Deftones – Gore :
Leur précédent disque est un chef d’œuvre ! C’est vrai Koi
No Yokan, c’est un incontournable du groupe et de l’année 2014. Comment la
bande à Chino allait-elle pouvoir enchainer, surtout après la mort de Chi leur
bassiste et de divers pépins ?
Et bien par un autre chef d’œuvre, pardi ! Gore est
différent du précédent, moins facile à dompter, moins évident, il faut plusieurs
écoutes pour en saisir les nuances, les trésors. Prayer/Triangle illustre bien
le changement ! Ça part tout doux (relatif le doux) ! Gimmick torturé et riff
qui matraque ! Acid Hologram enfonce le clou dans la noirceur avant que Doomed
Users vous achève ! Riff ultra lourd (Doom !!) ; Titre aussi violent qu’il est
entrainant ! L’une des grandes réussites du disque !
Bon Geometric Headress pilonne direct lui aussi, mais le
refrain calme le jeu ! Une des caractéristiques de Chino, c’est qu’il gueule
(un peu) moins tout du long de ce Gore. Hearts/Wires calme un peu le jeu, avec
cette intro très atmosphérique mais, c’est pour mieux introduire un riff
monumental par la suite. Un titre bourré d’émotion. On peut aussi noter sur ce disque, les nombreux changements
d’ambiances, souvent au sein d’un même morceau.
Pittura Infamante paraitrait presque joyeux après ces titres
plombés. Il est entrainant et lumineux. Ça dure un peu avec Xenon, qui propose
un riff encore doomesque, écrase tout sur son passage, mais le refrain, lui,
est plutôt léger (bon, tout est relatif avec Deftones !). (L)MIRL : entame
dépressive, triste, même si le refrain, là aussi, semble plus apaisé (guitare
lumineuse !).
La suite est violente ! Gore possède encore un de ces riffs
atomiques dont le groupe a le secret ! Doomesque, là aussi ! Chino hurle comme
un possédé. Addictif ! Ensuite c’est l’heure du guest, comme souvent dans leurs
albums. Encore du lourd d’ailleurs (comme avec J.M. Keenan, Serj Tankian, Max Cavalera…) car
la guitare lumineuse de Jerry Cantrell (Alice In Chains) ça fait des frissons
partout ! Le solo est plus qu’inspiré, le titre superbe ! Et ils n’ont pas
envie de s’arrêter : on croit que c’est fini et un énorme riff fini de vous
achever ! Énorme final !
Comme sur le dernier titre, le rageur Rubicon, sorte de
parenthèse positive qui ne semble pas vouloir s’arrêter. C’est encore une rythmique
martiale qui referme ce superbe opus !
Il parait que Carpenter (guitariste), n’était pas friand de
la tournure que prenait ce disque dans sa composition. Si bien qu’il n’a pas
beaucoup participé à l’élaboration de Gore. En espérant qu’il n’y ait pas
brouille. J’en veux tous les jours des albums aussi bons !
The Texas
Chainsaw Dust Lovers – Me and the Devil :
Ouais, ce groupe m’a mis une énorme claque, lors de leur
première partie de Black Rainbow à la Scène Michelet. Du Rock burné inspiré par
les grands espaces américains avec sa musique de rednecks, ainsi qu’une
certaine attirance pour la musique de films (la première partie de Leaving
Town, très « Il était une fois dans l’Ouest » !).
Comme leur précédent EP, la production, in your face, est
aux petits oignons ! TCTDL jouent sévère et, si on y ajoute un excellent
chanteur, je ne vois pas pourquoi ce groupe ne pourrait pas aller loin ! Comme
je l’ai dit lors de mon compte rendu de concert, je retrouve des ressemblances
avec QOTSA (le solo sur My Lover of the Moon), Clutch ou les français de
Bukowski ! Tiens, on dirait aussi par moments une sorte de Calexico énervé
(voir le break dans Summer Spleen !). C’est excellemment écrit, les riffs
donnent envie de grimper aux rideaux, les refrains de crier à tue-tête… Allez
les gens, soutenons nos groupes français. Plus ça va, moins ils n’ont de choses
à envier à nos groupes fétiches anglo-saxons. Et pis sur scène ça déchire ! Et
pis c’est pas cher d’aller se faire botter le cul dans nos petites salles de
concert. 8 titres jouissifs !
Et pis à + les rockeurs (et euses) !
Arno
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