Difficile de se remettre à "écrire" sur la musique, lorsque l’on
vient de perdre deux figures, telles que David Bowie ou Lemmy, et qui nous
accompagnent depuis l’enfance. En effet, j’ai une multitude de souvenirs qui se
rapportent à ces deux artistes. Des choses que l’on fait, des endroits où l’on
va, avec une bande son qui s’y rapporte. Je me rappelle d’une fête de famille
où mon cousin avait passé Overkill en forcing, traumatisant à jamais quelques
tantes. Mémorable ! Ou encore Low que nous avons beaucoup écouté à deux avec ma moitié,
Reality sorti l’année de naissance de ma fille et enfin The Next Day, que mon fils
s’occupe de mettre dans le lecteur CD de la voiture… en oubliant d'autres souvenirs de la même sorte !
Bref, tout ça pour dire que ces messieurs vont laisser un
grand vide…
Allez, en espérant que la suite de 2016 soit meilleure…
VHÖL – Deeper Than Sky :
La surprise du chef de la fin 2015 ! Alors que l’on pensait avoir bouclé l’année
pépère, un forumeur des Grandes Zoreilles déboule avec ce disque qui évoque les
anciens Slayer et Metallica, le Mastodon pré-Blood Mountain, Voivod ou encore, plus récemment,
Vektor. Du Thrash sévèrement burné, mélodique et virtuose !
Un groupe composé de membres de Hammers Of Misfortune (Metal prog) et Agalloch (Catégorisé Folk
Metal) accompagnés de Mike Sheidt l’excellent chanteur de YOB, avec sa voix si
charismatique (qui alterne chant clair et voix growlée). Sept titres assez
long, avec deux exceptions : le « Slayerien » 3AM et l’exercice
de style Jazz Metal Paino avec un piano dingue qui suit la rythmique. Sinon,
cela oscille entre 5mn et les 12mn de Deeper Than Sky, énorme pièce gigogne qui
Thrash, Prog, et où ça sololise, shredde, sur une rythmique au cordeau très
impressionnante. Ce titre est un trip violent qui n’ennuie pas l’auditeur une
seule seconde. Grande réussite, que ce morceau épique, marquant, qui alterne
brutalité, virtuosité et moment plus apaisés. Il y a même de la flûte !
Après
l’intermède Paino (frais), trois titres aussi très marquants : Red Chaos,
Thrash malsain qui part pied au plancher avec une ambiance assez lugubre qui
fait penser à Mastodon, Mike n’étant pas loin du chant de Brent Hinds,
d’ailleurs ; Lightess Sun, épique avec ses chœurs féminins hauts perchés
(en fait, Mike Scheidt qui s’amuse), titre lorgnant vers le Black
Metal ; The Tomb, Sludge au possible, avec ses riffs tranchants et sa fin
apocalyptique !
Grosse baffe
dans la gueule, mais prêt à tendre l’autre joue direct ! On sent qu’il y a
une âme dans cette musique et que les mecs s’amusent !
Witchcraft –
Nucléus:
Legend, le
précédent disque avait marqué le monde du Metal, avec ce Doom habité et un
chanteur à la voix superbe. Le groupe a aussi marqué lors de son passage au
Hellfest, divisant l’auditoire. Certains trouvaient un peu hautain ou/et
distant le chanteur Magnus Pelander, alors que le groupe était irréprochable.
Pour ma part, je garde un très bon souvenir de ce concert avec ce chanteur
entre le théâtral et la retenue.
https://www.youtube.com/watch?v=uLNkCmsdKV8
Retour des
Suédois avec Nucleus, œuvre ambitieuse de 10 morceaux, dont deux longs de 15mn.
Malstroem et ses 8mn sert de mise en bouche à ce nouvel opus. Et quelle entrée
en matière ! Riffs extrêmement lourds, qui introduisent ce titre avec une
intro de plus de 3mn, avant l’apparition de la voix puissante de Pelander.
Après ce Doom de très bonne facture, c’est ensuite Theory of Consequence qui
prend la suite : titre court mais d’une efficacité dingue 2mn24 de riffs
gras qu’on dirait échappés des doigts de Toni Iommi !
https://www.youtube.com/watch?v=zcUXonwLS4o
Suit le single
The Outcast, au départ surprenant, avec ses claviers « flûtes » sur
le gimmick et qui vire presque dansant après le break. Finalement, après
plusieurs écoutes, il passe tout seul ! Arrive l’épique Nucleus avec cette
intro intimiste et ce violon omniprésent. Le riff principal est encore un
modèle du genre et Magnus performe comme jamais sur ce titre. Un titre à
tiroir, qui après les 6mn change complètement : moment très contemplatif,
ensuite arpège répété et chanté avec des chœurs virils, pendant de longues
minutes. Une sorte de chant de leurs ancêtres Vikings appuyé ensuite part une
voix féminine presque lyrique, et Magnus se déchainant jusqu’au final avec
accordéon ! Putain de magnifique et audacieux titre qui reste longtemps en
tête.
Ensuite,
deuxième partie du disque avec le presque Slow, An Exorcism of Doubts. Encore
un titre tiroir avec un break Sabbathien au milieu ! Succulent !
Puis, mandale riffesque avec The Obsessed qui porte bien son nom ! Solos
de grandes classe et riff obsédant. To
Transcend Bitterness est dans la continuité du bonnard Legend : gros riffs
qui tâchent sur rythmique pachidermique ! Helpless, qui démarre tout en
douceur mais qui monte tout doucement (claviers et arpèges de guitares) avec un
riff de guitare maousse doomesque qui emporte tout sur son passage !
Deuxième pièce
épique : Breakdown. Deuxième sommet du disque, avec un départ mythique,
qui emporte bien vers le trip, pendant plus de 6mn ! Ensuite, c’est un
autre titre qui démarre : riffs lents et lourds… on entend les glissements
des doigts sur les cordes… Magnus est en totale transe… retour de chœurs
virils jusqu’à cette fin avec violon !
Magnifique !
David Bowie –
Blackstar :
Un disque qui sort le
vendredi et le grand Bowie nous quitte deux jours plus tard. Quand j’ai appris
la nouvelle j’ai d’abord cru à une blague, ou à une mise en scène. C’est
presque ça ! On l’imagine lutter jusqu’au bout pour partir après la sortie
du disque.
Un disque « donné »
comme un dernier cadeau à ses fans ! Et quel cadeau ! Nous sommes à
des années lumières de tous ce que les artistes de sa génération encore en
activité, peuvent nous « offrir » actuellement (vous allez trouver
tout seul !). Pour cette œuvre de 7 titres, le boss s’est entouré de
pointure du Jazz et le résultat… est du Bowie.
Édition Vinyle de Blackstar
Du Bowie qui
rappelle la période Outside et Earthling, mais aussi la froideur de Hours par
moment. Le saxophone (l’instrument de prédilection de David) est le fil rouge
de ce disque, présent sur tous les titres, tour à tour discret ou partant dans
des délires free. La première plage, Blackstar, dure quasi 10mn. Ouverture comme
un songe… et cette voix inimitable, qui a peu bougée malgré les années. Un
titre assez Electro avec un break quasi Soul au milieu, comme un second titre
dans le titre. Troublant ! Ensuite 'Tis a Pity She Was a Whore, renoue avec
la période Drum & Bass de la deuxième moitié des années 90. Titre qui met
la pêche, joyeux, fougueux…
Ensuite, c’est
Lazarus, titre ultra prenant, tant au niveau de la musique, grave, douce, qu’au niveau
des paroles très glaçantes (et encore plus à postériori !!) :
Look up here, I'm in heaven
Regarde là-haut, je suis au Paradis.
I've got scars that can't be seen
J'ai des cicatrices que l'on ne voit pas.
Regarde là-haut, je suis au Paradis.
I've got scars that can't be seen
J'ai des cicatrices que l'on ne voit pas.
Ou encore :
Oh,
I'll be free
Oh, je serai libre
Just like that bluebird
comme cet oiseau bleu.
Oh, I'll be free
Oh, je serai libre...
Ain't that just like me ?
Ça me ressemble bien, non ?
Oh, je serai libre
Just like that bluebird
comme cet oiseau bleu.
Oh, I'll be free
Oh, je serai libre...
Ain't that just like me ?
Ça me ressemble bien, non ?
La musique est
sublime !
Seconde face
(oui, je parle du vinyle, édition superbe, que je conseille aux amateurs !),
avec Sue (Or In a Season of Crime). Ce morceau est apparu l’année dernière sur
la compilation Nothing Has Changed, plus Jazz classique et plus long. Ici, il
bastonne beaucoup plus. Plus sec, plus Rock, avec un passage quasi Metal. Frais !
Je préfère cette version, même si je trouvais très bien la première version.
Girl Loves Me, titre
avec rythmique martiale. Un poil inquiétant, menaçant et finalement encore une
grande réussite, avec David qui vocalise à merveille. Ensuite, c’est l’apaisé
(du moins au départ !) Dollar Days ! Le saxo de Donny McCaslin est
omniprésent sur quasi toute la durée du titre, avec un superbe final où la
guitare se lâche.
I Can't Give Everything Away, termine joyeusement le
disque. Oui, joyeux, c’est
le mot qui me vient à l’esprit quand j’entends ce titre. Comme si David, après
avoir fait le bilan et laissé les tourments, pouvait partir en paix. C’est
vraiment l’impression que laisse ce disque, alternant le chaud et le froid, et finalement,
nous laissant en joie.
Merci l’artiste !
Et à bientôt les
rockers !
Arno
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