mercredi 17 septembre 2014

Zenzile, Lenin Café



 ...Chalonnes sur Loire le 13/09/14


    Le groupe Angevin à 20 ans et, honte à moi, ce n’est seulement que la première fois que je le vois (oui, en 1999, aux Eurockéennes de Belfort, ça ne compte pas ! Même si cette basse m’a aidé à m’endormir vers les 4h du mat’, dans ce maudit bruyant camping). De bonnes excuses ou d’autres foireuses, mais cette rencontre avec la musique de Zenzile (en live) n’a jamais pu se faire auparavant. Pourtant, par le biais d’un cousin, leur musique m’a accompagné depuis le début : « Tient, écoute ça ! De l’ « Electro/Dub », mais les mecs jouent avec des vrais instruments ! ». Un très bon conseil que l’écoute de Sachem in Salem et ensuite Sound Patrol avec ses pingouins. Deux disques qui m’ont accompagné pendant un moment. Ensuite, j’ai suivi, avec un plus ou moins de distance leurs sorties diverses, mais avec toujours des potes qui me « remettaient les pendules à l’heure » (Tof, Cédric et Antho, merci les gars !). Enfin bref, tout ça pour dire que samedi dernier, l’occasion était trop belle pour que je les vois enfin.


    Ce concert était programmé par le Lénin Café, désormais légendaire rade de la basse île de Chalonnes sur Loire, en plein air. Arrivés vers 21h00 avec Antho, le cadre est sympathique mais l’endroit désert. En effet, malgré le beau temps, un samedi soir de surcroit, sans parler du prix de la place plus que raisonnable, peu se déplaceront pour cette affiche alléchante. Le groupe de première partie (Ann’so) joue déjà son rock grand public, effectué avec conviction. Bon j’ai trouvé à ce moment précis, que la bière servie sur place, était succulente ! Désolé pour eux, on ne peut pas plaire à tout le monde !

    Après une pause pour installer le matos correctement, résonnent les premières notes d’Icepack Sonar, soit le premier titre de Sound Patrol. Il n’en fallait pas moins pour directement me faire entrer de plein pied dans ce trip ! Cette basse chaude et répétitive n’allait jamais nous lâcher jusqu’au bout de cette belle nuit étoilée. Zenzile propose une musique qui se vit, se ressent, qui vibre à l’intérieur de soi. Un voyage complet qui va nous faire toucher du doigt ces fameuses étoiles. Une chaleur qui passe par tous les pores. Les ziquos nous caressent dans le sens du poil avec leurs subtiles arrangements ; l’écho sur la batterie ; les effets sur les guitares et les voix ; les boucles de claviers et d’instruments à vent (saxo, clarinette et flûte !)… D’ailleurs, j’ai beaucoup aimé les impros avec ce saxo parfois bien free. Sinon la présence de Jamicka derrière le micro est un indéniable plus. Voix chaude (de chez chaude !!) et charisme indiscutable.


    La première partie du concert est plus tranquille, avec ses rythmes très dansant, pour monter en intensité vers des morceaux plus rock, voire post punk (Une majorité des titres furent tirés des derniers albums, dixit Anthony, mais j'ai aussi reconnu un extrait du génial Zentone). A un moment, j’ai regardé tout autour de moi et je peux vous dire que 99% du public dansait. Un public composé de toutes les générations qui était en pleine communion avec le groupe. Ce dernier par l’intermédiaire de Mathieu (basse et « chef d’orchestre ») nous a montré sa gratitude vis-à-vis de cette chaleur et de l’enthousiasme dégagé par le public présent. Aux rappels, Zenzile nous as offert un extrait hyper dansant de son prochain disque Berlin, un « ciné concert » basé sur le film « Berlin : la symphonie d'une grande ville » (1927). Parfait ! Fin de concert avec un titre du grand Sachem In Salem arrangé pour l’occasion, avec des textes ajoutés dont un hommage à P.I.L (Not a Love Song). J’aurai pu écouter leurs sons encore pendant des heures…


    Une visite au merch’ pour chopper du vinyle (bonne pioche !!) et taper la discute avec Alex (guitare) et Vince (claviers, effets et guitare), très accessibles et sympathiques. Merci à vous six pour ce moment inoubliable…
    Très très difficile de redescendre après un tel concert (j’ai eu les lignes de basse en tête pendant trois jours et c’était cool).

A +, les amis rockers !!

Arno

samedi 13 septembre 2014

Opeth, Ty Segall, Robert Plant & Interpol

Salut les gens ! C'est la rentrée, avec son lot de très bons skeuds à écouter, dévorer... Et l'on commence avec...

Interpol – El Pintor :


 
    Ma surprise de cette rentrée ! L’album éponyme m’avait plus que laissé sur ma faim… Surtout après leurs trois chefs d’œuvre (le vénéneux Turn On The Bright Light, le noir Antic et l’intimiste Our Love To Admire). Ici avec El Pintor (anagramme d’Interpol et accessoirement, « le peintre » en Espagnol), c’est un (très bon) retour aux sources qui est engagé.


    Des preuves !! Deux exemples pour vous alors ! Une entrée en matière imparable avec l’efficace All The Way Back Home. Arpèges de guitares, voix inimitable et toujours envoutante de Paul Banks. Et une fin de disque émouvante avec le magnifique Twice As Hard qui restera dans votre tête très longtemps. Rien que pour ces deux titres, l’achat semble indispensable à tout amateur du groupe. Mais le reste du disque est très bon : My Desire et Anywhere qui suivent le premier titre et poursuivent la dynamique amorcée avec celui-ci. Everything Is Wrong avec sa basse chaude et imposante… entre autres perles.
   Interpol fait de l’Interpol, mais qui va s’en plaindre, avec cette qualité d’écriture retrouvée. Heureux d’entendre à nouveau leur musique sonner comme tel.




Robert Plant – Lullaby…THE CARELESS ROAR:


    Le vieux briscard est de retour ! Robert Plant, que l’on ne présente plus, se fait toujours plaisir et nous propose une musique ouverte sur le monde ! Un mix entre Rock, musique Celtique, musique Africaine et même quelques pointes d’Electro (batteries programmées et loops). C’est simple, certains passages m’ont fait de suite penser au Brian Boru de Stivell ou au projet Afrocelt Sound System. Les percussions, la batterie et les programmations ont une place de choix sur Lullaby… Disque zen, reposant, « positif » et beau tout simplement. En effet, la voix de Robert y est magnifiée.


    A noter aussi la présence de quelques saillies de guitare très « Zeppelinesque », sur certains titres (comme sur Embrace Another Fall ou Turn It Up, par exemple), un morceau de bravoure avec Up On The Hollow Hill, très « spatial » et un titre piano/voix très émouvant (A Stolen Kiss). Un bien beau trip à passer avec Plant. Un cran au-dessus, pour moi, par rapport à son précédent projet, Band Of Joy.



Ty Segall – Manipulator :

    Tiens ! Pas d’album tous les six mois, cette fois-ci pour Ty ! Il s’est concentré sur un seul projet pendant une année, mais quel projet. Son disque le plus abouti et le plus fourni,  à ce jour (équivalent d’un double LP !). On y retrouve toute la fougue du jeune homme, mais les titres sont mieux travaillés et tous les styles abordés auparavant sur ses disques, y sont représentés : Folk lunaire, Rock furieux, Garage Punk, Fuzz incandescent et même du Glam avec le final Stick Around et ses arrangements à la Mick Ronson.


    Ça démarre à toute blinde avec le morceau titre, ses claviers omniprésents et toutes guitares dehors ! Quelle entrée en matière ! Suit, Tall Man Skinny Lady avec ce rythme de batterie/basse dansant qui fait bouger son boule. La production est aux petits oignons ! Vous pourrez monter le son, sans craindre la saturation et chanter à tue-tête « la, la, la » avec Ty sur The Singer et ses arrangements de cordes, assez Beatles ! Les guitares sont incisives sur la plupart des titres ! En rythmique comme pour les solos, souvent tranchants comme des lames (It’s Over, Feel et ses solos dantesques ou The Crawler Stoogien en diable).

    Un disque sixties dans l’âme, mais terriblement d’actualité et les membres du Ty Segall Group sont là, formant une Dream Team : Cronin (ami et partenaire de toujours) à la basse ou encore Moothart (du furieux projet Fuzz) à la gratte sur quelques titres. Un disque dense à prendre le temps de découvrir, mais d’une richesse incroyable. Quelle réussite et quelle constance dans l’excellence pour Segall !! Un régal ce Segall ! Il est annoncé une suite à Fuzz, très prochainement ! J’ai hâte !!!



Opeth – Pale Communion :


    Après leur magnifique concert de clôture du Hellfest en juin dernier, j’avais hâte d’entendre ce qu’allait être le nouvel opus des Suédois. Retour aussi très attendu après un Heritage qui a divisé les fans. Et ceux qui attendaient la réapparition du chant growlé seront encore déçus. Par contre, pour les autres, Pale Communion creuse encore le sillon commencé par son prédécesseur. Soit un Prog/Metal très influencé par les grands groupes 70’s avec des touches modernes très Opeth. Steven Wilson fait encore une fois des merveilles au niveau du son. Vous pouvez monter la sauce sans avoir peur des saturations, ici le son est d’une pureté rare.
    Et il va vous falloir du temps pour repérer toutes les nuances et strates de musiques qui compose cet album


    Pour résumer, Pale Communion est plus homogène qu’Heritage (même si tous les changements de rythmes et d’atmosphères, lui donnaient aussi un charme particulier), le chant clair d’Akerfeldt est désormais complètement maîtrisé et les claviers très « Pourpre Profond » sont omniprésents (aussi très « spatiaux » sur Goblin, hommage au groupe Italien).
    De ce magnifique disque, je ressorts deux pépites qui m’impressionnent de plus en plus : Moon Above, Sun Below, très heavy et aux arrangements alambiqués (sur la musique et sur les voix) qui font automatiquement dresser les oreilles (et les poils, par la même occasion !) ; The River qui démarre comme dans un rêve, avec ses voix mêlées, comme sur les albums de CSN&Y et qui, après un magnifique break complètement « Opethien » avec guitare acoustique, part dans un furieux maelström Prog’ avec solos de guitares qui se « répondent » sur les deux enceintes. Envoutant.
    Pour finir, ne pas oublier qu’est présent sur ce disque, instruments et arrangements classiques, comme sur le final extrêmement poignant Faith In Others. Enfin, si vous êtes équipé, le mix 5.1 sur Blu-ray est superbe et donne encore plus d’ampleur à ce disque passionnant.



Enjoy, les amis rockers !

A très bientôt.

Arno