vendredi 23 janvier 2015

Zenzile - Berlin (Ciné-concert) à Angers

...mercredi 21 janvier 2015, Collégiale St Martin.


    Arrivés sur place, avec mon poto Anthony, le lieu fait déjà gros effet. Une église qui a traversée les âges pour devenir un musée. Enfin, "aujourd'hui" une bonne centaine de personnes(peut être plus, je ne sais pas exactement le nombre que nous étions !), attendent face à la scène et l'écran, entourés de ces statues qui les observent. Dans le cadre du Festival Angevin, Premiers Plan, Zenzile va nous interpréter Berlin, son dernier disque, avec le film, qui a inspiré leur musique, sur grand écran : Berlin symphonie d'une grande ville (1927), de Walther Ruttmann


   Quelle audace, me direz-vous (ou pas !), de proposer une musique aussi moderne sur un film qui date des années 20 ! Et, d'une certaine manière vous aurez raison ! Seulement, ce film, qui évoque une journée dans le Berlin de l'époque, est résolument moderne. Sans paroles, les nombreux thèmes évoqués (frénésie du travail, des constructions, le réveil de la ville, les différences sociales, les enfants, les soirées... etc) sont extrêmement explicites, émouvants et/ou poétiques. Berlin, entre deux guerres, est une ville très évoluée (machines automatisées, transports décuplés, commerces développés...) et la musique de Zenzile colle parfaitement à ces images (les "bidouillages" Electro pendant les scènes d'usines !).


    Le disque, comme je l'ai évoqué précédemment, se suffit à lui même. Mais là, dans ce cadre et avec le film derrière, il prend encore une toute autre dimension. Les breaks, les accélérations font corps avec la pellicule qui défile. Les points forts sont encore plus magnifiés (cette guitare parfois Floydienne, le saxo sur Der Verkehr et la rythmique Post-Rock/Punk martelée). Les passages plus contemplatifs (la flûte au début de Die Laden, le piano magnifique sur Die Bourgeoisie) font mouche. Tout les arrangements sont posés, adaptés, millimétrés, mesurés... et c'en est bluffant de réussite. Une alchimie totale.


    Le public était très éclectique, respectant les actes (le film est présenté en 5 actes) et n'applaudissant qu'à la fin de ces derniers (j'ose "religieusement" !). Celui-ci en aura pris plein les mirettes, en même temps que plein ses oreilles. D'ailleurs, bravo au sonorisateur du Chabada, qui a fait un travail extraordinaire et qui aura donné un rendu mémorable à cette soirée unique. Parce que, jouer dans une église n'a pas empêché le groupe de bien "tabasser", amplifiant le rythme imposé par les images qui passaient derrière eux. Par moments, certains ont dû se demander où ils étaient.


    Ce concert fut un beau trip. Et j'ai bien eu du mal à redescendre de mon petit nuage, après ces 60mn intenses.
    Après avoir joué au chat et à la souris pendant vingts années, j'aurai vu Zenzile deux fois en six mois. Deux concerts complètement différents mais à jamais marquants. Zenzile est plus que jamais un grand groupe. Un très grand groupe !!


Les dates de la tournée à suivre sont ici : http://www.zenzile.com/
Ne loupez pas ce groupe, s'il passe près de chez vous !

A très bientôt, pour de nouvelles aventures musicales, les amis.

Arno


dimanche 18 janvier 2015

Zenzile & Burning Heads

    "Les Français et le rock !?! ", "Les Français ne savent pas faire du rock" ou "Le vin anglais c'est un peu comme le rock Français !" comme le disait John Lennon... Oui, nous connaissons depuis toujours, un sérieux complexe question rock, surtout comparé à nos amis Anglo-Saxons (tout le contraire de nos voisins Belges, qui eux, sont totalement décomplexés !). Mais nous avons toujours eu des groupes, toutes périodes confondues, qui nous procuraient une sensation de fierté, qui nous montraient la voix... En voici encore la preuve par deux !

Burning Heads - Choose Your Trap :


    Les Burning existent depuis plus de 20 ans et font la nique aux groupes de Punk Rock Californien, un doigt dans le nez et l'autre direct dans la prise. Choose Your Trap, nouvel album du groupe (le 15ème !) est tout d'abord, un magnifique objet ! La version vinyle est magnifique et renforce encore notre amour pour ce support : deux galettes glissées dans une chouette pochette pliante qu'on dirait faite main (et avec l'intégralité paroles) !

    Deux galettes pour deux ambiances ! Une première qui bastonne sévère (enchainement A True Life et Keep On Dancing, What Did You Expect ou le très énervé Stick Our Heads Up High...) avec d'autre titres plus mid-tempo, mais bien Punk comme on aime. La seconde qui aurait pu s'appeler Opposite 3 (quoiqu'un Spite & Anger rappelle aussi les face 1 et 2 !) ! Sur celle-ci, c'est un Reggae/Punk ou du Dub/Punk (l'excellent Midnight Dub qui vire Rock bien lourd) de haute volée, qui fait bien bouger son boule, mais toujours aussi burné. Autant on ne dépasse rarement les trois minutes sur la première galette, autant les titres s'étirent allégrement sur la deuxième. Bref, on passe par toutes les ambiances auxquelles nous on habitué depuis 25 balais, les Orléanais. Fun et efficacité en 69mn.

    La prod' est aparfaite et la qualité d’interprétation toujours au sommet. Un groupe à voir en live ! ils passent généralement pas loin de chez vous, dans une petite salle et c'est pas cher ! Et on en prend plein la gueule à chaque fois ! (souvenir au Barouf' à Cholet, avec mon poto Antoine pour Opposite 2 !)


http://oppositeprod.bandcamp.com/album/choose-your-trap



Zenzile - Berlin :


    Encore un fleuron de notre pays, mais cette fois, dans un autre dérivé du Reggae qui est le Dub (ou Novo Dub). Les angevins, qui existent depuis vingts ans eux aussi, innovent à chaque nouveau disque. Ici, seulement de la musique et un concept album qui se propose d'être la bande son (inspirée de) du film "Berlin, Symphonie d'une grande ville" de W.Ruttmann (1927)


    Je vous parlerai, pour l'instant, seulement de la musique (je ne connais pas encore le film, mais ça ne serait tarder ;) ). Zenzile s'éloigne beaucoup de son Dub de prédilection (de retour seulement sur le dernier titre du disque, Der Tanz). C'est du rock gorgé de soul et de funk avec Berlin (la basse toujours chaude et le saxo, y aidant beaucoup !). Une pointe de musique classique aussi, avec le début de Die Bourgeoisie et son introduction piano solo très mélancolique. Une musique qui réussi bien son coup, puisqu'elle évoque instantanément des images, des paysages. D'ailleurs dès Der Zug/Die Architektur (qui s'enchainent parfaitement), l'alchimie prend forme : une sorte de road trip, un voyage musical total.


    Comme des minis scénettes  misent bout à bout et qui forment un ensemble d'une grande cohérence. Les instruments qui ont le don de raconter des histoires : la flute sur un titre, la guitare slide sur un autre, et toujours cette basse dominante.  J'évoquerais prochainement ici, ce que donne l'album en live joué en même temps que le film ! Ça promet un grand moment.


http://www.zenzile.com

A très bientôt les amis Punk/Rock/Dubbers...

Arno

samedi 3 janvier 2015

Julian Casablancas + The Voidz

Julian Casablancas + The Voidz - Tyranny :


    5 années après Phrazes For The Young, son premier disque solo (plus de moitié foiré, il faut le souligner !), et deux albums des Strokes (pas des plus passionnants pour Angles, même si je le trouve plutôt bon, et pour l'autre...pas grand chose à retenir !), Casablancas revient avec ce Tyranny qui fait saigner les oreilles.

    Un album entre attraction et répulsion.Un disque qui rassemble la rage décuplée des Strokes et l'Electro appuyée de Phrazes. Une mélodie caresse gentiment dans le sens du poil (l'inaugural Take Me In Your Army), quand tout à coup des dissonances viennent contrecarrer cette phase soi-disant apaisée. La façon de "détruire" consciemment toutes mélodies douces ou plages plus calmes, est assez sidérante. Il y aura toujours une guitare stridente ou un clavier Bontempi pour vous bousculer, sans compter sur la voix de Julian qui est vocoderisée, malaxée, saturée...


     Pas très avenant ou très attirant, me direz vous ! Oui, mais ce disque est une superbe réussite et un réel effort de groupe ! C'est Julian + The Voidz, comme les six doigts de la main ! Les mecs se sont éclaté en studio et ça s'entend ! Expérimentations, bidouillages, mélanges improbables... ils osent tout. Alors n'écoutez pas les critiques et certains pisse froid qui trouve ce disque trop bordélique. Le bordel c'est la vie, donc ce disque c'est la vie ! Faite de hauts, de bas, d'accès de rage, de moments apaisés... comme nos putains de vies quoi ! Si vous n'avez peur de rien, foncez !


    Rien que pour le titre Human Sadness, vous vous devez d'écouter ce skeud ! Une "pièce" teintée d'apocalypse, de plus de dix minutes, qui vous fera passer par tous les états. Une sacrée réussite ! Sans oublier les punkys, bien crades et entrainants que sont le violent M.Utually A.Ssured D.Estruction, le single Where No Eagles Fly, ou le complètement frappadingue Business Dog. Father Electricity tribal, qui fait bouger son boule et secouer la tête (comme le dansant et bien noir Johan Von Bronx qui suit !). Il y a aussi des curiosités attirantes comme le bancal Xerox, le troublé Dare I Care, le très ouaté typé 80's Nintendo Blood... Tout ce bazar ce termine avec Off To War... désaccordé et très désabusé, façon fin d'époque.


   Alors, il parait que ces brigands ont de quoi sortir un deuxième disque déjà terminé et Julian aimerait bien partir faire les festivals estivaux avec ses deux groupes en tournée commune. "Ce serait fun !!", dit-il !! Si les autres Strokes sont d'accord, ça pourrait faire une sacrée affiche. En tout cas ce Tyranny ne laissera pas indifférent et pour ceux qui se laisserons "prendre" par cette musique, ce disque restera important. Et pour les autres...

A bientôt.

Arno