mercredi 22 avril 2015

Floor / Minsk

 ...à la Scène Michelet, dans le cadre du festival Metallorgie, Nantes, le 21 avril !



     Première partie avec Minsk, groupe des States qui joue un Sludge Metal Psychédélique teinté de Tribal, comme ils le définisse eux même. Difficile de comprendre quoique ce soit sur le premier titre donné : la sono est mal réglée et les deux guitares et la basse, très forte, n'aident pas à la clarté. Au deuxième titre, tout est arrangé, et l'on peut commencer à apprécier cette musique très axée sur une ambiance lourde qui varie entre calme et tempête hyper violente. Ils sont quatre à chanter (souvent (trop) hurler !), ce qui amplifie la puissance de leur musique. On trouve une ressemblance à Mastodon, première période mais sans la virtuosité du combo d'Atlanta, et des passages rappelant aussi Neurosis (sons de claviers bien poisseux entre les longs titres) et aussi Godflesh. Au final, une très bonne surpris, même si je n'écouterai pas ça tous les jours.

Liens :  https://www.facebook.com/Minsk , http://thesoundofminsk.com/ , https://minskband.bandcamp.com/



 Floor

    Le temps que le matos de Floor se mette en place, une petite Chouffe pression, ne fait pas de mal. La crainte, c'est que le groupe connaisse la même déconvenue, au niveau de son, que Minsk. Doutes balayés en quelques seconde (seulement la voix qui n'est pas assez audible, au début du set) : j'ai vu des groupes lourds, gras, qui balance des riffs bien bas du cul (Electric Wizard, Ufomammut ...) mais avec une telle netteté, jamais !!!

    Floor, c'est deux guitaristes (au look boy next door des plus passe-partout) et un batteur au jeu de bûcheron et au physique assez frêle (petit et sec). Les Jon Spencer Blues Explosion du Metal, quoi. Pas besoin de basse, les guitares accordées super bas arrivent à jouer ce rôle, finger in the nose ! Un son qui vous scotche au mur, mais une voix claire et quelques harmoniques pas dégueux qui vous font bien planer. Pas facile d'expliquer cette sensation : lourd, mais en même temps si aérien.  Une expérience incomparable ! Une cinquantaine de minutes d'une densité troublante : les titres s'enchainent par un larsen, ou un rythme de batterie et peu de temps morts (tentative de discute en Français que Steve Brooks, parait-il, apprend !). La sueur, en cette soirée douce d'avril, nous coule de tous les pores, comme si nous nous trouvions dans les marais Floridiens, d'ou nous viennent ces trois lascars.

 
   Les mecs sont heureux d'être là et jouent une musique personnelle, bien différente des autres groupes dans du même genre. Leur dernier disque en date, l'excellent Oblation, est fortement représenté, avec les mêmes enchainements. Le passage au live est magnifié, avec ce son puissant qui vous claque à la gueule. Autant dire que les 45 premières minutes sont passées à une vitesse folle. Sister Sophia, unique rappel, nous restera en tête une bonne partie de la nuit.




   Clairement c'est l'un des concerts du style (Stoner, Sludge) qui me marque au fer rouge. Et pourtant, j'en ai vu (mode vieux con !), au Hellfest, entre autres lieux.  Je suis prêt, et Anthony aussi, à me reprendre une baigne de cette puissance, mais sur l'autre joue, avec Torche, au Ferrailleur, début Juin. D'ailleurs, j'ai lancé un "on se voit en juin" à Steve, ce dernier assurant le SAV au stand merch. Celui-ci ma donné un clin d’œil, certainement pour me faire comprendre qu'il nous réservait ce même genre de prestation avec son autre groupe. Bottage de cul en perspective !!

Liens : https://officialfloor.bandcamp.com/album/oblation , https://www.facebook.com/floorofficial


  Si Floor ou/et Torche, passent près de chez vous, c'est réellement une "expérience" à ne pas manquer. Des groupes qui sortent réellement du lot et qui proposent une musique très extrêmement singulière !

A bientôt les amis rockers !

Arno

lundi 13 avril 2015

Courtney Barnett & The Jon Spencer Blues Explosion



Courtney Barnett - Sometimes I Sit and Think, And Sometimes I Just Sit :


    Cette jeune Australienne avait sorti, l’année dernière, un disque qui rassemblait ses deux premiers EP. Pop qui lorgnait du côté du Folk, une gouaille communicative, des pépites rafraichissantes… bref, tout pour plaire. Voici son premier disque et, surprise, sa musique se fait plus rock, plus sauvage parfois aussi, mais toujours avec cette qualité d’écriture qui fait la différence !


    Ça démarre fort avec Elevator  Operator, et surtout Pedestrian at Best, premier single.  Rock très entrainant, avec ce chant nonchalant qui déclame les paroles à une vitesse impressionnante.  Des guitares rageuses bourrées de larsen. Des titres faits pour bouger,  chanter, qui transpirent la bonne humeur. Cette petite tend vers les références  du genre. On pense, tour à tour, aux Pixies, Pavement (An Illustration of Loneliness (Sleepless in NY)) ou même Nirvana.


   Les compositions sont toujours assez recherchées (voir les arrangements de claviers et les bidouillages de grattes sur Small Poppies ou Kim’s Caravan) et/ou peuvent laisser votre âme divaguer (Depreston). Sinon, il y a les petites bombes Pop comme Dead Fox, Nobody Really Cares if You Don’t Go to the Party ou Debbie Downer. Et puis il y a Kim’s Caravan, un bijou d’écriture, qui prend le temps de bien s’installer, de bien monter pour exploser avec un solo de gratte inspiré. Une cavalcade superbe, qui met Courtney Barnett bien à part et bien au-dessus du reste de la production Rock actuelle.


    En tout cas, vous l’aurez deviné, cette petite m'épate ! Elle fait son petit bonhomme de chemin et "accouche" d'un disque frais, énergique, personnel... Une petite friandise à déguster sans modération.


The Jon Spencer Blues Explosion – Freedom Tower (No Wave Dance Party 2015):


    Retour des JSBX en grande forme et avec cet album qui est une ode à leur ville ! La Grosse Pomme. On retrouve de suite la gouaille de Jon sur Funeral : Bluuuuuuuues Exxxxxxxplosiooooonnnn !!! Ce Rock & Roll très urbain (Wax Dummy est très Hip Hop dans sa construction, comme Do the Get Down), racé, sec comme une trique, qui vous prend par les couilles (pour les messieurs, biensûr...). Deux guitares qui donnent tout (ça tricote sévère sur tous les titres !) et toujours cette batterie du métronome Judah Bauer, impressionnant.


    Le disque est superbement produit et vous pouvez mettre les potards à donf’, sans avoir peur d’exploser vos oreilles. Une première face assez nerveuse (les titres pré-cités, Betty VS the NYPD qui fait bouger tout le corps, un White Jesus avec son riff bien bas du cul, Born Bad frénétique…) et une seconde tout autant au taquet (les très urbains Crossroad Hop, The Ballad Of Joe Buck ou Cooking For Television), sacrement Funky. Tout juste Bellevue Baby, ralenti un poil le tempo. Un disque bourré d’énergie qui passe à une vitesse folle (une moyenne de 2,30mn par titre) et qui laisse exsangue. Bon, je me répète, mais, si vous avez l’occasion, allez voir ce putain de groupe en concert ! Expérience de folie assurée !


    Vous avez la platine vinyle ? Privilégiez la galette en 33t : c’est un beau vinyle vert pétant et sa pochette découpée qui vous attend. 

A dans pas longtemps, les rockeuses et les rockers.

Arno

lundi 6 avril 2015

Archive, Torche, Killer Boogie, Blood Red Shoes & King Tuff



Torche – Restarter :


    Harmonicraft, le précédent, sorti en 2012, m’avait retourné comme une crêpe. Ce Metal lourd mais en même temps très mélodique était une vraie tuerie (je conseille aussi Songs for singles et Meanderthal) ! Restarter est moins enjoué que le précédent ! Encore plus massif, sans être dénué de mélodies accrocheuses. Mais bon, l’entrée en matière de Annihilation Affair, met direct les pendules à l’heure : les mecs ne rigolent pas et ne sont pas là pour ça. Murs de guitares massifs, épais, lourds… tout ce que vous voulez et des larsens qui sont mis au rang d’art à part entière. Voici le principal menu de ce Restarter, passionnant de bout en bout. Les perles s’enchainent tranquillement, mais bousculent certainement. Voir les speedés Bishops in Arms, Loose Men, Blasted… alternés aux « heavy  hyper fat » Minions, Undone, No Servants… pour nous amener, comme sur du velours, vers la “pièce” de 8 mn qu’est Restarter. Un titre qui mixe formidablement l’art de Torche, entre sombre extrême et lumière pleine d’espoir. Superbe réussite ! Un disque hautement addictif. Au Ferrailleur en juin !





Blood Red Shoes – S/T:


    4ème disque pour ce duo formé d’une guitariste à la voix sexy (Laura-Mary Carter) et d’un batteur percussionniste (Steven Ansell) à la voix moins sensuelle. Un disque de début de 2014, injustement oublié, et que je tâche ici, humblement, de re-habiliter en 2015. En fait, je suis carrément passé à côté de ce disque, l’année dernière, et j’ai eu tort. Un groupe de rock de plus, me direz-vous ! Pas faux, mais avec une petite originalité au niveau des voix, accordées parfois ou qui se partagent le lead. Une voix féminine qui peut rappeler PJ, Patty Smith… Une voix sensuelle et affirmée. A côté de ceci, c’est guitares hurlantes dehors, rythmes effrénés et refrains à chanter. Un Rock qui lorgne vers le Stoner, comme QOTSA, mais avec sa patte qui démarque des suiveurs bas du front.
    A noter aussi, cette pochette bien marquante, réalisé par madame, qui décidément possède bien des talents.



Killer Boogie – Detroit :


    Un projet Garage Rock du guitariste chanteur de Black Rainbows (le bûcheron Gabriele Fiori), combo de Stoner Italien de très bon niveau. Rien d’original, mais putain quelle efficacité. Hommage non dissimulé au Rock des Stooges et MC5, le disque donne plus que cela. Déjà, niveau musique, les mecs ont quelques années derrière eux et sont d’un niveau plus que respectable. Les solos sont tranchants, les riffs bandants et la rythmique décapante. Il n’y a aucun temps morts (mis à part Silver Universe au charme 70’s), et vous taperez toujours autant du pied, en vous déboitant les cervicales pour secouer le peu de cheveux qu’il vous reste (et je ne parle pas pour moi !).

Bref, un bon disque, qui s’il n’invente rien de plus, sait fait montre d’une efficacité à toute épreuve. Et puis… et puis, il y a ce Cosmic Eye, titre de 8mn, avec son break central qui vous envoie direct dans les étoiles. Un titre qui lorgne plus du côté du Space Rock comme Hawkwind (Eh, le dernier Black Rainbows s’appelle Hawkdope !). Une superbe chevauchée stellaire placée en plein milieu de disque, comme pour calmer le jeu, un moment. Comme dirait ma grand-mère, « Pfff ! Encore une musique de drogués ».



King Tuff – Black Moon Spell:


    Bon, il tombe des groupes Garage en pagaille, ces derniers temps ! Des émules de Ty Segall et Thee Oh Sees qui, s’ils ne sortent pas tous du lot, prennent le train en marche et profite de l’éclairage actuel pour se faire connaître. Avec les excellents King Gizzards, l’année 2014 fut aussi marquée par l’immancable 4eme disque de King Tuff. Dans le haut du panier, parce que le leader qu’est Kyle Thomas, sait torcher une chason parfaite. Et ce Black Moon Spell en déborde. Des titres incendiaires (Sick Mind, Headbanger…), des bombes à chanter à tue-tête (Black Moon Spell, Rainbow’s Run…), des pépites Garage Folk (I Love You Ugly, très Jay Reatard comme de nombreux titres sur ce disque !), brûlots Glam (Madness) et autres « sucreries » Pop (Eyes of the Muse)…
    Ce disque est jouissif et les solos de grattes très inspirés. Une musique fraîche, spontanée… qui fait du bien par où elle passe.



Archive – Restriction :


    Depuis que ce groupe existe, pour moi c’est du 50/50. J’ai aimé à la folie Londinium, qui me rappelle toujours mes années lycée. J’ai moins apprécié Take my Head, qui n’est pas mauvais et pris une méchante claque avec You Look Always the Same to Me. Depuis Lights (dont la tournée fut fantastique !), j’avais lâché l’affaire et était complètement resté de marbre devant le plébiscite général (médias et critiques) qu’a été Controlling Crowds. Donc, j’avoue que je n’étais pas motivé pour écouter quoi que ce soit d’autre de la part de ce groupe. Axiom, EP sorti l’année dernière, m’a remis en plein dans le bain. Un album trop court qui vous fait planer haut. A la première écoute de Restriction, j’ai eu peur. En effet, ce disque est d’une froideur qui tranche avec la (relative) chaleur du précédent. Il faut plusieurs écoutes pour amadouer ce disque d’une beauté certaine.


    J’ai toujours beaucoup aimé la voix de Pollard Berrier et sur ce disque, ils ne sont pas moins de 5 chanteurs sur Restriction (d’ailleurs, Dave Pen à une voix qui ressemble beaucoup à Pollard). Un album qui prend à rebrousse poils car rempli de moments de grâce, mais « ouvert » par un titre bien Rock (Feel It) et par Ladders et son final très enlevé. Sinon, vous partez avec Restriction pour un beau voyage, entre mélancolie et rêveries (le magnifique Greater Goodbye, entre autres) avec ces orchestrations dont Darius Keller et Danny Griffiths ont toujours eu la recette. A noter, une pochette, encore une fois, superbe. Le groupe sera à St Herblain en octobre et je compte y être.



A bientôt, les amis Rockers de tous poils.

Arno