Poiré sur Vie, pour la première soirée de la 6ème édition du Festival Acoustic avec Stephan Eicher et Miossec. Vendredi 27 mars 2015.
Bon, je dois dire que, arrivé dans cette salle de sport aménagée en salle de spectacle, j'ai eu peur que l'acoustique fasse défaut au Festival Acoustic. Mais il faut avouer qu'à part quelques passages un poil brouillons (plus à Miossec, quand le groupe jouait compact !), l'ensemble des deux prestations furent au niveau. Donc, tout d'abord, bravo aux personnes qui ont œuvrées à la sonorisation.
Stephan Eicher und die Automaten :
La sortie du travail à l'arrache et la route, font que nous avons loupé les 10 premières minutes du show de Stephan Eicher. Nous arrivons quand démarre Two People In A Room, dans une version bluffante. Eicher seul au milieu d'instruments qui semble fonctionner tout seuls : Glockenspiel, Batterie, Piano, Orgues immense... Surprenant, c'est le mot ! Avec un nombre impressionnant de pédales devant lui, il enregistre des boucles avec sa (ses) gratte(s), lance un son d'instrument, un accompagnement... Bluffant et spectacle bourré de poésie, avec cette musique entre Folk, Rock, Electro et musique de Troubadour.
Ses chansons sont transformées, triturées, malaxées ou
complètement épurées (la triplette Pas d'ami comme toi/Déjeuner en paix/Combien de temps, sont méconnaissables et complètement réarrangées. Pour ma part, j'ai été ému lorsqu'il a interprété Ce peu d'amour, Tu ne me dois rien, Rivière ou Dans ton dos. Stephan s'exprime, rigole avec le public, apportant encore plus de proximité à ce show bien particulier.
Ce soir, on peut dire "Monsieur" Stephan Eicher,
tellement il assure le show seul (même si les instruments automates
font aussi, à leur manière, le spectacle !). Et l'on ne peut s'empêcher
de penser à un magicien qui fait ses tours. J'en aurai bien repris une
demi-heure, tellement le temps passe vite.
Si ce spectacle passe près de chez vous, courrez-y !
Miossec :
C'est Eicher qui remonte sur scène présenter les zigues qui suivent ! Il se dit impressionné par Miossec et sa troupe, tout en ne pouvant dire si il a à faire à un groupe ou bien un orchestre. Après la présentation de chaque musicien, il entame un Combien de Temps façon ambiance de bar, avec ses accompagnateurs d'une chanson et un Miossec aux chœurs graves. Sympathique entrée en matière improvisée. Stephan laisse la place à Miossec et sa bande de jeunes loups, aux instruments très Vintages Orgue Farfisa, Guitares demi-caisse, Contrebasse, Violoncelle, Clavier et Pianos sans âge... Nous sommes vraiment dans le bain de part cette ambiance feutrée.
Concert excellent, ou les titres de son dernier disque ont la part belle et ne dépareillent pas au milieu des classiques que sont La Facture d’Électricité, Je m'en Vais, Baiser, Brest (merci Nolwenn qui a rendu cette chanson populaire !) ou un Défroqué plus que de rigueur avec ce groupe adapté à ce titre. Le Bassiste/Contrebassiste est le chef d'orchestre, relançant les boucles, faisant signe de stopper les morceaux ou passages épiques aux autres. Les musiciens s'échangent leurs instruments et paraissent toujours "faciles", dans tous les domaines (du Punk bien dur, au Folk le plus aéré !). Et je comprends mieux la remarque de Stephan, à propos de ce groupe.
Petit pincement au cœur quand je vois Christophe,
qui paie ses affres passées, totalement émacié et handicapé par un mal
qui doit lui faire mal aux cannes (il a du mal à marcher et bascule en
permanence d'une jambe à l'autre). Un Miossec appliqué qui murmure ou gerbe littéralement dans son micro (ça fait parler les Vendéennes d'un certain âge, qui ne sont pas très Punk !), et qui parlera un peu plus, au fur et à mesure du déroulement du spectacle. Spectacle complètement différent de celui du Chabada en 2002, avec un Christophe Miossec hirsute, bien plus joufflu, mais autant timide. Car ce monsieur est un très grand timide, qui aime prendre le pouls de son assistance (il finira par déconner, reprenant certaines blagues lancées en première partie par Eicher !).
Un bien bon moment que ce double concert, pas très loin de chez nous (et au prix très abordable, ce qui ne gâche rien !)
A bientôt, rockeurs des champs et des villes...
Arno