jeudi 4 août 2022

Pearl Jam, Lollapalooza 

... Paris, 17 juillet 2022


Quelle affiche mes amis ! Digne des affiches des 90' des éditions Lollapalooza aux states et qui nous faisaient baver ! Perry Farrel (décidément beaucoup ne suivent pas : il est celui qui a inventé ce festival et est, accessoirement le leader du génial groupe Jane’s Addiction !) à revendu le concept et était à Paris pour cette édition post-covid ! Il semblait, selon les reportages lus ça et là, qu'il était satisfait de cette programmation Parisienne ! Tant mieux pour lui...


Bon, vous aurez compris que ma remarque initiale était ironique ! Quel foutoir de programmation ! Entre daubes (pas de noms, vous vous démerdez, le choix est quand même pléthorique niveau bouses !) et quelques groupes défendant la cause Rock, mais bizarrement dispatchés sur les deux jours ! Oui, tant qu’à faire j'aurais bien pris du Fever 333 (grosse prestation au Hellfest pré-covid !) Et The Struts Rock and Roll à souhait, pour la session du dimanche avec Pearl Jam en final en apothéose !

Oui, parc que ma venue à ce festival d’influenceurs est uniquement pour voir, enfin, Pearl Jam (et Turnstile qui s'est greffé entre temps dans la programmation dominicale !). Groupe des plus généreux en concert et que je n’avait jamais eu l’occasion de voir sur scène ! Donc, grande virée à Paname, avec des billets qui dates de 2019 !! Oui, comme vous n’avez pas pu le manquer, cette édition a été repoussée deux fois ! Faut souffrir pour prendre du plaisir ! Donc, je disais, grande virée avec 3h30 de route aller, 9h00 environ sur site et enchaînement direct pour le retour de 3h30 aussi...

Ce dimanche 17 juillet il fait chaud ! Nous arrivons juste avant le concert de Turnstile qui a été déprogrammé pour un passage, plus tôt, sur l’une des grandes scènes ! Le cadre est sympathique et ressemble grandement au barnum des Vieilles Charrues. Un festoche qui doit tout installer sur un site vierge et tout remballer dès que c'est fini ! Les décos sont festives et flashy mais ce n'est pas si mal ! Il est facile de s'y retrouver et l’on sent que des efforts sont fait pour rendre l'ensemble qualitatif. Évidemment, avec 11 éditions de Hellfest au compteur, toutes comparaisons avec d'autres festivals est vaine ! Clisson, c'est le top à tous niveaux (décos, univers, infos, pratique...).

Turnstile alors ! Ce groupe, je lui tourne autour depuis quelques années. Rendez-vous manqués à cause de kermesses d'école (deux éditions au Hellfest) ou autre déprogrammation de dernière minute (Hellfest cette année...). Cette fois c'est la bonne et je suis prêt à en prendre plein la gueule ! Et c'est exactement ce qui ce passe au milieu de la poussière et cette chaleur moite ! (À peine) une heure d’enchaînement de tubes, de riffs à headbanger, de refrains à chanter sous la douche, de groove à faire bouger le cul tout seul... Leurs deux excellents derniers disques sont fortement représentés et ça bouge pas mal dans le pit (je suppose quand même beaucoup moins qu’à la Warzone !). Brendan Yates est un frontman magnétique ! Il virera rapidement son t-shirt pour être plus à l’aise et pour pouvoir bouger et danser sur scène ! Ces mecs ont des looks atypiques : le bassiste avec une sorte de pull à capuche, les guitaristes avec une belle "stache" ou un mulet des plus flamboyants, seul le batteur est torse-nu mais vue la puissance qu'il déploie avec cette chaleur... le seul bémol que je pourrais trouver, c'est cette façon de laisser des moments d’attente entre les morceaux (morceaux qui sont souvent très courts !) ! On a envie que cela s’enchaîne rapidos mais c'est parfois trop long ! Bon, c'est queudal et c'est faire la fine bouche en rapport au plaisir que j’ai ressenti ! (Même ma femme a semblé kiffer quelques passages alors qu'elle n'est pas du tout adepte de Hardcore ou de Metal).

Pas le temps de respirer et nous nous dirigeons vers Ko Ko Mo qui est invité de dernière surprise et qui nous va à ravire pour cette journée en manque de Rock and Roll ! Pour cela nous sommes gâtés : les nantais sont adeptes d'un Rock à la Led Zep (la voix du chanteur rappelle souvent un certain Robert Plant) fait d'une guitare folle furieuse et d'une batterie tribale qui brasse les entrailles ! La mode des White Stripes, Black Keys, Killing, Royal Blood... a fait des émules qui assurent comme des bêtes ! La presta est totale et le public, nombreux, est au taquet ! Même cette reprise de Last Night a DJ Save My Life, sans cette excellente basse indissociable du titre originale, a tapé dans le mille et fait bouger les culs sévèrement ! Pas forcément totalement convaincu sur disque, là, en live, j'ai pris beaucoup de plaisir !

Après cette belle prestation, j’ai envie de profiter des copains, des discussions avec Cyril Jegou (croisé au Hellfest, quand Soundgarden est passé, ou à Mark Lanegan à Angers) qui a écrit un formidable livre sur Pearl Jam ( Pulsions Vitales) et avec ma poule Pierre, énorme fan de PJ devant l’éternel, des Grandes Zoreilles, que je ne vois pas assez souvent ! Je loupe donc une nenette hype qui twerke à tout va ou/et un groupe Glam italien, gagnant de l’eurovision ! Mais je m’en tape à un point...

Il est temps de bien se placer pour aller voir cette tête d'affiche incontournable, groupe pilier de ma jeunesse, formatrice musicalement et légende du Grunge (appellation bâtarde de journalistes paresseux) ! Il y a beaucoup de monde mais nous arrivons à nous positionner au niveau où sera Mike (McCready) guitare héros inspiré, avec une bonne vue d'ensemble de la scène ! La tension monte tout doucement et l’excitation est à son comble ! Nous sympathisons avec des fans du sud de la France qui on pas mal voyagé pour voir nos idoles. J’avoue que je n’arrive pas à me souvenir de tous les échanges tenus car je commence à être dans une sorte d'état second ! La musique de Chan Marshall retentie dans les enceintes, annonciatrice du début de concert ! Ça y est ! Les musiciens prennent place et c'est Why Go qui tape direct le public ! Fureur ! Ten sera le disque le plus représenté ce soir ! Cela fait 16 ans qu'ils n’avaient pas traîné leurs guêtres à Paname et 8 ans en France, on comprend donc qu'ils favorisent l’album qui les à fait devenir ce qu'ils sont avec un chiffre de ventes phénoménal ! Mais ils ne seront pas non plus avares de surprises, avec 5 extraits de Yield, que je n’avait pas vus venir !

D'ailleurs, en parlant de surprises, c'est Mind Your Manners, nerveux titre du bof Lightning Bolt qui déboule en seconde position dans la setlist ! Et ensuite, et ensuite... Corduroy avec son intro Interstellar Overdrive (du Floyd Barrettien !) qui met l’ambiance de feu dans l’audience ! Vitalogy mon disque préféré de PJ, l’une de mes pierres angulaires du Rock aura le droit à 2 autres extraits ! Et pas n’importe lesquels ! Satan's Bed, qui est joué pour la première fois de cette tournée et mon titre préféré Not for You qui aura fini de me mettre à genoux, avec une prestation rageuse à souhait (Ed en profite pour faire une diatribe sur les menteurs à la tête de ce monde) ! Ce concert devient tout doucement une communion où tout le monde chante avec Ed (surtout avec des titres comme Black et Daughter !) ! Vedder est particulièrement en jambes ce soir, qui fait des sauts de cabri partout sur la scène, qui harangue la foule et qui semble sincèrement heureux d'être ici ! Pour faire un petit topo sur nos ziquos préférés  : Mike est en feu, délivrant des soli inspirés et impressionnants (je le trouve même plus fluide ce soir qu’il y a 25 ans !) ; Stone est efficace mais à l’économie ; Matt ne fait pas ses presque 60 balais et bûcheronne toujours comme du temps du "jeune" Soundgarden ; Jeff est la fougue, toujours à bouger sur scène et l’on entend distinctement sa basse claquer ! Il faut aussi évoquer les musiciens additionnels qui font bien le job, en toute discrétion (Josh Klinghoffer et Kenneth “Boom” Gaspar)

D'ailleurs, en parlant de basse, l’intro de Jeremy mettra tout le monde d'accord ! Et une remarque que je me suis faite lors de ce concert : la majorité du public connaissait très bien les titres du premier album mais réagissait moins lors des extraits de Vitalogy ou Yield ! De même que ces titres de Ten, connus et facilement trouvables en vidéo sur sur le net, faisaient systématiquement se lever une armée d'écrans pour "immortaliser" le moment ! Je ne comprendrais jamais ce phénomène,  ce manque de respect pour les petits qui peinent à bien voir la scène et à tout le monde en général. Je dois être trop vieux ou trop con  (sûrement les deux !). Trêve de remarques, ce concert aura été fabuleux, Eddy s’arrachant les cordes vocales sur les géniaux Do the Evolution et Go ! Après un Porch étiré et enflammé, les boys reviennent avec Alive incontournable (dédié à un fan, Thierry, hospitalisé alors qu'il avait ses places depuis deux ans !) et un Baba O’Riley à donf’ Rock & Roll, reprise des Who dont Vedder est grand fan ! Festival oblige, nous n'en aurons pas plus mais nous repartons sourire éberlué sur nos faces, à tenter de restituer ce que nous venons de voir et avec de merveilleux souvenirs indélébiles dans nos caboches !

À très bientôt les Rockeuses et Rockeurs des festivals hypes !

Arno 







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