Jack m’a décontenancé avec la sortie de Blunderbuss en 2012.
J’attendais une suite aux White Stripes, mais après une poignée d’année à
maltraiter le blues des pionniers, il a voulu faire autre chose. Résultat, je
suis passé à côté de ce disque et ce n’est que récemment que je l’ai réévalué !
Plus (quasiment plus) de blues, mais un beau voyage dans la musique Américaine
dans tout ce qu’elle a de variétés et une mise en avant d’autres instruments que
la seule gratte.
Lazaretto reprend les choses où Blunderbuss les avait laissés
avec ce superbe titre de conclusion qu’était Take Me With You When You Go. Soit
un mélange de Rock & Roll, de Bluegrass, un soupçon de Country et surtout,
la patte de monsieur White, facilement reconnaissable. Et aussi ces deux
groupes bien distincts qui ont chacun leur empreinte : un groupe exclusivement
féminin hyper sensuel et un autre masculin, plus rentre dedans.
Le disque démarre avec Three Womens et toujours ce piano mis
en avant, ce Lap steel, l’harmonica et
cette guitare reconnaissable entre toutes. Un titre bien rythmé, parfait pour
ouvrir la voix.
Et Lazaretto déboule à suivre pour vous cueillir. Le premier
single (grande idée !!) est le titre parfait : il fait méchamment
bouger le boule, taper du pied et secouer la tête (ce riff juste après le break
au milieu, ENORME !). Innovation à noter aussi : le chant presque
rappé et le violon qui pointe le bout de son nez dans la deuxième partie. Titre
simplement parfait qui peut même faire un peu penser à du Rage Against The
Machine (n’est-ce pas Bertrand), avec un solo très Tom Morello qui porte
pourtant la marque de Jack (voir Icky Thump).
Retour aux grands espaces avec Temporary Ground, titre ample
avec ce violon omniprésent et ce duo avec une voix féminine. Magnifique.
Ensuite, l’originalité est encore au RDV avec Would You
Fight For My Love, ampoulé juste comme il faut, toujours sous la forme d’un duo avec
cette voix presque lyrique. Une plage qui prend du volume au fur et à mesure
des secondes qui s’égrènent et qui finit en apothéose. Encore une réussite.
High Ball Stepper est un instrumentale bien puissant et
encore très original, avec cette gratte agressive et ses « descentes »
de piano. Parfait pour terminer la première face du vinyle.
Place à un Just On Drink, un bon Rock & Roll bien
entrainant où le violon se taille encore la part du lion et toujours ce duo qui
fait merveille. Un titre à
chanter! « You drink water, I drink gasoline”
Retour du piano dominant sur Alone In My Home, très “académique”,
mais très chouette. De même que le calme Entitlement où le Lap Steel et le
banjo dominent les « débats » avec le piano. Superbe et une chanson qui
donne envie de se taper le grand canyon.
On revient aux riffs rentre dedans avec That Black Bat Licorice
qui fait encore bien bouger le boule. Titre très efficace en moins de quatre
minutes.
I Think I Found The Culprit est encore un titre parfait pour
le voyage. Zen et riche : guitares, lap steel, piano, voix mêlées qui
montent en plusieurs belles « explosions ». Magnifique ! Encore
dans le mille, Jack !
Les corbeaux nous annoncent une fin de disque très paisible
avec Want And Able et un Jack (qui double sa voix) seul avec son piano. Titre qui aurait pu être
interprété au temps des 78 tours.
Bilan général : encore une réussite de Jack White qui
livre un disque très homogène et qui est un album parfait pour
votre bande son de l’été. Une galette très organique et génialement mixée sans
ajout d’effets pour booster le son. Vous pouvez tourner le bouton de volume,
sans avoir peur à vos oreilles. (et le CD est vendu aux alentours des 10€ !!!)
A noter, si vous êtes fan de vinyle, topé ce disque dans ce
format ! Il est appelé l’Ultra LP ! Jack s’est amusé à compilé toutes
les trouvailles possibles et imaginable sur ce support , avec en vrac :
-la première face qui se lit du centre vers l’extérieur.
-une boucle sans fin qui termine la face
-deux intro différentes pour Just One Drink : une
acoustique et l’autre électrique selon le sillon sur lequel vous posez le
saphir et qui se rejoignent pour la suite du titre !
-une autre boucle sans fin avec un cri de corbeau.
-deux chansons « cachées » aux centres des deux
faces (l’une en 45 tours et l’autre en 78) !
-un hologramme que vous pouvez voir selon un angle très
précis.
The Ultra LP en démo
Génialissime !!!
A bientôt, les rockers !!
Arno
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