mardi 15 juillet 2014

Prong, Fire! Orchestra et Triggerfinger



Triggerfinger – By Absence Of The Sun:


    Les Belges sont très forts en Rock & Roll ! Encore une fois, la preuve est faite avec Triggerfinger. Trio Stoner, mais pas que ! En effet, on peut déceler dans leur musique, du QOTSA bien rentre dedans, mais aussi l’influences des grands du Rock (voir le très Bowie « from Berlin » Off The Rack). Aussi, le groupe possède un élément qui les démarque de nombreux acteurs du genre : une voix ! Une vraie voix puissante, chaude, une avec du coffre et charnue (qui peut rappeler par moments la voix d’Ian Astbury du Cult)
    Les moments forts du disque sont légions : The Game en intro bien massive ; Perfect Match « dansant » ; By Absence Of The Sun groovy et entrainant ; Big Hole avec son riff bien poisseux ; la hyper puissante Black Panic avec ce passage gras et orgasmique (!!!) à partir du milieu du titre ; ... And There She Was, Lying In The Wait très Stoner/Rock & Roll, Splendor In The Grass zen Classic Rock ; Master Of All Fears dense et sauvage pour bien terminer… bref, je pourrais tous les citer, tellement nous avons ici à faire à un disque de grande qualité (et la production est clinquante !). Enfin, c’est encore un album qui prend du volume au fil des écoutes. Les titres s’imprègnent doucement dans votre tête et ne seront pas prêtes d’en sortir. Grand disque, et pour les gens du coin d’Angers, un groupe à ne pas louper en octobre au Chabada.



Fire! Orchestra - Enter:


    Encore une découverte Grandes Z’oreilles (merci, bande de vils tentateurs) ! Un disque ovni qui brasse tous les genres de musique (Jazz, Rock, Garage Rock, Noise…), qui dézingue toutes barrières et chapelles, composé de 4 parties mais c’est surtout un « ensemble » d’une cinquantaine de minutes qui fait perdre tous ses repères.
    Projet qui comporte une trentaine de musiciens (!!!), Fire ! Orchestra est à la base un trio (Fire !) qui est composé du saxophoniste Mats Gustafsson, Johan Berthling (bassiste) and Andreas Werliin (batteur) et qui forment aussi le projet The Thing.
    Ici on ne sait pas si c’est du live, du studio, de l’impro, de la musique composée (sûrement tout ça à la fois !) et les parties s’enchainent, s’imbriquent entre elles comme par magie. Le seul fil conducteur sera l’intro et la fin du disque où le même thème sera repris. D’ailleurs sur celui-ci, on croit entendre Beth Gibbons (Portishead) chantant dans un petit bouge. Un moment de calme avant la tempête, une vraie explosion des sens avec des entrelacs de voix et d’instruments,  des cris (à la Iggy sous speed), des saxos stridents et complètement « libres », cette rythmique à la fois chaude et froide, des parties entre ambiant et expérimental, en passant par du Noise bien destroy…
    Sensations pas simples à décrire, mais ce disque, bien que difficile à appréhender en peu d’écoutes, me subjugue et m’a complètement retourné !



Prong - Ruining lives:



    Quelle pochette immonde ! Mais !! Mais… ce ne serait pas un trident avec un œil accroché dedans ??
Si si !! Le nouveau disque de Tommy Victor et sa bande. Un Thrash Metal de bon aloi avec riffs tranchants et refrains à chanter. Un album bien furieux (The Barriers et The Book Of Change !!!) qui laisse des traces dans votre cerveau dès la première écoute.
    Ici pas de bidouillages indus comme sur les classiques Cleansing et Rude Awakening, juste des nerfs et la preuve que Victor sait toujours écrire de bonnes chansons.
    Si vous aimez ce genre de musique, vous ne pourrez pas rester indifférents à Turnover, Windows Shut, Remove, Separate Self, Chamber Of Thought (bien violent !) ou le final Limitations And Validations.
Bon la patte Prong est bien là : voir le titre Absence Of Lives ou Self Will Not Riot qui n’auraient pas dépareillé sur les vieux albums.
    Du coup, je suis encore très impressionné par la faculté qu’a Victor pour trouver ces mélodies marquantes avec toujours cette marque de fabrique, et sans jamais lasser. Pas d’originalités notables avec The Ruinning Lives, mais Prong prouve que l’on peut toujours compter sur son Power Thrash pour nous botter le derrière et(/ou) nous faire grimper aux murs.


A bientôt, amis rockers !

Arno

dimanche 13 juillet 2014

Mastodon - Once More Around The Sun



Pochette du CD, intérieure du Vinyle



    Retour des metalleux (thrasheux, progueux !!) d’Atlanta ! Et j’attendais ça depuis un moment. A chaque nouveau skeud du groupe, c'est l'excitation qui prime, Mastodon ne se répétant jamais de disque en disque.
Dès les premières notes de ce nouvel opus, on reconnait la « patte » du combo : son massif et mélodies (très) recherchées. Les mecs bossent et peaufinent leurs œuvres en studio dans les moindres détails.

Troy, Bill, Brann et Brent

    A tout novice du groupe, je lui dirais qu’il faut du temps pour maîtriser complètement un disque de nos quatre zigues. C’est riche : les couches d’instruments peuvent être multiples ; les gars sont de grands musiciens, techniques et virtuoses chacun dans leur domaine ; trois sur quatre chantent (Brann chante superbement sur The Motherload, et sur d’autres titres !) ; les riffs sont plombés (conf le très heavy High Road) ; les breaks et autres changement d’ambiances, nombreux.... Donc, ne pas avoir peur de l’indigestion et si sur les premières écoutes, des passages vous ont accrochés l’oreille, c’est que c’est bon ! Vous êtes prêts.


    Ce dernier disque est la suite logique de The Hunter avec des titres moins longs qu’avant (conf Crack The Skye), mais qui sont un condensé de ce Mastodon est capable de faire. Il est certes plus « noir » et possède plus de plans progressifs que son prédécesseur. On notera que leur qualité d’écriture est intacte depuis leurs débuts. Si la première moitié du disque est de très bon niveau, je trouve que ce disque est encore meilleur par la suite. Original aussi, avec les chœurs à la fin de Aunt Lisa, le refrain "popisant" de Ember City qui tranche avec le reste très puissant et « rèche » du titre.


    Enfin, deux « pièces » de choix avec Halloween et Diamond In The House pour terminer brillamment ce disque. Le premier avec sa partie finale instrumentale de haute volée : solos, riffs entrainant et guitares qui font le barouf en stéréo. Fort !

   Le second à plusieurs caractéristiques particulières. Scott Kelly de Neurosis vient y pousser la « chansonnette » comme une tradition à chaque nouveau disque de Mastodon ! D’habitude, le groupe termine ses disques avec  une chanson beaucoup plus calme ( Joseph Merrick sur Leviathan ; Pendulous Skin sur Blood Mountain ; The Sparrow sur The Hunter), mais là nous avons droit au titre le plus lourd et le plus ample du disque (le plus Neurosis !!) nous laissant complètement lessivés… mais heureux !


Pochette du vinyle

    A bientôt les rockers !

Arno








dimanche 6 juillet 2014

Jack White - Lazaretto




    Jack m’a décontenancé avec la sortie de Blunderbuss en 2012. J’attendais une suite aux White Stripes, mais après une poignée d’année à maltraiter le blues des pionniers, il a voulu faire autre chose. Résultat, je suis passé à côté de ce disque et ce n’est que récemment que je l’ai réévalué ! Plus (quasiment plus) de blues, mais un beau voyage dans la musique Américaine dans tout ce qu’elle a de variétés et une mise en avant d’autres instruments que la seule gratte.
    Lazaretto reprend les choses où Blunderbuss les avait laissés avec ce superbe titre de conclusion qu’était Take Me With You When You Go. Soit un mélange de Rock & Roll, de Bluegrass, un soupçon de Country et surtout, la patte de monsieur White, facilement reconnaissable. Et aussi ces deux groupes bien distincts qui ont chacun leur empreinte : un groupe exclusivement féminin hyper sensuel et un autre masculin, plus rentre dedans.

     Le disque démarre avec Three Womens et toujours ce piano mis en avant, ce  Lap steel, l’harmonica et cette guitare reconnaissable entre toutes. Un titre bien rythmé, parfait pour ouvrir la voix.
     Et Lazaretto déboule à suivre pour vous cueillir. Le premier single (grande idée !!) est le titre parfait : il fait méchamment bouger le boule, taper du pied et secouer la tête (ce riff juste après le break au milieu, ENORME !). Innovation à noter aussi : le chant presque rappé et le violon qui pointe le bout de son nez dans la deuxième partie. Titre simplement parfait qui peut même faire un peu penser à du Rage Against The Machine (n’est-ce pas Bertrand), avec un solo très Tom Morello qui porte pourtant la marque de Jack (voir Icky Thump).


     Retour aux grands espaces avec Temporary Ground, titre ample avec ce violon omniprésent et ce duo avec une voix féminine. Magnifique.
     Ensuite, l’originalité est encore au RDV avec Would You Fight For My Love, ampoulé juste comme il faut, toujours sous la forme d’un duo avec cette voix presque lyrique. Une plage qui prend du volume au fur et à mesure des secondes qui s’égrènent et qui finit en apothéose. Encore une réussite.
     High Ball Stepper est un instrumentale bien puissant et encore très original, avec cette gratte agressive et ses « descentes » de piano. Parfait pour terminer la première face du vinyle.


     Place à un Just On Drink, un bon Rock & Roll bien entrainant où le violon se taille encore la part du lion et toujours ce duo qui fait merveille. Un titre à chanter! « You drink water, I drink gasoline
     Retour du piano dominant sur Alone In My Home, très “académique”, mais très chouette. De même que le calme Entitlement où le Lap Steel et le banjo dominent les « débats » avec le piano. Superbe et une chanson qui donne envie de se taper le grand canyon.
     On revient aux riffs rentre dedans avec That Black Bat Licorice qui fait encore bien bouger le boule. Titre très efficace en moins de quatre minutes.
     I Think I Found The Culprit est encore un titre parfait pour le voyage. Zen et riche : guitares, lap steel, piano, voix mêlées qui montent en plusieurs belles « explosions ». Magnifique ! Encore dans le mille, Jack !
     Les corbeaux nous annoncent une fin de disque très paisible avec Want And Able et un Jack (qui double sa voix) seul avec son piano. Titre qui aurait pu être interprété au temps des 78 tours.

      Bilan général : encore une réussite de Jack White qui livre un disque très homogène et qui est un album parfait pour votre bande son de l’été. Une galette très organique et génialement mixée sans ajout d’effets pour booster le son. Vous pouvez tourner le bouton de volume, sans avoir peur à vos oreilles. (et le CD est vendu aux alentours des 10€ !!!)

     A noter, si vous êtes fan de vinyle, topé ce disque dans ce format ! Il est appelé l’Ultra LP ! Jack s’est amusé à compilé toutes les trouvailles possibles et imaginable sur ce support , avec en vrac :
-la première face qui se lit du centre vers l’extérieur.
-une boucle sans fin qui termine la face
-deux intro différentes pour Just One Drink : une acoustique et l’autre électrique selon le sillon sur lequel vous posez le saphir et qui se rejoignent pour la suite du titre !
-une autre boucle sans fin avec un cri de corbeau.
-deux chansons « cachées » aux centres des deux faces (l’une en 45 tours et l’autre en 78) !
-un hologramme que vous pouvez voir selon un angle très précis.

The Ultra LP en démo

Génialissime !!!

A bientôt, les rockers !!

Arno