Jazz In Marciac, le mardi 11 août
Concert de Parliament/Funkadelic évoqué par P, du forum Speak of Floyd, courant du
mois de juillet. Il disait qu’il irait bien voir le groupe lors de ce festival
et moi qui lui répond, que si j’étais plus près, j’y irai les yeux fermés, sans
réfléchir plus que ça. Et puis, en voyant la destination de nos futures vacances
en famille, je me dis que je ne serai peut-être pas loin… Bon, rien n’est
fait : il faudra convaincre ma dame et mes monstres d’aller voir ces
olibrius ! Les premières semaines se passent et plus ça va et plus je me dis
que ce serait top de voir cette machine à bouger les culs ! La famille est
partante, la vie est belle.
En matant le programme, ouah !! Dr John en première
partie ! Une légende de la Nouvelle Orléans en bonus ! Quels chanceux
nous sommes ! Nous débarquons dans le petit village de Marciac qui est en
ébullition. En effet, en plus du festival Jazz In Marciac, qui existe depuis
1978, c’est la fête sur place : festival Off, vendeurs autours de la
grande place, soirées à thème dans les bars… Ce qui rend ce charmant village des plus
accueillants. Nous nous renseignons pour savoir où se trouve le chapiteau.
Arrivés sur place, nous récupérons nos billets et nous intégrons dans une file
au hasard. Et comme ce dernier fait bien
les choses, nous récupérons des bracelets pour places assises ! Coup de
bol, nous nous retrouvons tout devant, la scène légèrement sur notre gauche et
avec un écran face à nous. Super pour les enfants et pour leur premier concert.
Mais nous trouvons curieux de voir une énorme fosse assise avec, derrière, une fosse debout très éloignée
de la scène, sachant que 75% du public
assis est plutôt âgé. Cette incongruité aura son importance avec George Clinton
et sa clique (soit une vingtaine de personnes sur scène)…
Les musiciens de Dr. John arrivent sur scène, avec Sarah
Morrow, au trombone et à la direction musicale, on sent que ça va dépoter.
« Does anybody need a doctor ? », lance-t-elle en introduction.
Et là, le boss arrive, tout doucement, se trainant avec sa canne en corne, un
impeccable costard et un chapeau avec multitude de plumes colorées. Première
impression : va-t-il avoir la santé nécessaire pour assurer ?
Quelques titres pour se chauffer et plus la prestation avance, plus Dr. John
est au top. Vautré sur son piano (avec une tête de mort obligatoire, dessus !) il tresse
ses notes de Blues Cajun. Il passera sur un autre clavier pour délivrer un
groove imparable, ou enfilera (sur une épaule) sa guitare demi-caisse
magnifique, pour décocher un solo purement blues et complètement habité. Ne pas
oublier les musiciens qui l’accompagne, tour à tour discrets et passant
ponctuellement dans la lumière pour délivrer des solos exceptionnels (Sarah
Morrow impressionnante ; Jamie Kime à la gratte, purement efficace ;
sans oublier une rythmique (Roland Guerin et Herlin Riley) capable de pilonner
ou caresser l’auditoire). Nous avons eu le droit à un festival de titres (concert
d’une durée de 1h45!) allant du Blues au Jazz, en passant par des reprises
complètement réarrangées pour l’occasion (Wonderful World, Do You Call That A
Buddy…). Et j'ai reconnu un Gris Gris Gumbo Ya Ya, superbement réactualisé ! Un sacré moment... que mon petit dernier a passé à dormir…
Pause à la cool entre les deux concerts, avant la déferlante
Funkadelic/Parliament. C’est sûr que le contraste entre une fosse à moitié
amorphe et ce qui ce passe sur scène, avec un groupe survolté, est plus que
surprenant. Frustrant même, moi qui danse comme un dingue sur ma chaise, j’ai
aussi envie de me mettre debout pour bouger mon cul plus librement ! Une
section rythmique terrible, trois guitaristes, un saxophoniste, un
trompettiste, au moins 5 chanteurs avec Clinton qui finalement intervient peu vocalement,
quatre choristes, des danseurs et des gars qui se baladent pour faire chauffer
le public, ça fait de l’effet ! Clinton fait des signes pour que le public de
devant bouge, mais ça reste calme. Il faudra attendre quelques titres pour que
cela se barre en live : envahissement de la fosse assise avec tout le
monde qui danse, par terre, sur les chaises… du beau, du grand n’importe
quoi ! Nous sommes super bien placé pour que les enfants puissent rester
assis et qu'ils arrivent à regarder le concert grâce à l’écran devant nous.
Ambiance de malade et les classiques s’enchainent :
P-Funk, Mother Ship Connection, One Nation Under A Groove, Star Child, Atomic Dog…fou ! Une choriste sexy, déguisée en chat(te), prend le micro seule et réchauffe encore plus la salle !! Give Up The Funk est étiré et rend les gens complètement déments :
Clinton a même essayé de faire arrêter le morceau, mais, sans succès, il se
tourne vers le public en rigolant. Sacré personnage que ce George Clinton !
Il mène son monde, gérant les interventions, prenant à témoin le public et
souvent s’asseyant sur une chaise et profitant du spectacle et de cette (sa !!) musique
enivrante.
Pour ma part, un Maggot Brain d’au moins 15mn, m’a
complètement retourné. Les deux guitaristes ont rendu un sacré hommage à Eddie
Hazel et le morceau prend une puissance de feu en live ! Il monte en
intensité, tout doucement pour terminer en furie. Le batteur, est une véritable brute et le bassiste groove comme un diable. Dingue ! Après
deux heures de ce concert de folie, nous sommes repartis le cœur léger. Dans ma
tête, sont restés pendant plusieurs jours ces rythmes sexy, ses gimmicks
inoubliables (et qui ont été allégrement pillés par les rappeurs !) et ces ritournelles indélébiles !
Un moment inoubliable !
A plus les rockers, fous de musique !
Bow Wow Wow Yippie Yo Yippie Yea !!!!
Arno
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