mardi 20 octobre 2020

Miossec, Nantes Salle Paul Fort, 14 octobre

Paradoxes !
Manu annonce un couvre feu pour certaines grandes villes de France (« Moi je pensais qu'à Recouvrance ça fermait un peu plus tard… ») au même moment où nous sommes à Nantes pour voir un concert post Covid, bien assis sur nos fauteuils et "bien" masqués ! Miossec nous rejoue en entier, et 25 piges après, sont chef-d’œuvre brut Boire, alors qu'il ne boit plus une goutte d'alcool ! 25 années plutôt, je suis chez mon pote Laurent ! Comme d'habitude, on refait le monde en écoutant de la musique tout l'après-midi. Nous avons l'habitude de nous passer nos nombreuses découvertes. L'année d'avant, en 94 il me fait écouter le dernier Queensrÿche ( pas glop !) Et l'année d'après l'excellent Tool, Ænima. Là, en 1995, c'est Boire qu'il me sort de son chapeau ! « J'vous téléphone encore, Ivre mort au matin, Car aujourd'hui c'est la Saint Valentin… » Aux premiers abords, je suis méfiant : je ne suis pas branché chanson française et je kiffe les grosses guitares. Mais, finalement cette voix d’écorché vif, ces guitares folk flirtant avec le punk et ces textes coups de poing, me touchent en plein cœur ! « Des chansons qui font pleurer les marins ». Ce disque fait désormais partie de mes disques fétiches, tous styles confondus ! Un album important qui m'accompagne depuis ce ¼ de siècle (Ouch, ça fait mal d'un coup !). 
 

Donc, je disais que Christophe Miossec nous refait Boire en entier, dans l'ordre et avec des nouveaux arrangements ! Bon, à priori je n'étais pas fan de voir ce disque parfait « retouché », mais ce soir c’est très bien fait et respectueux de l'œuvre originale. Les cuivres sont absents mais les saillies du violon de Mirabelle Gilis sont adaptées en plus d'être surprenantes ! Miossec est très bien entouré avec une configuration frontale des 5 musiciens ! Lui au milieu et les autres au même niveau que lui, ceci renforçant la force de frappe du disque ! Ce dernier n'a pas du tout perdu de sa pertinence, 25 ans après sa sortie. Les excellents titres s'enchaînent et le tout passe à une vitesse folle ! "Si tu connais le désir qui va vite, Et qui dure longtemps, Je voudrais que tu m'y précipites, Du haut de tes quarante ans..." J'ai ressenti beaucoup d'émotion à me reprendre ces textes dans la tronche et ces guitares tantôt énervées, tantôt délicates ! Christophe est en grande forme et le groupe semble très uni ! « Finalement, Boire n'est pas un album très long » nous dit-il après les dernières notes du salvateur Que devient ton poing quand tu tends les doigts
 
 
Nous avons droit à la nouveauté Falaises, EP écrit à 4 mains, pendant le confinement avec sa compagne Mirabelle ! Les paroles de Tout ira bien, resteront un moment dans nos têtes, ces dernières reflétant fortement les sentiments qui nous troublent depuis le début de cette putain de pandémie ! Ensuite, se sera un enfilage de perles ! En effet, Miossec n'a pas vraiment eu de hits (La facture d'électricité, peut être ? Brest, parce que Nolwen Leroy l'a reprise ?) mais en 25 piges il a marqué définitivement le Rock et la chanson française ! Donc, La facture d'électricité, 30 ans, Madame (extrait de Brûle, autre disque imparable), le sublime Je m'en vais, Brest (1964, dernier « classique » de Miossec ?), la Mélancolie et son dernier single en date Nous sommes ! Trois rappels et deux standing ovations ! On a senti Christophe tellement ému par cette salle debout comme un seul homme et en manque de musique live, que le dernier rappel fut totalement improvisé ! 
 
"Mais qu'est-ce qui nous manque,Qu'est-ce qui nous manque dis-le moi, Mais qu'est-ce qu'on cherche, Qu'est-ce qu'on cherche dans ces moments-là, Des moments de plaisir, Des moments de plaisir..."
 
J'espère vous compter de nouvelles aventures rapidement les amis rockeuses et rockeurs...
 
"Sans un regret, sans un adieu, Sans un soupir, sans un remord..."

Arno

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