Tame Impala – Currents :
Sujet de discordes, tellement certains sont déçus de la
tournure que prend Tame Impala, avec ce Currents. Je dois dire qu’il m’a fallu
du temps pour assimiler, apprécier et « comprendre » ce disque.
Quasiment plus aucunes guitares, claviers et grosse caisse en avant, le côté hit et
pop est clairement et complètement assuré par Kevin Parker et ses sbires. Donc,
je comprends que l’immédiateté très dansante de titres comme The Moment, The
Less I Know The Better ou ‘Cause I’m A Man, participe au rejet de certains, qui
étaient pris d’amour par leur excellent précédent disque, Lonerism. Après, s’il
on s’accroche, ce disque est encore un bon cru, avec ses titres et refrains entêtants,
qui s’incrustent durablement et qui donnent furieusement envie de bouger son
cul ! Et puis, il y a l’incontournable Let It Happen, titre de plus de
7mn, qui fait admirablement bien le lien entre un Apocalypse Dream et les
nouveaux titres de Currents.
Le disque est truffé d’intermèdes planants de moins de
2mn et le groupe sort de son chemin habituel de composition avec quelques
surprises : Eventually, un slow qui tue ; Past Life très
cinématographique, très
« Air » période Virgin Suicides… Sinon, pour les mécontents,
Disciples et Reality In Motion rappellent le passé !
Pour les déçu, je conseille d’aller écouter les deux
excellents derniers disques de Holydrug Couple, qui sont clairement dans la
veine des bombes Innerspeaker et Lonerism. Mais l’un n’empêche pas l’autre :
aimer l’ « ancien » et le « nouveau » Tame
Impala !
Ryley Walker – Primrose Green :
Belle claque dans la tronche, que ce disque (encore merci
More Blues des Zoreilles et SOF) ! Ryley Walker joue un Folk intemporel et
complètement habité. A l’écoute de ce disque, on a l’impression de se retrouver
à la fin des 60’s, début des 70’s, en Californie ou en perfide Albion, soit, en
pleine révolution musicale. Nostalgique, mais pas passéiste, cette musique
reste terriblement moderne. Ryley a truffé son disque d’arrangement
luxuriant : piano, guitares, percussions, contrebasse et autres
instruments qui ajoutent de la chaleur à ce disque, tinté de plans Jazz.
Entre furie contenue (écoutez le passionné Summer Breeze
ou Love Can Be Cruel) et douceurs chatoyantes (Same Minds, le Country On The
Banks Of The Old Kishwaukee, l’impressionnant Sweet Satisfaction avec cette
guitare électrique saturée résolument actuelle, soit 6mn de pur bonheur…), avec
cette voix hantée, qui donne tout. Disque somme, où il n’y a rien à jeter et
encore une surprise cette année, avec ce disque chef d’œuvre, sorti fin mars.
Wilco – Star Wars :
Encore un beau pied de nez de la part de Wilco !
D’abord, cette pochette quelque peu décalée par rapport au nom du disque. Et aussi,
parce que le groupe a distribué son dernier opus à écouter, pour ses fans, bien
avant la sortie physique du disque (en juillet, pour une sortie dans les bacs
prévue fin aout !).
Après une entame bruitiste et décalée, qui montre que le
groupe est toujours autant insaisissable (EKG), More… et cette ritournelle « Beatlesienne »
nous ramène en terrain connu. Enfin connu… Wilco est toujours autant surprenant :
mélodies sur le fil, guitares stridentes… Mais un titre qui met peu de temps à
s’apprivoiser. D’ailleurs, la plupart des titres de se Star Wars, sont
attachants rapidement. Grâce
aux refrains, sûrement : Random Name Generator, The Joke Explain…
Ce groupe est insaisissable mais extrêmement attachant !
You Sattelite sera le point d’orgue du disque. Une montée douce comme ils
savent si bien le faire. Une chanson qui met en transe jusqu’au fade out final.
Superbe. Un album qui passe très (trop) vite (les titres sont assez courts !),
qui va à l’essentiel. A ne pas louper non plus, le rock & rollesque Pickled
Ginger, rock entrainant avec ce riff qui lorgne vers un AC/DC et ce solo
complètement déjanté. Ah, j'oubliais ! Jeff Tweedy est l'un des meilleurs chanteurs actuels ! Ça c'est dit !
Sufjan Steven – Carrie & Lowell :
Il aura tout fait : fanfare sur les routes des US,
Electro alambiquée, arrangements classieux… Aujourd’hui ce sera simple : une
guitare, quelques chœurs, quelques arrangements de piano, de claviers. Le
résultat est stupéfiant de beauté et d’épure ! Des titres qui prennent aux
tripes. Sufjan parle essentiellement de sa mère, décédée en 2012, et des
moments passés qui ressurgissent, enfant, dans l’Oregon.
C’est dingue de voir comment, avec sa seule guitare et sa
voix, il arrive à nous faire venir les larmes : All of Me Wants Al of You,
John My Beloved, Blue Bucket of Gold ou, surtout Fourth of July (avec ce titre, ça fonctionne à
chaque fois sur moi !)
Un disque à écouter, tranquille, bien installé, un verre à la main... Si vous êtes triste, que vous passez des moments difficiles, vous allez fondre (et j'en parle en connaissance de cause !)... Mais putain que c'est beau !
A + les rockers !
Arno
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