Arcade Fire – Reflektor :
Retour
du groupe qui (avec d’autres quand même !!) nous a fait continuer d’aimer
la musique malgré le changement de siècle ! Un disque pour danser !
Oubliez Daft Punk et son album
chiant comme la pluie, ici c’est explosion des sens et culs qui bougent en
cadence. Un double album (les fous !!) ! Avec un premier disque qui
fait bouger et le second qui fait planer ! Avec toujours cette science des
arrangements et des musiques bourrées d’émotion.
L’ensemble peut
paraître indigeste au premier abord, mais on se laisse facilement griser par
leurs ambiances, qu’ils maîtrisent sur le bout des doigts ! Surtout que Reflektor
(premier single ouvrant l’opus et chanson titre avec un David Bowie revigoré
qui aide aux chœurs) et We Exist sont parfaitement
imparables. La prise de risque est maximale, car ils s’essayent à tous les
genres : disco pas putassier pour un sou, dub avec basse qui explose tout
sur son passage avec sound systems sont de sortie (Flashbulb Eyes), samba moderne
explosive (Here Come The Night Time), rock classic entrainant (ce riff de Normal
Person !!), Rockabilly qui fait claquer des doigts, au charme
fifties (You Already Know), Punk qui vire new wave avec Joan Of Arc…Et ce qui aurait pu devenir une farce, fonctionne à merveille ! Les interventions en français de Régine ajoutent aussi du charme à ce skeud.
La
deuxième partie (seconde galette) reprend Here Come The Night Time (Part II)
mais juste avec claviers et violons ! Vaporeux, comme l’est Awful
Sound et ses percus, qui vire chanson chorale (comme ils savent très
bien le faire depuis leurs débuts). Retour à l’electro/new wave avec It’s Never
Over, hypnotique et encore un titre qui porte bien son nom, le poisseux
Porno.
Dans des exercices qui pourraient sembler « facile », il y a toujours
cette couche de « crasse » qui fait que l’on y croit. Fin du voyage avec un Afterlife moderne (qui est du Arcade Fire pur jus !) et Supersymmetry
qui sert d’ « after » (avec ses bruitages de fin) et qui aide à
la re-descente !
Enfin, qui
donne surtout envie de remettre la galette très bandante (je ne vois pas d’autres
mots) sur la platine...
Monster Magnet – Last Patrol :
Où
le retour des zigues de Dave Windorf aux affaires ! Encore un disque dont
je n’attendais rien et qui m’a bien pris par surprise.
On
retrouve la patte du groupe avec l’efficace et introductif I Live Behind The Clouds
qui remplit bien son rôle pour démarrer le trip ! Last Patrol qui enchaine,
est un long morceau de bravoure qui commence pied au plancher, calme le jeu
avec un break très « Morricone dans le désert », pour enchainer
avec un riff atomique qui laisse ensuite
les nombreuses guitares assurer des solos enchevêtrés.
Cet
album est une alternance de titres entre trip et rock furibonds ! En somme,
un concentré de ce que le groupe maîtrise
parfaitement. Le titre Three King Fishers en est le plus
parfait exemple.
Les mélodies sont entêtantes (le
magnifique Paradise), elles donnent aussi envie de chanter à donf’ tout en
grimpant aux rideaux (l’efficace Hallelujah), et les nombreux solos
de guitares font mouche à chaque fois (sur quasiment tous les titres !!)
même en mode « spatial » comme sur la fin de Stay Tuned.
Le
disque est super homogène et fonctionne bien dans sa globalité. Même les titres
bonus s’accommodent parfaitement à l’ensemble. Vraiment, une grosse réussite
qui me donne envie de revoir ces ricains, qui sait, au Hellfest l’année
prochaine ! Dave, des skeuds comme ça, tu nous en donnes quand tu veux !
Jonathan Wilson – Fanfare :
Deuxième
disque de cet américain au jeu de guitare "Gilmourien". Une œuvre pleine (13
titres oscillants entre 4 et 7 mn), qui se dévoile seulement au fil des
écoutes.
Disque
qui démarre avec le morceau titre grandiose et grandiloquent, mais qui n’est
pas le reflet de la suite à venir ! En effet, avec ses arrangements somptueux
flirtant avec le prog, Fanfare est une belle entrée en
matière, mais la suite lui est encore supérieure. Et Dear Friend, qui commence en
balade folk et qui termine en brasier, avec ce solo guitare à tomber par terre,
emporte l’album vers d’autre sphères ! Ici, Jonathan Wilson nous démontre
son talent brut et ses qualités de compositeur.
Les
titres prennent le temps de s’installer, pour mieux rester dans la tête. Love
to Love fait penser à Dylan et aussi,
sa voix sur ce titre, à Izzy Stradlin
en solo : du rock & roll efficace et à chanter. Jouissif ! L’enchainement
avec les titres comme ce Future Vision aventureux et Moses
Pain country, nous rammène aux belle heures des 70’s ! Et la
présence de David Crosby, Graham Nash,
Jackson Browne, Benmont Tench, Mike Campbell, ajoute à la superbe et à l’authenticité
de ce disque. Du travail d’orfèvre, avec les voix d’anges de Crosby et Nash sur
Cecil
Taylor mélangées à la guitare cristalline de Wilson. Magnifique.
Rock
« Youngien » avec Illumination, qui se termine en jam en
fusion après le break de clavier. Desert Trip porte bien son nom et
Wilson qui tricote des arpèges tout du long du morceau. Les chœurs sont encore de
toute beauté sur le refrain. C’est beau et ça fait du bien !
Apparition
du saxo funky sur Fazon, ainsi qu’une rythmique qui fait bouger son boule… Encore
un titre aventureux avec New Mexico qui commence (et se termine calmement avec Jackson Browne qui fait le boulot) et ce break entrainant du milieu qui rock sévère
avec solo de flûte qui passe comme une lettre à la poste.
Le
disque se termine en apothéose avec ce Lovestrong monumental avec son
passage Echoes (Pink Floyd) encore très funky, suivit de All The Way Down,
vaporeux à souhait ou la guitare et le piano (toujours bien présent !)
prennent tout l’espace. J’ai hâte de voir ce que Jonathan donne en live !
Il sera à Nantes le 10 décembre et je pense qu’il faudra y être, pour pouvoir
dire un jour : « j’ai vu ce mec fabuleux !! »
Fuzz – Fuzz :
Ty
Segall garnit encore les bacs avec ce projet de rock psychédélique mais derrière les
futs, cette fois (et non pas à la guitare). Du rock psyché, oui !
Comment ne pas y penser avec cette intro parfaite qui vous installe littéralement
dans le trip ! Comme pour mieux vous surprendre à partir d’1mn 45 pour
vous donner une méchante gifle qui rappelle les Stooges qui auraient copulés
avec le Black Sab période Ozzy.
C’est
du tout bon ! Riffs et solos à foison avec une section rythmique lourde
comme le plomb, le tout vous donne furieusement l’envie de secouer la tête !
Dites-moi que vous avez résisté sur Sleigh
Ride, et je ne vous croirais pas. Ou alors c’est que vous n’avez pas de cœur…
Non, sans déconner ce disque à la longueur parfaite (36mn, comme les grands
disques des années 70) est un concentré de rock & roll jouissif, de solos
dévastateur, de passages tripant, de jams frénétiques (la fin de HazeMase,
l’ensemble de One), de riffs communicatifs (Loose Sutures, Preacher
dévastateur, Raise bonnard…), de changements de rythmes parkinsoniens (le
Break de Loose Sutures, One
qui fait tourner la boule)...
Du pur Rock en barre, voilà !!!
A très bientôt les rockers, avec toujours ce qu'il faut de "matière" pour nous nourrir...
Arno
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