Tout d’abord quelques reliquats
de 2013, avant le tout frais de cette année.
Sun & Sail Club : Mannequin
Ça commence avec une petite intro
guitare jazz bien inoffensive. Par contre, dès le premier coup de riff de guitare et de
batterie, ce n’est plus la même chose
Sun & Sail Club, c’est quoi,
c’est qui ? Une invitation à la plage ? Une bande de surfeurs qui fait
de la musique ? Non, rien de tout cela, mais bien plus encore ! Sun
& Sail Club, c’est deux ex-Fu Manchu
(Bob
Balch
et Scott Reeder
respectivement guitariste chanteur et batteur) et un ex-Kyuss (Scott Reeder,
génial bassiste aux pieds nus). Une musique violente et un chant au Vocoder !
Un Objet Musical Non Identifié qui s’inspire de divers univers et c’est eux qui
le disent le mieux : « Avant
toutes autres choses, cet album est heavy et sombre. Il est inspiré par DEVO,
VOIVOD, KRAFTWERK, TORCHE, SLAYER autant qu’il l’a été par ASWAD, JOE PASS et
WES MONTGOMERY. Les riffs sont heavy et les vocoders pleins d’harmonies. Je
voulais un groove très heavy qui pouvait supporter des harmonies vocales
angéliques. Je pense que nous avons réussi cela. ».
Tout est résumé ci-avant : gros riffs gras et rêches avec voix de
robots (et évidemment, bien plus couillu que le très mou dernier Daft Punk, si l’on
ose la comparaison…)
Résultat, un disque très addictif, rentre dedans et très original dans
la démarche. Les titres brutaux avec ces voix robotisées qui, bizarrement adoucissent
le propos ; et trois plages « bossa jazz » plus un titre planant (Im Not Upside Down) pour équilibrer le tout.
Drenge : Drenge
Un matin, récemment, dans ma
voiture, en allant à Laval pour ma formation (oui, j’ai une vie trépidante !
Je vais à Laval, en Mayenne et je n’ai même pas honte ! Spéciale dédicace
pour mes amis Mayennais, je blague hein !), je tombe sur un brûlot qui me
fait plus que tendre l’oreille.
Un coup de « Shazam »
et hop, ça me dit : titre Nothing et groupe Drenge. Direct, je me dis qu’il faut
absolument que je prenne des infos sur ce groupe ! Deux frangins, du Nord
de l’Angleterre qui ont l’air de tellement se faire chier, qu’ils font du
bruit comme des dératés.
Résultat, un excellent disque qui
ravira les amateurs de Grunge, Rock Garage et autres duos mythiques de ces
dernières années (White Stripes, Black Keys et autres) qui triturent le blues
et le rock pour notre plus grand bonheur.
C’est automatique : ces
riffs et cette batterie rentre-dedans, font bouger la tête et taper des pieds.
cessaire pour monter doucement et exploser dans une sorte de jam bourrée
de lave…
The Limiñanas : Costa Blanca
Plaisir coupable ! Un disque
et surtout un groupe qui a de la classe ! Les perpignanais, couple à la
scène comme à la ville, nous livre un disque plein de charme 60’s ! On pense
à Gainsbourg et ses ritournelles de l’époque, avec un Talk Over maîtrisé.
Les paroles sont en français,
anglais et même italien. En fait cet album nous sert de machine à remonter le temps !
Au moment des premières mini-jupes, où les filles se trémoussaient sur les
mélodies pop.
Gros succès chez les
Anglo-Saxons, nos frenchies nous livrent un disque de rock & roll pétillant et
frais. Mettez-vous Alicante dans les oreilles et partez pour un long et beau
voyage ! On pense aussi parfois à un autre esthète français de la pop,
Bertrand Burgalat, mec malheureux de vivre à notre époque. Trip, trip, trip et
grand classe…
Toy : Join The Dots
Toy est un groupe Anglais qui a sorti
son deuxième album en fin d’année dernière. Leur premier effort, éponyme, sorti
en 2012, avait titillé la critique et moi-même. Titillé mais pas complètement
emballé. Par contre, ce délire psyché qu’est Join The Dots, me sied à donf’.
Un skeud qui se savoure dans sa
globalité et qui, dès le premier titre (Conductor), fait tripper et bouger le cul
méchamment. Les guitares sont lumineuses (You Won't Be The Same, quel titre !!). Et les claviers vaporeux plus une basse en caoutchouc, nous enveloppent littéralement.
Un disque qui parlera aux
amateurs des deux dernières bombes du groupe The Horrors (Primary Colours et
Skying). Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que les membres de Toy sont les
potes de ces derniers…
Et du frais, en ce début d’année
2014 qui démarre sous les meilleurs auspices…
Stephen Malkmus and
The Jicks : Wig Out at Jagbags
Nouvel album du grand dégingandé
Stephen Malkmus et ses Jicks (neuneus en anglais !). Pour ceux qui
débarquent, Malkmus était l’une des têtes pensantes et le chanteur de Pavement
(Wowee Zowee !! Je ne m’en remettrai jamais !).
On retrouve donc ce
chant si particulier et ces mélodies bancales mais tapants toujours dans le
mille. Pour, les non amateurs de Pavement, je veux vous rassurer : maintenant
Malkmus sait jouer plus que correctement de la gratte (Ha, Ha, Ha !!).
Tellement bien que dès l’entame du premier titre, ça tricote sévèrement. Il nous
gratifie aussi de superbes solos, peu bavards, mais d’une efficacité désarmante
et surtout remplis de feeling.
On passe du meilleur du punk aux
balades pop, en passant par des titres limite Metal (Shibboleth, aussi très
Pixies !) et autres rocks à la cool avec des trompettes qui montrent le
bout de leur nez plusieurs fois durant.
Bref, un putain d’album fait pour
tous les freaks, adorateurs du rock le plus basique, mais non dénué de
mélodies.
Cynic : Kindly Bent To Free US
Alors, Cynic, à la base, c’est du
Death Metal !! Bon, là j’en ai perdu la moitié ! Revenez, ici pas de
chant Death, mais une sorte de mix entre le Metal et le Prog.
Groupe américains avec une basse
EN-OR-ME qui prend les tripes, un batteur impressionnant de technique et de
groove, et un guitariste chanteur qui déverse riffs et solos doigt dans le nez.
Alors, si vous en avez ma claque
des techniciens qui envoient les notes comme des robots et qui, au final,
deviennent ennuyeux, vous pouvez aussi rester. Ici, on a de la mélodie et des
compos très riches en émotion et en changement d’ambiance. On ne s’emmerde pas
une seule seconde et les compos, assez longues, tiennent la route du début à la
fin.
J’avais bien accroché à leur
album Traced In Air qui avait encore des stigmates Death, mais avec Kindly Bent
To Free Us, j’adhère complètement. Des mélodies qui restent longtemps en tête
(Infinite Shapes) et une qualité d’écriture fantastique.
A bientôt, rockers des villes et des champs ! Avec plein de belles sorties à venir...
Arno