les New Yorkais d’Interpol (c’est vrai que la voix du chanteur peut faire fortement penser à celle de Banks, mais la musique est vraiment plus « anglaise » !), est disponible.  Avec deux premiers albums sombres et parfaits, ils faisaient partis des groupes à suivre ! Leur troisième album, avait déçu la plupart des afficionados. Ils pourront se réconcilier avec le groupe qui nous livre un album pop rock impeccable : refrains à chanter, mélodies accrocheuses et arrangements classieux et tout cela sans être putassiers ou ouvertement commercial ! En somme, meilleur que les derniers U2 et Coldplay réunis !
Pas encore ce soucis pour The Editors, pour l’instant ! Disque qui propose trois premiers titres quasi parfaits (The Weight qui donne le ton, Sugar et ses basses entrainantes et A Ton Of Love, premier single, avec refrain imparable). Ensuite, pour ma part, l’engouement retombe un peu avec What is this Thing called Love, trop « sucré » pour ma part, Honesty, trop radio friendly pour moi et Nothing avec ses violons (ces trois titres sont quand même bien écrits et plairont à coup sûr aux plus « fleurs bleues ») Pour les plus rockeurs, vous pouvez passer directement à la face C du vinyle : Formaldehyde et son rythme entrainant typique rock anglais comme on aime remet les choses au clair ; Hyena et son riff qui résonne ; Two Hearted Spider, un vrai bon slow « habité » ; The Phone Book, mid tempo idéal pour faire la route et pour finir Bird of Prey qui termine parfaitement ce magnifique album de très bonne pop, et avec classe…




Naam – Vow :



                Ces très inspirés américains (depuis 2009, ils nous proposent alternativement longs formats et EP quasiment tous les ans), nous reviennent avec Vow, toujours dans le même délire Space/Stoner/Psychédélique comme on aime (ou pas !!) Alternances de pistes courtes qui servent d’introduction ou de « redescente » et de longs titres biens trippants, tout est ici rassemblé pour nous faire voyager !
La maîtrise et l’expérience en plus, Naam réussit un parfait album où tous les ingrédients sont sublimement dosés (claviers vaporeux et omniprésents sur tous les titres, guitares abrasives, basse caoutchouc et batterie lourde) ! Wov qui met dans le bain, Pardoned Pleasure et son break énervé, On The Hour très heavy et son clavier « Doorsien », Midnight Glow très trip seventies Stoner et surtout la longue pièce de 8mn Beyond et son intro « Floydesque » (hommage à One Of These Day !!), sont les titres qui structurent cet opus.



Adagio et ses nappes de claviers sont en charge de vous faire redescendre de ce trip que vous n’êtes pas prêt à oublier !



Birth of Joy – The Sound Of Birth Of Joy:



                Il s’agit d’un groupe Hollandais qui a sorti un album compilation (du type Your New Favourite Band de The Hives, qui compilait leurs deux premiers albums !). Je vous conseille donc de vous pencher, si vous le pouvez, sur leurs deux premiers albums (Make Things Happen et Life In Babalou), tous deux excellents et qui méritent une écoute intégrale



                Make Things Happen est plus sauvage, peut-être moins travaillé (quoique déjà maîtrisé pour un premier jet), mais d’une intensité communicative (Teeny Bopping, Surfing A Gogo…). Le clavier «Doorsien» et la voix du chanteur vous rappelleront parfois « les Portes de la perception », mais le groupe est bien plus qu’un ersatz des Doors ! Ecoutez le morceau titre et sa fougue qui fait un bien fou ! Les phrasés de guitares sont précis et biens placés, le clavier domine les débats sans en faire de trop ! L’esprit de Jon Lord flotte sur quelques morceaux ! Superbe premier album qui se termine avec un Battery Acid totalement épileptique et jouissif !



                Life In Babalou, deuxième album qui a toujours la spontanéité, mais qui met l’accent sur des arrangements classieux. Smile vous mettra dans le bain direct avec une rythmique d’enfer, un clavier bien lourd et sa guitare incisive ! Les titres sont plus longs avec des montées et descentes comme je les aime : intensité et retenue ! L’intro de Code Red à la Lazy du Purple qui enchaine sur un riff doublé guitare et clavier et qui vire en jam hendrixienne ! C’est bon !! Know Where To Run est un hit en puissance ! Un titre qui balance et qui se chante. Backstabbers est une bombe à retardement avec son début « inquiétant » ! No Big Days Out encore supra-sauvage et qui donne envie de taper des mains et secouer la tête. Magic est plus posé, plus envoutant, très bon aussi avec un final pied au plancher. Fat Fish est encore un hit en puissance à chanter à tue-tête en secouant tout son corps et avec son solo court mais classe… Envy termine l’album avec 6mn de pur son très addictif ! Jouissif, je vous dis, qu’il est ce skeud !!




Black Sabbath – 13 :






                Ou la réelle surprise ! Qu’attendre de ce groupe qui a inventé, à la fin des sixties, et en seulement un album, le Doom, le Stoner, le Thrash et d’autres pendants extrêmes du Metal à venir… Rien assurément et d’ailleurs, je n’avais aucune espérance et ma première écoute m’a laissé échapper un « Ouais, c’est pas dégueux, mais il n’y a pas d’originalité !! ». Quelle connerie ! On n’attend pas d’originalité du Sab’ quasi reformé (Bill Ward, pour de sombres histoires de contrat a jeté l’éponge…) de la première époque (la seconde étant avec Dio au chant), on attend des riffs efficaces qui bottent le cul (Toni est un dieu), une basse incomparable (Geezer est un dieu !!) et les cris d’Ozzy (qui est une sorte de dieu aussi !!).
Et je vous le donne en mille, tout est rassemblé dans cet album pour plaire aux fans de la première heure et aux autres ! Riffs inventifs avec des « hommages » aux classiques : le riff de départ de End Of The Beginning rappelle le riff d’ouverture de Black Sabbath (le titre). Solos à la hauteur du patrimoine du monstre qu’est le Sab’ : l’album en est truffé ! Nous avons même un titre à la Planet Caravan loin d’être ridicule (Zeitgeist, plaisant, avec congas et acoustiques). Breaks comme eux seuls peuvent nous pondre (God Is Dead, End Of The Beginning). Loner qui explique à la moitié des metalleux revival du moment comment doit s’écrire une chancon. Age Of Reason et son groove impeccable et son accélération thrash avec les « oh yeah » d’Ozzy en prime ! Live Forever, top heavy et son riff à la Supernaut, excellent. Bandes inversées au départ du titre Damaged Soul qui est une furieuse jam (avec harmonica et énormes solos) qui a la caractéristique de paraître spontanée (de nombreuses prises, sur cet album, sont des premières prises !!!). Final dantesque avec Dear Father et son riff metal très actuel et son clin d’œil (l’orage et la cloche qui sonne) qui signifie une boucle bien bouclée. Je n’ai pas parlé de la batterie, mais Brad Wilk (Rage Against The Machine) se fond bien dans le décorum de ces messieurs, même s’il est assez discret.



Album de haute volée qui se savoure au fil des écoutes ! A noter, trois titres bonus sont sur la version « de luxe ». Des titres qui sont de la même qualité que tous les titres proposés sur 13. Que j’aime ce genre de surprise ! Ils auront mis le temps, mais cela en valait la chandelle. Quelle inspiration ! Chapeau bas messieurs…




Prenez du plaisir, il y a matière et il y en a pour tous les goûts... 
A très bientôt et bonnes vacances, bandes de furieux rockers…



Arno

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire