vendredi 11 octobre 2013

Disques : Tigran Hamasyan, Agnes Obel, The Obits, Arctic Monkeys, Vista Chino et Ty Segall



Ty Segall – Sleeper :



                Le très prolifique Ty Segall est de retour ! Il a (presque) débranché sa guitare et revient avec un album totalement folk ! Album troublant qui rappelle les albums  des 70’s et son lot d’artistes maudits (Syd Barrett entre autres). Si le monde entier sait désormais que Ty est doué pour torcher des chansons électriques à la vitesse de son ombre, celui-ci va découvrir qu’il sait aussi surprendre seul avec sa sèche !
Album poignant, intimiste (il règle ses comptes avec sa mère !) et cohérant.  Il joue de quasi tous les instruments et démontre  (s’il fallait encore le prouver !!), qu’il fait partie des grands du rock & roll ! Et à l’âge qu’il a, et si son inspiration ne tarie pas un jour, nous allons l’entendre encore longtemps. La preuve avec son projet Fuzz, qui arrive dans les bacs, et qui, pour le coup, rebranche de manière brutale les guitares (à suivre…) !!


Vista Chino – Peace :



                Quesaquo ?!? Un quartier de Palms Spring, en Californie ! Mais c’est surtout le nom qu’ont choisi les anciens Kyuss (enfin  Kyuss Lives). Sans s’attarder sur les déboires judiciaires autour du nom Kyuss et les embrouilles entre Josh Homme et les désormais Vista Chino, parlons musique et évoquons ce qui ressort du désert !
                Moi qui n’en attendais rien de plus (les reformations font souvent pshitt et la tâche était ardue, d’arriver au niveau des trois derniers opus de feu Kyuss), au final, ce disque est plutôt une bonne surprise ! Nous sommes tentés de comparer avec l’ancien groupe, mais le résultat est assez différent. En effet, comme je le disais plus tôt, comment rivaliser avec ce fabuleux mur du son ? Ici nous sentons plus la patte de Brant Bjork (voir ses très bon albums solos) et sa touche plus aride et Desert Rock à la cool que du Stoner bas du front ! Et sur Peace, on y trouve des deux : du frontal (Dragona Dragona, Planet 1& 2 qui rappelle Green Machine…) et des passages bien cool qui font partir loin (mention spéciale, pour ma part, à Dark and Lovely qui termine en furieuse jam !!)
                Bon album, différent mais très intéressant. A écouter dans les conditions adéquates ! Vivement la suite !!



Arctic Monkeys – AM :



                Depuis deux albums (l’excellent Humbug et Suck It And See), les anglais expatriés aux US, nous la jouent plus subtil. Plus assagis (quoiqu’en concert, ils soient encore capable de furie !!), moins nerveux, mais néanmoins efficaces ! Les tempos sont ralentis mais la musique a pris de l’ampleur et demande plus de temps à être assimilé. Les écoutes successives sont obligatoires pour cerner toute la matière déployée ! Le dernier en date (AM) est du même acabit : au début, on se dis « mouais » et les mélodies deviennent entêtantes, les rythmes poisseux (Do I Wanna Know) restent au corps et la mayonnaise prend.
                La première face est plus électrique (stoner par moment ! Arabella et son break inspiré du War Pigs du Sabbath Noir) et le reste est plus calme, ainsi que plus aventureux (plus de claviers, biens utilisés : No. 1 Party AnthemAlex Turner joue le crooner; Why'd You Only Call Me When You're High quasi disco…) Peut être, moins excitant, mais très plaisant à écouter à la cool en sirotant un douze ans d’âge ;)



The Obits – Bed & Bugs :



                 Comment font ces mecs pour être aussi frais à l’époque actuelle ? Ce groupe, formé de requins de studio lassés de jouer les bretteurs pour d’autres artistes, symbolise l’alchimie. Punk/Rock & Roll sec et nerveux avec une rythmique à l’efficacité diabolique, Bed & Bugs est encore un album réussi (leur troisième) pour ce groupe de l’écurie Sub Pop !
                Rythmes entrainants teintés d’un charme sixties (écoutez les guitares sur Spun Out ou encore plus sur Besetchet, surf rock excellent) ; Punk épileptique (It’s Sick, Operation Bikini, I’m Closing In…)  ou mid-tempos accrocheurs (Malpractice, Receptor…), tout est parfait !
                Mon coup de cœur est pour Machines, avec cette mélodie répétée qui reste longtemps en tête ! Un vrai bon good trip !!



Agnes Obel – Aventine :



                Quelle claque nous a filé ce Philarmonics, il y a maintenant 3 ans ! Pas de surprise avec Aventine, mais quelle joie de retrouver la belle Obel (c’est facile, mais c’est aussi vrai !!) derrière son piano, qui nous délivre ses chansons intimistes et prenantes. Après un instrumental au piano, Fuel To Fire, nous cueille encore une fois : beauté, pureté (voix et instruments), simplicité…
                Mieux produit, que le précédent, l’écoute devient quasi religieuse ! Lorsque le disque commence à tourner, le silence autour de soi s’impose tout seul (ça marche à chaque fois avec mes trois monstres !!).
                Les mélodies émouvantes s’installent littéralement dans votre corps, pour ne plus vous lâcher jusqu’à la fin du disque. Fin qui devient brutale, avec cette sensation d’être comme stoppé au beau milieu d’un rêve ! Essayez, vous verrez…



Tigran – Shadow Theater :



                Ma grosse claque de la rentrée ! Tigran Hamasyan est un jeune artiste arménien, virtuose du piano et surtout connu (et reconnu) dans le monde du jazz ! Shadow Theater mélanges les genres et séduit par son audace ! On y retrouve du jazz (évidemment !!), de l’electro, une batterie quasi metal sur Drip, des voix célestes (chant de Tigran et la chanteuse Areni Agbabian à la voix envoutante), de la world musique (le chant en arménien me rappelle les vois celtes, parfois), de la musique classique (musique de chambre qui débute The Court Jester)…
                Je suis bluffé par la beauté de cette musique et de l’émotion qu’elle procure ! Une musique qui surprend autant qu’elle invite au voyage ! Une musique où tourbillonnent des mélodies qui rendent accroc ! Un album cohérent, dense, innovant, provoquant, audacieux…
Ça sent le disque qui va me suivre pendant un bon bout de temps ! Le genre d’œuvre qui colle à la peau, qui s’insère dans le cortex ! La musique qui  sert de refuge quand la vie nous bouscule…
                J’espère que vous prendrez autant de plaisir que je peux en avoir, lorsque ce skeud tourne sur ma platine…




A très très bientôt bandes de sales rockers

Arno

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