mardi 11 juin 2013

Disque : Queens Of The Stone Age, …like Clockwork :


QOTSA, groupe si important pour moi, qui le suit depuis si longtemps avec mes amis, ma famille ! Groupe que je connais depuis le début avec mes potes Antho, Tof et les Lolos avec ce 18A.D. sur la compile Burn One Up plus les trois titres du faux split EP avec Kyuss (mystérieux groupe s'appelant "les Reines de l'Age de Pierre" !!). Nous qui guettions du frais après la fin, justement, de Kyuss, qui nous avais surpris et laissé tristes, comme orphelins… Queens, l’un des groupes de ma vie, qui, lorsque j’écoute sa musique, me rappelle pleins de souvenirs (amitiés, amours, joie, peines, naissances…) !

Pourtant, QOTSA a divisé les fans et les critiques avec Era Vulgaris (j’ai mis du temps à l’amadouer celui-ci, déjà !!), il y a déjà 6 longues années ! Entre temps, il s’en est passé des choses et des projets pour notre grand rouquin de Josh Homme : Them Crooked Vultures avec J.P.Jones du Zep et Dave Grohl qu’on ne présent plus ; productions de groupes (Mini Mansions, Arctic Monkeys, un joli mot pour vanter le fabuleux Spark de son pote Alain Johannes…) ; re-masterisation de l’excellent opus éponyme, participations diverses ; et… de gros soucis aussi (Josh, il faut le rappeler, a failli y passer à cause d'une complication durant une opération au genou !!)



Retour attendu donc avec …Like Clockwork !! En fait, depuis le temps, je n’en attendais plus grand choses et le teasing de ces derniers mois commençait, au début à fortement m’inquiéter et vers la fin, à un peu me fatiguer ! Entre l’annonce de la participation de multiples guests, les mini-clips, les fuites du net, ça avait fini par faire pschitt dans ma tête …

L’album étant disponible (illégalement !?!) depuis plus d’un mois, je n’ai pas eu le courage d’attendre l’exemplaire commandé depuis de nombreux mois pour le découvrir  ! Et quelle surprise ! Cet opus se charge de prendre les fans à contre-pied : en effet, nous sommes habitués avec Josh et ses sbires à en prendre plein la tête avec quelques titres en apesanteur (genre In The Fade, Autopilot, I Never Came ou autres titres alternants calme et violence... ) pour encore plus marquer la puissance de feu de la musique.

Ici, c’est l’inverse qui arrive dans nos oreilles : titres moins rentre dedans et quelques giclées de rages pour appuyer l’ambiance poisseuse et lugubre qui règne tout du long de ce « mauvais rêve ». Changement de cap général difficile à apprivoiser mais qui agit sur vous à chaque  nouvelle écoute, comme une drogue que l’on vous donnerait par petites doses, avec efficacité maximale… Et c’est tout le paradoxe cette musique : sous l’apparente baisse de régime (certains appelle ça « pop », terme fourre-tout, faut pas déconner !!), se dégage une puissance, une émotion palpable tout au long du skeud ! Des ambiances qui me rappelle la période Berlinoise de Bowie (la première face de Low et son rock totalement déglingué tout en faux rythme !!)




Mon double vinyle arrivé dernièrement (belle version double 45 tours avec cover-art de l'artiste Boneface, superbe !!), la musique m’a vraiment sauté à la gueule ! La production aux oignons, les nombreux détails, les variations de rythmes, en font encore une œuvre exceptionnelle et beaucoup plus cohérente que le bordélique Era Vulgaris. Le seul bémol que je pourrai émettre, c'est le sérieux et l'emphase qui dominent, alors qu'ils nous avaient habitué à des moments de franche déconnade...



Voici, avec mes petits mots, mon ressenti actuel sur cet opus (seulement sur la musique, je n’ai pas eu le temps de décortiquer les textes), qui dénotera dans la discographie du grand rouquin :

Keep Your Eyes Peeled : Bruitage de verre cassés, atmosphère lourde et poisseuse, bancal, lugubre, claviers crades  et une sensation de répulsion/attraction qui va perdurer tout au long de ce disque. Écoutez plus particulièrement cette batterie et le travail de dingue sur ce titre !

I Sat by the Ocean : plus sautillant, enjoué, guitare typiquement reconnaissable, refrains pop (là pour le coup !!). Le titre que je trouve au final le plus faiblard du disque (pour l’instant…).

The Wampyre of Time and Memory: voix exceptionnelle de crooner, mélodie triste comme la pluie, piano omniprésent, claviers crades, solo final bourré d’émotion, noyé sous les chœurs.

If I Have A Tail : ligne de basse qui fait bouger le cul, presque disco, refrain puissant avec riff couplé au clavier crade. Solo au milieu, crade et son typique du groupe, très entêtant…

My God is the Sun : morceau le plus « QOTSA » de l’album, bien puissant, refrain à chanter, gros travail de batterie sur ce titre Grohl (cymbales, percussions, contre rythmes…) que je n'avait pas du tout discerné sur le mp3 !Riff de la rythmique très robotiques, final déglingué…



Kalopsia : transition en apesanteur et sérénité apparente car c'est la respiration d’un type sous oxygène qui donne le rythme du morceau!(piano, boite à rythme, guitare presque jazzy), Josh refait le crooner ! Gros larsen qui casse ce semblant calme retrouvé,  Refrain (avec Reznor ?), phrasés de guitares pas dégueux, son décharnés… Titre très original, déroutant et dénotant fortement avec la discographie du groupe.

Fairweather Friends : chœurs dégoulinants (repoussants !!) d’introduction, voix de fausset, plus pop dans ses refrains, son de pianos et guitares, chœurs du départ toujours omniprésents. Solo crade à souhait. Seule « déconnade » notable à la fin du titre : Josh repart sur le refrain alors que le groupe a déjà stoppé. Chanson écrite avec Lanegan, introuvable dans le mix (peut être à la toute fin dans les refrains !).

Smooth Sailing : espèce de funk crade (à la Bowie de Scary Monster et la gratte de Fripp) avec guitare qui appuie le rythme. Solo du milieu dans la même veine !
Grosses trouvailles de percus de Grohl, basse bien crade et qui fait aussi bouger le cul, final destroy puis répétition du riff/rythme et coupure nette ! Excellent titre, difficile à aimer dès la première écoute !

I Appear Missing : tristesse retrouvé, refrain puissant en intensité et surtout par l’émotion transmise, batterie lourde mais aussi fine (qui appuie bien les émotions), break de malade de Grohl, alternance de passages rudes et « calmes » relatif, solo final (son de guitare déchirant et entêtant)  à tomber.

…Like Clockwork : Et si I Appear Missing, vous a cueilli vous et votre âme de jeune fille en fleur, alors ce qui suit va vous achever complètement (ou vous agacer encore plus, c’est selon !)
Retour du Homme version crooner avec mélodie de piano (Elton John) à pleurer. Sur le fil, tranchant, à deux doigts de basculer vers la mièvrerie ! La guitare vient recadrer le tout (ou enfoncer le clou dans la mélancolie), montée en puissance et volée de cordes…
La basse légèrement saturée avec la batterie (toujours puissante) appuie la reprise de la mélodie de piano de départ, final aux violons, brutale, qui laisse exsangue et la larme à l’œil… (À chaque écoute appuyée, je fais ma midinette !)

                   Et très grosse envie de remettre ce disque sur la face A. 
                   Et à écouter très fort !!



                On peut dire au final que Josh Homme s’est fait vraiment plaisir avec cette musique, ou tout simplement se soulage-t-il ? Il aurait pu revenir à des sonorités plus « Songs For The Deaf » et donner  aux « vieux » fans ce qu’ils veulent (bon, il y en aurait toujours eu pour dire qu'il faisait de la redite ou qu'il n'y avait pas d'originalité). Mais non !! Il suit son chemin, au risque de laisser beaucoup de monde sur le bord de la route mais peut être aussi d'en choper d’autres, qui y ont trouvé la lumière (noire !) ! 
             Ce disque, même s’il ralenti le tempo, n’est pas du tout immédiat comme la musique dite "populaire". Et, il n’y a rien d’évident à ce qu’ils en vendent des brouettes (et l’on s’en moque d’ailleurs !!)

                    Pour ma part, ce mec me fait toujours bander ! Différemment cette fois ci, mais avec la surprise et l’excitation d’une première fois…

A bientôt, les rockers !

Arno 

NB : les crédits de l'album sont disponibles ici : http://www.qotsa.com/extendedcredits/

Donc grosse plantade de ma part car Elton joue seulement sur Fairweather Friends !
Et Castillo (parti pendant l'enregistrement) joue sur quasiment la moitié de cet album !
Et désormais on sait où sont présent les invités que l'on entend pas...

dimanche 9 juin 2013

Festival Indigènes – Nantes – Stéréolux, 31 mai 2013 le report de Arno




Virée avec le pote Antho, dans la capitale des Ducs de Bretagne !
6 groupes pour 16€ ! Encore un plan concert bonard dans le coin ! Une formule qui a des avantages (diversité des groupes et styles) mais ses inconvénients (sets trop court quand le groupe vous plait) En tous cas, trèe bonne organisation avec utilisation des deux salles (Maxi et Mini) simultanément.

North American : On commence avec du post rock inventif ! Groupe formé de vraisemblablement deux frangins : un batteur au jeu très inventif et très trippant, un guitariste variant arpèges clairs et riffs saturés et des boucles de sons étoffant leurs compos. Un total de quatre morceaux étirés et envoutants. Typiquement le groupe intéressant en live, mais qui risque fort d’être ennuyeux sur disque ! 

 Master Musicians of Bukkake

Master Musicians Of Bukkake : Changement de style avec  un groupe de doux fêlés effectuant un Drone agrémenté de nombreux instruments orientaux et chants incantatoires ! Les mecs sont déguisés (on n’aperçoit pas leurs visages). Il y a très peu de lumières et de la fumée est régulièrement projetée : tout est rassemblé pour nous emporter sur une autre planète ! Les deux batteurs apportent un élément tribal aux compositions qui mettent de longues minutes pour se mettre en place et nous rentrent dans la tête et tout le corps ! Set trop court ! Concert superbe, s’il on se laisse happer par cette ambiance !

 La folie en live


Von Pariahs

Von Pariahs : Autre concert, autre ambiance avec ce groupe de punk/rock français qui enchaine les titres courts et puissants ! Basse caoutchouc, claviers et guitares agressives qui rappellent certains grands groupes comme savent nous produire les anglo-saxons. Anthony me dira que le chanteur (originaire de Jersey), par sa débauche d’énergie, lui faisait penser au grand dégingandé de Peter Garret ! C’est pas faux !
Concert énergique et frais !  Un dernier titre dingue où le chanteur fini par balancer son micro le long de la batterie et je choppe mon Antho pour filer rapidement. Cela pour se placer idéalement pour voir le groupe pour lequel je suis venu ici ce soir…




 The Besnard Lakes

The Besnard Lakes : Voir ces canadiens près de chez moi ce soir, est quelque chose de totalement inespéré ! Heureux de pouvoir profiter de leur musique en live, eux qui me procurent tant de frissons lorsque j’écoute leurs disques (le désormais classique triptyque Are The Dark Horse, Are The Roaring Night et le petit dernier qui enfonce le clou, Until In Excess, Imperceptible UFO (voir mon humble chronique) !)
Je ne fus pas déçu par cette prestation intense, mais bien trop courte ! Je ne boude pas mon plaisir car nous avons eu droit à la crème de leur dernier opus, mais je n’aurai pas été contre un Albatros ou un Disaster ! Olga, toute petite derrière sa basse, nous a gratifié de lignes rythmiques impressionnantes avec son batteur bucheron ! Jace et son acolyte à la guitare lead nous ont, tour à tour, charmé avec leur arpèges  et fait trembler avec leur puissants riffs qui déboulent sans crier gare ! Et ces voix, ces voix entremêlées qui dénotent parfois avec la puissance dégagée, mais qui le plus souvent vous mettent en apesanteur.  46 Satires (belle entrée en matière), People Of The Sticks (magnifique), The Specter (enchanteur),  At Midnight (cette basse !!), Catalina (vaporeux), Colour Yr Light In (au charme rétro) nous ont scotché sur place, tout en faisant bouillonner nos cerveaux…

 Jace et Olga


Dark, Dark, Dark : Détour par la grande salle pour voir ce groupe avec banjo (que l’on n’entend pas), accordéon (joué comme en baloche) et chanteuse au piano qui nous parait bien fade après ce que l’on vient d’entendre ! Deux titres nous suffisent pour nous décider à regagner tranquillement nos pénates (oui, nous avons squeezé la suite avec Cantaloupe )

Je laisse Anthony faire son propre compte rendu avec ses propres ressentis !

A très très bientôt, bande de rockers !

Arno

dimanche 2 juin 2013

Concert -M- Nantes le Zénith (24/05/13)






C'est avec beaucoup d'appréhension que je suis allé voir -M- pour la quatrième fois ! En effet, son dernier album ( Îl ), encensé par la critique et les bobos du Grand Journal, m'a laissé plus que froid !

Petit aparté et retour sur mon histoire avec ce personnage qu'est M. Je l’ai découvert sans savoir qu’il était « fils de », par le biais d’un pote qui m’a filé une vidéo (Le Tour de M ) ! Et j’ai pris une claque énorme avec sa section rythmique de l’époque (Atef et Segal, alias Bumcello !!) chaude comme la braise, bien tribale par moments et surtout avec cette guitare qui fait du bien par là où ça passe dès qu’il la triture. Généralement quand un groupe me fait de l’effet rien qu’en voyant une vidéo (comme Arcade Fire en live sur Canal +, qui m’a littéralement retourné), c’est qu’en live il déchire. Ses diverses collaborations et participations dans les albums de chanteuses populaires (et chanteurs bien sûr !), me laisse de marbre ! Ses albums me laissent aussi avec des sensations mitigées : des idées, de la fougue, mais une production trop policée… C’est sur scène, avec son groupe qu’il me fait bander, point. Avant ce concert, je l’avais vu avec barnums et grand groupe !

-M- est populaire ! Certains y trouvent un sens péjoratif, mais je dirai que c’est un artiste qui rassemble ! En effet, jeunes, enfants, filles, garçons, musiciens, mélomanes, novices, suiveurs… tous ces gens forment le public de Mathieu Chédid ! On sait qu’on risque moins de pogoter à ses concerts qu’à un bon gros concert de punk ou metal ! Mais les gens bougent, dansent, chantent et sont prêts à toutes les facéties.


Vendredi dernier, bonne surprise dès le départ : formation power trio (Mathieu à la gratte et aux claviers ; un guitariste/bassiste à la « Bastare », une guitare customisée avec cordes de basses et pads qui délivrent boucles et sons ; un batteur/percussionniste/vocaliste ). Soit une formation qui ne peut pas « tricher », une formation au taquet, affutée et resserrée autour de son chanteur guitariste. Intro du concert par les premiers titres du dernier album. Ensuite deuxième surprise : « mesdames et messieurs, bienvenue au baptême de monsieur M ! »  Retour du classique Le Baptême en version bien rock et dépouillée d’artifices ! Et toujours ces lignes de basse qui te font bouger le cul tout seul ! Ça danse tout autour et les gens ont tous un sourire béat ! Ce soir là, j'ai vu un concert très rock & roll, voire punk, voir metal par moments ! Avec même un Tes Souhaits dub !!!


            Bon, il y a des moments où le soufflé retombe pour ma part, des moments plus prévisibles ! Mathieu aime bien venir au plus près du public, au milieu, se rapprocher du fond pour « toucher » le plus de gens. La solution trouvée sur cette tournée, est une sorte de charriot avec un clavier qui fait un tour dans la fosse.  Mais pourquoi joue-t-il son ode à la guitare (Qui De Nous Deux) avec un clavier ? Et la « scie » La Seine, j’aurai pu m’en passé… M’enfin, une transition sur le thème Gimmick est plus que bien venue pour permettre à Mathieu de retrouver ses compagnons et entamer un Complexe Du Cornflakes bien « in your face » avec riffs biens lourds et chorégraphies sur un portique à la forme des lunettes du dessin de la pochette de Îl. Mojo passe très bien en live et Je dis Aime, toujours excellent avec son final atomique ! Enfin, j’ai pu avoir enfin un Machistador complet et bien rock, te faisant danser comme un dératé ! Très bon passage où M est au top !! Petite coupure et ça enchaîne.


            Trio rassemblé au centre d’une scène mobile qui se rapproche du milieu de la salle. Instruments acoustiques (guitares électro-acoustiques et percus) sur tout petit espace et complicité flagrantes des musiciens ( ça déconne sévère !)

Final assez calme avec Oualé, mais très intimiste et  très dansant sur la fin… Retour sans instruments, pour un Mojo chorégraphié ! Bonne ambiance, mais je l’aurai préféré avec les instruments ! Ses concert me donnent toujours envie de redonner leurs chances à ses albums (J'ai vraiment apprécié Mister Mystère après avoir vu le concept en live ! )


Donc très bon concert finalement ! Et une question me taraude : quand va-t-il nous pondre un album de funk poisseux, ou de rock qui fait grimper aux rideaux, ou de blues du "bayou" du fin fond de la France ? Un disque près de l'os, avec une production un peu plus crade ? S’il y parvient un jour, il mettra vraiment tout le monde d’accord…

A bientôt, bandes de rockers !!

Arno